mardi 9 juin 2015

La mère du PD


Elle se tient là, la mère, dans le synode
Ecoutant les croyants qui de mots la corrodent
Sérieux comme jamais sur ce sujet brulant
De promettre ou non l’enfer à son enfant. 

Cet enfant, le sien et qu’elle a tant choyé
Lui qui était si doux, si tendre et tant aimé
Drôle, si drôle et si plein de vie,
Voilà ce que cachait sa fragile ironie.

Ô mon dieu, sont-ils si bêtes
D’invoquer la genèse et les prophètes,
Qu’à donc fait mon enfant pour n’être pas reçu
Le front haut, couronné, au sein des autres élus.

Vous qui bénissez l’union des maux
Revêtus de vos habits sacerdotaux
De la menteuse et du violent,
Que vous a donc fait mon enfant ?   

Dieu est-il si dénué de politesse
Qu’il viole ce qui est forteresse
Toutes les portes de la maisonnée
Des toilettes à la chambre à coucher ?  

Il est des mystères qui doivent le rester,
Même face au ciel, Il y a l’intimité
Vous tous qui crachez votre haine
Nus, résisteriez-vous face à vous-même ?

De quoi parlez-vous donc si mal
En choisissant dans vos mots les plus sales
N’habilleraient ils pas ces mots aussi
Le plus pur, le plus doux des amours de vos vies ? 

Vous parlez sans savoir, en juge et assassin
Sans conscience, sans même en connaître un
Et ainsi assassinez-vous d’aimer la liberté
Par votre besoin abject de normalité.

Ainsi se tenait la mère suffocante
D’entendre dire tant de paroles humiliantes
Quand son cri déchira l’assemblée
« C’est de ma chair dont vous parlez ».

Et au pied du gibet infamant
Où est torturé son enfant,
Son bras s’appuit à un illuminé
Et trouve le soutien de la prostituée.



Des amis protestants ont un fils homosexuel et l’église protestante envisage de bénir l’union des homosexuels. Ils souhaitaient rester à l’écart parce que trop impliqués pour avoir une vision juste. J’ai essayé de les convaincre qu’eux seuls avaient une vision juste, justement parce qu’ils étaient impliqués et aimant. L’amour est la seule voix de la connaissance et nous savons cela depuis l’enfance. Qu’avons-nous appris des matières que nous n’aimions pas ? Rien. Comment celui qui n’aime pas la littérature, qui en refuse la lecture générale et symbolique, qui n’en comprend que le caractère divertissant, saurait l’usage que nous pouvons en faire, sa force et sa puissance ? L’amour est le seul moyen de dépasser les incompréhensions, de donner la force, la patience de les dépasser. Il faut aimer pour connaître – mot trivialement synonyme dans la bible. Ce poème est ma prière pour les mères ou leurs pères qui défendront leurs fils ou leurs filles jusqu’au bout au cours de cette épreuve et auront le courage de dire publiquement l’amour qu’ils ont de leurs enfants et ainsi la beauté de l’amour, sa grandeur quel qu’en soit l’objet.  

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