vendredi 22 décembre 2017

Le reflet de la guirlande



Chez eux, jamais la magie ne s’efface
Et le sourire jamais ne passe,
Et ils s’étonnent encore malgré les ans
De la vie, de la nuit, des rires d’enfants.

Sont-ils idiots, ou sont-ils sages ?
Dans leurs sourires , dans leurs messages,
Croient-ils vraiment ce qu’ils racontent ?
Aiment-ils écouter les contes ?
Ils sont le reflet de la guirlande
La fleur parfumant la lande
La lumière de leur yeux étonnés
Est un phare pour les égarés.
Les plus fous changent la vie
De leurs rêves, de leur poésie
Les moins fous nous font sourire
Et par cela nous aide à vivre,
  
Ils voient encore l’essentiel
Les yeux tournés vers le ciel
Et entendent malgré le bruit
Les anges qui chantent La Nuit. 

 J'ai reçu un poème d'une collègue pour me souhaiter la bonne année... Dans le monde de l'entreprise, si froid, si dur parfois, qu'est-ce qui pousse quelqu'un à écrire un poème sur la magie de Noël ? malgré le risque du "ridicule" ? C'est une petite voix qui dit "nous valons mieux que cela..." Elle a probablement raison. 

mardi 28 novembre 2017

D’égaux à égos



Ah, mon cher frère syndicaliste
Tu me rudoies, tu me persiffles
Car je ne voudrais pas, manifestement
Que tous soient traités également. 

Et tu compares dans tes propos
Des primes et des gâteaux
Comme si nous étions les invités
A une fête, à un banquet.

Je ne travaille pas sur invitation
Mais comme toi, par obligation,
Ta comparaison est suspecte
C’est l’actionnaire qui se délecte.

Encore si tu étais exemplaire
Si tu t’appliquais tes critères
Mais l’argent que je devrais partager
Je ne te vois pas le distribuer,

Aux Roumains, Thaîlandais,
Aux chinois, aux Polonais,
Qui selon ton argumentation
Pourraient le réclamer à raison.

Car ton esprit d’égalité
S’arrête parfois à tes intérêts,
Et les discours de tes meetings
Ont des odeurs de marketing. 

Cet argent, je n’en ai pas besoin
Et si tu le peux, fais le tien,
Mais n’attends pas mon cher ami
Que pour cela, je te remercie. 

Que je travaille, que je revendique
Pour que tu me fasses la nique,
Car j’ai bien assez du patron
Pour m’abuser sans compensation. 

Certes je suis un peu syndicaliste
Mais pas totalement masochiste,
Et quand augmentent mes impôts,
Je ne geins ni ne dis bravo.

De plus, tu es beau et bien portant
As-tu besoin de cet argent ?
Pourtant tu t’agaces et tu cries
Comme s’il s’agissait de ta vie. 

Si tu gueules, si tu vitupères,
Si à ce point, tu t’exaspères,
N’est-ce pas symboliquement
Que ça te touche profondément ?

Je ne pense pas que quelqu’argent
Apaisent ce désir ardent
Car c’est bien plus d’égalité
Que ton âme est affamée. 

Réjouis toi, mon démago
Franchement d’égo à égaux
Syndicalistes de même rang
La boite nous déteste également.

Et nous aidons les mêmes salariés
Suppliants dans le danger
Qui parfois ne nous connaissent plus
Le jour d’après, quand il s’est tu. 

Je suis ton égal dans l’insignifiance
La mort portera ta vengeance,
Et si tu pars un peu en avance
Cela n’aura plus d’importance. 

Mais quoi ? que faudrait-il souhaiter ?
De la reconnaissance pour l’éternité ?
Mais n’est-ce pas mieux qu’ils nous oublient
Nos enfants, amours et amis ?  

Argent, rien mais égoïste en repentir
Je t’offre un conseil, un sourire
A défaut de te payer un verre
Je te le tourne en deux vers,

Même si tu préfèrerais mes primes
Rat, je ne t’offre que deux rimes,
De mon expérience la synthèse
En plus condensé que ma thèse,

Si c’est d’amour dont tu as besoin ?
Achète-toi plutôt un chien !



Petite ritournelle pour mes amis syndicalistes de SUD et de la CGT de notre entreprise largement benéficiaire. Dans  notre société du trop plein, certaines de leurs revendications qu'ils ne s'appliquent pas à eux-mêmes, traduisent plus des problèmes d'égos que des problèmes financiers. Cela ne veut pas dire que les problèmes d'égos ne sont pas importants, mais je ne suis pas sûr que le traitement par l'argent soit le meilleur traitement, en l'occurrence, dans cette entreprise.  


mercredi 22 novembre 2017

Balade en forêt



La feuille blanche
Monde sans peur,
Elle trace des fleurs,
L’herbe, des branches.

Elle est fourmi
Sur le bourgeon,
Suivant la mi-
Ne du crayon.

Elle est le ciel,
Le frais soleil,
Les entrelacs
Dans le lilas,
Et le souci,
La rose aussi.

Dans son songe
Elle s’allonge,
Dans sa forêt
Elle s’est cachée,
Et son silence la balance
Comme les vers d’une romance.

Le jour s’éteint
Elle nous revient.
Diane est armée,
L’arc bandé.

Je suis cible
Mais invisible,
Caméléon …
J’ai la couleur du liseron.

jeudi 27 juillet 2017

Lectures pour tous

J'écris pour quatre lecteurs
Perdus aux quatre coins du monde
J'écris pour quatre lecteurs
Dont j'ignore la lecture profonde.

J'ignore s'ils rient ou s'ils pleurent
Mes quatre lecteurs inconnus
J'ignore s'ils rient ou s'ils pleurent
Si chaque fois, ils tombent des nues.

Sont-ils ou pas toujours les mêmes
Mes quatre lecteurs fidèles
Aiment-ils ou pas mes poèmes
Seulement quatre fois fidèles ?


Quatre vers pour quatre sourires
Mais aux quatre coins du monde
Bonne raison pour ne jamais finir
Ni la boucle, ni la ronde.

mercredi 12 juillet 2017

Poème



Ecoute les mots silencieux
Que je murmure à ton regard,
Dans mes entrelacs bleus et noirs
Tu verras ton sourire gracieux. 

Dans ce feutre, est le voile
Où indécent je me dévoile,
En un amoureux discours,
Tonitruant autant que sourd.

Je suis le blessé sous la gaze,
Mais c’est ton cœur que tu perçois,
Ta peur, ton dégoût et ta rage,
Dans ce nœud entre toi et moi. 

Dans mes bleus et noirs entrelacs
Que je murmure à ton regard,
Tu te verras en un miroir
Profond, déformant et plat.

jeudi 6 juillet 2017

Idéal tempéré – ou hommage à une femme belle, intelligente libre et drôle



En féministe  aguerrie
Charlotte le revendiquera aussi
J’en suis moi-même convaincu
Les filles bien, ça court les rues.

C’est plus rare, les filles de rêves,
Ces femmes nous donnant la fièvre,
Et qui nous font frissonner
Dans la chaleur de l’été. 

Charlotte est de cette engeance
Elle qui mixe rock et élégance,
Vive et libre comme un ruisseau
Et n’ayant pas peur des mots. 

La liberté, l’intelligence,
La finesse et l’exigence,
C’est un rêve qui se voit peu
Propre à allumer bien des feux,

Moi, je la rêve dans Delacroix,
Portant le drape au combat
En Gavroche ou en Causette,
Qu’importe mais en tête. 

Ne convient pas que je raconte,
Les plus polissons des contes,
Que ce font ses admirateurs
Dans leurs plus sombres profondeurs. 

D'ailleurs les chrétiens les plus sages
La rêvent  - pas avant le mariage,
A Riom, dans l’église St Amable
« Ste Marie,  Rien de blâmable »,

En robe blanche et en dentelles,
Et souriante devant l’autel,
Si menue dans sa robe ajustée
Comme un Lys parfumé. 

Du sentiment d’admiration
Monte, monte la pression  -
Cette lumière au milieu des cierges.
Eclate en mots « Oh, Sainte Vierge »

Et Sainte Marie tape du pied
L’air légèrement courroucée
dit « Charlotte a bien des qualités,
Mais Sainte et Vierge, vraiment serait gâcher. »

Pour mon amie Charlotte vivant pas loin d'un nid de "manif pour tous" avec qui j'échange des numéros de "Causette" - le dernier hors série notamment, à remettre à tous les hommes pour le plaisir de bien des femmes. Conclusion : J'aime bien la sainte vierge surtout dans les tableaux gothiques mais je préfère les femmes réelles. L'une vous console du tragique de la vie par un idéal inaccessible, les autres par son côté comique et vivant.