Au vertus qu'on exige du peuple, connaissez-vous beaucoup de maîtres qui soient dignes d'être valets.
Beaumarché - le barbier de Séville
J'ai appris qu'une de mes amies au boulot était arrêtée pour dépression. Dans ce service, cette fonction, c'est au moins la troisième à tomber. Elle est mère de deux enfants, a de très jolis yeux verts et est poète à ses heures. L'avant dernière a tenté de faire reconnaître son burn-out comme accident du travail, que nenni a répondu l'organisme de controle : il n'y a pas de fait accidentel. L'incompétence managériale n'est pas encore sur leur liste, pas plus que l'incurie administrative. C'est bien dommage.
La complainte du salarié
Salut Patron, je lis ton document
Sur la motivation et l’engagement
C’est sûr, je ne suis pas euphorique
Je suis comme toi, je viens pour le fric
Avec mon BTS, Agent de maintenance
C’est vrai, ce n’est pas toujours Byzance
Mais si tu veux, on signe un contrat
Je t’assure tu ne le regretteras pas.
J’m’engage et tu t’engages aussi
À me faire grimper dans la hiérarchie
J’ai plein d’élan vers l’excellence
Pour peu d’avoir de la reconnaissance.
Mais hors de question d’être chef d’équipe
Je te l'ai dit, j’viens pour le fric
Les emmerdes sans rémunérations
C’est pour les types sans ambitions.
Je veux un métier sans compétence :
Tu jactes, tu causes sans conséquences
Si tu proposes un poste de cariste
À un manchot unijambiste
A qui ira-t-il donc se plaindre
C’est chez nous qu’il viendra geindre.
Patron, pour toi c’est pas l’arrache
Un geste, fais-moi donc DRH.
Je suis retors, je suis pervers,
Et dans le tordu, je persévère
J’peux pas blairer les syndicalistes
Ces gros niais d’idéalistes
Sauf les cadres et la CFDT
Qui signent là où on leur dit de signer
Jamais avare d’une compromission
Toujours prêt à la collaboration,
Pour ne plus avoir à travailler
Avec les potes de l’atelier
Je vendrais mon âme dans du journal,
Fais-moi nommer aux relations sociales.
Cadre groupe, là y a un peu de pognon
Les primes avec les stock-options
Pas tous des aigles et loin s’en faut
Y gueulent fort, mais n’volent pas haut.
Si un salarié part en sucette
Aucune chance que l’on t’embête
Le fichier de ses entrées-sorties
J’saurai en faire des confettis
J’saurais soudoyer la police
Pour ne pas aller en justice
Tu réfléchis, et tu hésites
Mais si, je saurai être chef de site
Je sais n’être jamais satisfait
Même si je suis le mieux payé
Voyager, serrer des mains
Et sourire comme un mannequin
Promettre « Pas de plan social »
Tout en signant l’édit fatal
Toujours exiger plus et sans honte
Mentir et falsifier les comptes
Planquer du fric aux Caïman
En gardant un air innocent,
Allez un bon geste, une grâce
Patron cède moi donc ta place.
Tu sais bien porter des valises,
De Paris jusqu’à la Frise
Et faire des promesses vaines,
Et faire déporter des roumaines,
Ficher les gamins des écoles
Pour un simple tube de colle,
Tu sais bien draguer des fascistes,
Et tenir des discours racistes
Allez, je te le fais court
Je serai ta Bettancourt
Si tu m’aides, la vérité si je mens
Je t’aiderai à devenir Président.
Librement inspiré de "la pétition d'un voleur à un roi voisin" de Pierre-François Lacenaire
Etrange habitude que d'écrire des poèmes. Pour qui ? Pourquoi ? Comment les offrir ? Doit-on les laisser morts, cachés, illisibles ou les laisser vivre un rien, au hasard d'un regard. Je sème l'ivraie.
vendredi 22 mars 2013
dimanche 17 mars 2013
La vie moderne
La bataille de l’égo
Pauvre chevalier Occidental
Plus d’héroïsme dans tes batailles
Plus de charge, plus de courage
Plus besoin d’en appeler à la rage.
Plus d’héroïsme dans tes batailles
Plus de charge, plus de courage
Plus besoin d’en appeler à la rage.
Te voilà seul avec ton égo
A n’être plus qu’un numéro
Ton Grand-père l’a été avant toi
Il en a plus bavé, crois-moi.
A n’être plus qu’un numéro
Ton Grand-père l’a été avant toi
Il en a plus bavé, crois-moi.
Mieux vaut être à la world Compagnie
Qu’à la tête d’une compagnie
Montant à l’assaut de Verdun
Dans le froid du petit matin.
Qu’à la tête d’une compagnie
Montant à l’assaut de Verdun
Dans le froid du petit matin.
Arrête donc de t’exciter
Reconnaît ta médiocrité,
Reconnaît qu’elle n’est pas si mal
Ta vie que tu juges banale,
Reconnaît ta médiocrité,
Reconnaît qu’elle n’est pas si mal
Ta vie que tu juges banale,
Et savoure donc ce petit blanc
Dans ton jardin, dessus le banc
Où te rejoint ton épouse, câline
Pour y admirer la colline.
Dans ton jardin, dessus le banc
Où te rejoint ton épouse, câline
Pour y admirer la colline.
mardi 12 mars 2013
Invitation sur commande
Invitation
Je n'en dors plus, j'en salive
De vous d'humeur plus lascive
Plus folâtre encore qu'à l'ordinaire
Pour enfin ne plus toucher terre.
Et me griser au vin de vos lèvres
Ne plus avoir en vain la fièvre
En admirant vos si belles courbes
Quand heureusement elles se découvrent,
Voir si vos traits d'humour
Savent aussi bien parler d'amour
Et m'emporter dans ce si beau pays
Que j'aime tant, votre fantaisie.
Mais tant pis si votre esprit ne badine
Quand nous irons à la cantine
Pendant une semaine et quelques jours
J'aurai rêvé de toi, mon amour.
Je n'en dors plus, j'en salive
De vous d'humeur plus lascive
Plus folâtre encore qu'à l'ordinaire
Pour enfin ne plus toucher terre.
Et me griser au vin de vos lèvres
Ne plus avoir en vain la fièvre
En admirant vos si belles courbes
Quand heureusement elles se découvrent,
Voir si vos traits d'humour
Savent aussi bien parler d'amour
Et m'emporter dans ce si beau pays
Que j'aime tant, votre fantaisie.
Mais tant pis si votre esprit ne badine
Quand nous irons à la cantine
Pendant une semaine et quelques jours
J'aurai rêvé de toi, mon amour.
vendredi 8 mars 2013
les cendres après la braise
Crépuscule
Chaque vers est une épitaphe
Chaque poème, un cénotaphe
De mon amour, triste fantôme
A l’air morne et monotone.
Comme un enfant dessus la grève
Dresse des tours qui se désagrègent
Je donne au vent mes pauvres rimes
Qui sombrent aussitôt dans l’abîme.
Ah mon pauvre et chaud souvenir
Tu as bien cessé de m’éblouir
Et sous ton soleil couchant
L’ombre s’étire infiniment.
La nuit m’invite déjà au silence
Des mots ,que s’achève la danse
Mais ne sachant vraiment rien faire d’autre
Je pleure sans fin mes amours mortes.
Chaque vers est une épitaphe
Chaque poème, un cénotaphe
De mon amour, triste fantôme
A l’air morne et monotone.
Comme un enfant dessus la grève
Dresse des tours qui se désagrègent
Je donne au vent mes pauvres rimes
Qui sombrent aussitôt dans l’abîme.
Ah mon pauvre et chaud souvenir
Tu as bien cessé de m’éblouir
Et sous ton soleil couchant
L’ombre s’étire infiniment.
La nuit m’invite déjà au silence
Des mots ,que s’achève la danse
Mais ne sachant vraiment rien faire d’autre
Je pleure sans fin mes amours mortes.
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