vendredi 26 février 2016

Vermouth


J’aime les vers tristes et gris,
Mes sentiments quand je les écris
Leurs parfums, leur amertume,
Que je savoure comme un agrume.

Je suis sommelier de ma poésie
Qui goûte, aimant son ambroisie
Et savoure, non pas la tristesse
Mais son expression et sa délicatesse.

L’inspiration me vient de son absence
De ma sécheresse, de sa souffrance,
A peine, je rime d’être abandonné
Que mes muses sont à mes côtés.

Tous mes poèmes sont ainsi
Plein de cycles et de facéties
On les prendrait pour des lamentations
Ils sont les traces de mes guérisons.

Je me lamente sur une fantôme
Je pleure et j’en fais des tomes
Mais à peine mon stylo déposé,
Que je l’ai déjà oubliée.

Le passé est temps de l’écriture,
Plus encore celui de la lecture,
Quand le bonheur est au présent,
On écrit bien que sur les absents.   


Strophe surnuméraire :
Je pourrais rimer sur ma femme,
La chanter, lui déclarer ma flamme,
Mais quand je suis à ses côtés,
Je préfère de loin l’embrasser. 



vendredi 5 février 2016

L'étoile absente



L'étoile du matin ne passe plus à l'horizon
Ainsi s'en va le temps, ainsi va la saison
Le soleil est maussade si bas, si froid
Qu'à peine se hisse-t-il, par-dessus le toit.

Le jardin reste à l'ombre, l'herbe est blanche.
Les ombelles grises et sèches, plus ne se balancent.
Des squelettes de rosiers exhibent leurs épines,
Des fantômes de grappes pendent à la glycine. 

Mon regard s'égare d'une feuille à l'autre
Mon esprit hagard, sur les feuilles mortes,
S'envole, s'entasse, fuit et se transporte 

En un lieu, un temps, un souvenir, qu'importe,
Ton sourire, tes yeux à la porte de ma maison,
Et je vois l'étoile du matin luire sur l'horizon.