lundi 29 juin 2015

Déception


Le délai avant de te voir, s'allonge
Et ton simple billet me plonge
Dans la tristesse et dans le spleen
Qui s'accentue quand la lumière décline,

Ah l'espoir déçu de te revoir
Au pire avant demain soir,
Meurt comme un soleil sur la mer
En couleurs chaudes et pourtant amères.

Et comme ce soleil si lointain
Dont le feu peu à peu s'éteint
Bien davantage que ton absence
Me blesse ton  indifférence.

Ce ton si froid et détaché
Résonne dans mon coeur blessé
Comme la vague et son ressac
Rongeant la plage des ses attaques.

mardi 16 juin 2015

La poupée


J’aimerais jouer à la poupée
Caresser ces cheveux lissés
Changer les robes, les dentelles
De cette figure de porcelaine.

Dans les placards de sa maison
Fouiller les tiroirs, les cartons,
Sortir les chapeaux à voilettes
Echarpes, foulards et barrettes.

Et m’agenouiller à ses pieds,
Lui essayer de fins souliers
De vair, de cuir de Russie.

Mais ce jeu m’est un souci
Dans le trousseau de la poupée
Pas de sourire pour l’en parer.

mardi 9 juin 2015

La mère du PD


Elle se tient là, la mère, dans le synode
Ecoutant les croyants qui de mots la corrodent
Sérieux comme jamais sur ce sujet brulant
De promettre ou non l’enfer à son enfant. 

Cet enfant, le sien et qu’elle a tant choyé
Lui qui était si doux, si tendre et tant aimé
Drôle, si drôle et si plein de vie,
Voilà ce que cachait sa fragile ironie.

Ô mon dieu, sont-ils si bêtes
D’invoquer la genèse et les prophètes,
Qu’à donc fait mon enfant pour n’être pas reçu
Le front haut, couronné, au sein des autres élus.

Vous qui bénissez l’union des maux
Revêtus de vos habits sacerdotaux
De la menteuse et du violent,
Que vous a donc fait mon enfant ?   

Dieu est-il si dénué de politesse
Qu’il viole ce qui est forteresse
Toutes les portes de la maisonnée
Des toilettes à la chambre à coucher ?  

Il est des mystères qui doivent le rester,
Même face au ciel, Il y a l’intimité
Vous tous qui crachez votre haine
Nus, résisteriez-vous face à vous-même ?

De quoi parlez-vous donc si mal
En choisissant dans vos mots les plus sales
N’habilleraient ils pas ces mots aussi
Le plus pur, le plus doux des amours de vos vies ? 

Vous parlez sans savoir, en juge et assassin
Sans conscience, sans même en connaître un
Et ainsi assassinez-vous d’aimer la liberté
Par votre besoin abject de normalité.

Ainsi se tenait la mère suffocante
D’entendre dire tant de paroles humiliantes
Quand son cri déchira l’assemblée
« C’est de ma chair dont vous parlez ».

Et au pied du gibet infamant
Où est torturé son enfant,
Son bras s’appuit à un illuminé
Et trouve le soutien de la prostituée.



Des amis protestants ont un fils homosexuel et l’église protestante envisage de bénir l’union des homosexuels. Ils souhaitaient rester à l’écart parce que trop impliqués pour avoir une vision juste. J’ai essayé de les convaincre qu’eux seuls avaient une vision juste, justement parce qu’ils étaient impliqués et aimant. L’amour est la seule voix de la connaissance et nous savons cela depuis l’enfance. Qu’avons-nous appris des matières que nous n’aimions pas ? Rien. Comment celui qui n’aime pas la littérature, qui en refuse la lecture générale et symbolique, qui n’en comprend que le caractère divertissant, saurait l’usage que nous pouvons en faire, sa force et sa puissance ? L’amour est le seul moyen de dépasser les incompréhensions, de donner la force, la patience de les dépasser. Il faut aimer pour connaître – mot trivialement synonyme dans la bible. Ce poème est ma prière pour les mères ou leurs pères qui défendront leurs fils ou leurs filles jusqu’au bout au cours de cette épreuve et auront le courage de dire publiquement l’amour qu’ils ont de leurs enfants et ainsi la beauté de l’amour, sa grandeur quel qu’en soit l’objet.  

vendredi 5 juin 2015

"Vide


Je ne désire pas ne plus t’aimer
Même si l’intelligence le commande
Sans mon amour, je suis désemparé
Je sens mon cœur mis à l’amende. 

Tu n’es même plus toi-même
Je suis si mort depuis si longtemps
Mais, il me faut toujours dire « je t’aime »,
Même si je le sais bien, je me mens.

C’est bien la seule chose que je contienne encore
Ce mensonge rutilant,
Qu’il disparaisse, mon fantôme s’évapore
Ne restera de moi que le vent. 

Je ne désire pas ne plus t’aimer
Pourtant c’est fait, je le sens bien
C’est à peine si je te reconnais…
Depuis toujours, je ne te suis rien.

lundi 1 juin 2015

"Mémoire de la lumière


J’aimerais te parler de toi,
De ta beauté, ô ma sublime
Te dire, tout ce que je vois
Quand un simple sourire t’illumine.

Je vois les temples dans la forêt,
Les statues des saints et des dieux,
Les bassins aux eaux bleutées
Et le ciel s’y mirant, radieux.

Je vois les siècles qui passent
Dans leur simple continuité
Je nais, je vis et je passe,
Grâce à toi, dans la sérénité.

Tu es mon ciel plein d’étoiles
Que j’admire, la nuit tombée,
Mes peurs ont mis les voiles,
Vaincues par ton immensité.

Oh, j’aimerai te dire tout cela,
Mais à quoi bon, mon bel amour,
Je sais, tu ne m’écouterais pas,
Ni aujourd’hui, ni un autre jour.

Je suis l’enfant qui ramasse
Sur le chemin, un simple caillou,
Le donne à sa mère qui s’agace
De le voir s’extasier de tout. 

Comme elle, tu te débarrasses
De mes trésors amassés
Espérant que l’oubli efface
Le souvenir de ta beauté.

Mais tu es la lumière du monde,
Je te vois dès mon lever,
Je te vois toutes les secondes
Comment pourrais-je t’oublier ?

Je sais ma muse, mon enchanteresse,
Que mes poèmes t’indiffèrent
Mais qu’importe, ma princesse
Puisque je suis dans la lumière.