mercredi 17 décembre 2014

La fontaine


Pleure, pleure, vieille imbécile
Toute ta rancœur, toute ta bile
Pleure la carrière que tu n’as pas eue
Les attouchements que tu n’auras plus !

Pleure donc sur tes idéaux
Sur ces rêves toujours idiots,
Pleure donc sur ta naïveté
Toi qui t’attribuais de la lucidité.  

Pleure, j’essaierai de ne pas en rire
D’enduire d'empathie mon sourire
Pleure, je te prendrais dans mes bras
Simplement pour que tu ne t’écroules pas. 

Pleure, mais moi, je garderai mes larmes
Pour les moribonds, les passés par les armes,
Pour les gamins de la misère, de la malchance
Qui n’ont pas eu un centième de ta chance. 

Pleure, pleure ta souffrance
Qui ailleurs serait de l’indécence
Cette situation dont tu te plains
Serait le rêve de milliard d’humains.  

Pleure, même moi qui t’épaule
Je changerai bien un peu les rôles
Et nos primes sur objectifs
Contre la santé de nos fils. 

Pleure, je te tendrai un mouchoir
Souriant sous tes coups de boutoir,
Tes insultes et tes sarcasmes
Que tu m’assènes entre deux spasmes.

Pleure, et moque toi de qui te soutient
De qui te tient un peu la main
C’est si facile de te conseiller
Qu’il y a foule pour te consoler.

Pleure, pleure vieille imbécile
Ecoute tes sentiments indociles
Demain, je pleurerai tout comme toi
Mais que mes larmes, personne ne les voit.

mercredi 3 décembre 2014

"Fragile attention"


Tout ce qui m’est précieux est fragile,
Ainsi ma vie balance et oscille,
Comme suspendue au bout d’un fil.

Même ton sourire est indocile,
Il n’est en rien d’indélébile
De ma faible mémoire labile.

Où son dessin s’en est allé ?
Dans quelle comté, dans quelle allée ?
Je n’en ai plus qu’une mince idée.

Qui m’est d’autant plus précieuse
Que la trace m’est capricieuse
De mes amours malheureuses.

Ô, Ma précieuse fragilité,
Tout ce qui m’est cher, m’est compté
Temps, amours et amitiés