lundi 23 mars 2015

"Talent du verbe


Tout s’efface hors ton nom
Dans ma mémoire, dans l’administration.
Restent ces lettres que j’écris
Comme le sésame d’un temps béni.

Tous les jours sans y songer
Comme une caresse à mes pensées,
Les lettres de ton nom se dessinent
Telles une berceuse ou une comptine,

Dont je fredonne les couplets,

Machinalement, sans y penser.
Etrange
souvenir qu’il me reste
Mi graffiti, mi palimpseste,

Etrange extrait de mon passé
Ce doux nom que tu m’as falsifié,
D’un maquillage, d’un petit mensonge
M’est un passeport pour mes songes.

Songes de rien, d’une couleur
D’une lumière, d’une douceur
Où tu ne fais nulle apparition
Car tout s’efface, hormis nos noms.

lundi 16 mars 2015

L’amour mort


L’amour ne meurt pas sans peine
Comme un chêne qu’on abat
Bien que ne monte plus la sève
Reste le tronc, les branches, le bois.

Et le feu brûlant l’arbre mort
Pendant des mois te chauffera
Quand l’acre fumée encore et encore
Des larmes amères te tirera.

Et quand tout ne sera plus que cendre
Sur le sol sans dessus-dessous,
C’est alors son absence,
Qui te mettra à genoux.

mercredi 11 mars 2015

Sagesse instantanée


Ce serait peut-être l’heure de mourir
Cette heure où rien ne me fait frémir,
Ni le mouvement des feuilles au vent,
Ni la beauté des femmes en passant.

Ce serait peut-être l’heure de passer
Cette heure où le présent est le passé,
Où rien ne rejette la minute présente
Où rien n’aspire les heures suivantes.

Ce calme, cette indifférence
Ni envie, ni désir, ni espérance
Rien ne trouble mon ataraxie
Pour cinq minutes de répit.


A mettre en parallèle avec le poème patience, un même début, oublié, fini deux fois avec deux tonalités différentes soulignant la versalité du poète à défauts de la qualité de ses vers.  

lundi 2 mars 2015

Mignone


Tu n'es pas comme la rose
Qui s'épanouit et se fane,
Et dont la beauté diaphane
Meurt en nous laissant morose.

Mais bien comme le rosier
Qui jour en jour nous parfume
D'une touche d'agrumes
De lilas et de mûrier.

Ce parfum unique au monde
Tel ton sourire enchanteur
A chaque fleur m’inonde,
Me donne du baume au cœur.

Tes roses vivent et passent
Comme les lumières dans tes yeux
Sont comme les fleurs vivaces,
Aux saisons de ta belle humeur.

Et des rosiers, tes épines
Quand trop grisés de ta beauté,
Mes doigts sont d'humeur mutine,
Me ramènent à la réalité. 


Bon anniversaire à Catherine, une de mes plus fidèles muses. Notez que Ronsard, parlait de la fugacité de la beauté avec une idée derrière la tête quand je (que Ronsard m'excuse de ma vanité de comparer mes poèmes aux siens) parle de sa permanence pour rester dans la seule comtemplation...