lundi 30 avril 2018

Un mot



Je préfère nommer le monde
Que le chiffrer,
D’un mot seul, j’éclaircis le monde,
Si je le scande, je l’enchanterai.

Des chiffres, la folle sarabande,
La bile, le fiel, leur contrebande  
Me saoulent et à tout comparer,
Je me vomis en cette jungle à défricher.

Ô ces outils immondes,
Secs, froids et éthérés,
De la vie nulle sonde
Et j’ai mon cœur à déchiffrer.

Je préfère nommer le monde
Que le chiffrer,
D’un seul nom, j’éclaircis le monde,
Si je le scande, je l’enchanterai. 


Les mathématiques sont un langage sans sentiment. A l'utiliser pour tout autre chose que les sciences physiques, objet sans sentiment, ne sommes nous pas allés trop loin ? Les sentiments ne sont-ils pas la raison instantanée et complexe du vivant sur lesquels les quatre opérations sont sans puissance. A moins que le langage porte en son sein sa propre apologie et le dénigrement des mathématiques. Les étranges métis que sont les financiers qui chiffrent le monde, me désoriente à les fréquenter, optimisation, rendement, comme une langue étrangère d'un autre monde plaquée froide sur la vie.   

vendredi 20 avril 2018

Voyage amoureux



Ou t’amènera l’amour ?
À l’hôtel ou au musée ?
À un regard amusé ?
À la contemplation du jour ?

Ou t’amènera l’amour ?
Au bonheur ou au regret ?
Te prenant la main en secret
Ou paraissant au grand jour ?

Ou t’amènera l’amour ?
Au sourire à la dernière heure,
Au tendre partage du malheur
ou seul à la fin du jour ?

Il t’emmènera l’amour,
Ton cœur battant comme un tambour,
Au cieux, en enfer, tour à tour
Plus vivant à la fin du jour.

Qu’importe où t’amènera l’amour !
Pourvu qu’il te fasse signe un jour !
Qu’un jour, tu te sentes amoureux !
Qu’importe où il t’amènera, suis le !



Petite variation autour d'une belle phrase Khalil Gibran, le bon choix n'étant probablement pas de le suivre ou pas, mais jusqu'où. J'ai fait le choix un jour de le suivre jusqu'au musée et ma vie en a été changée d'une autre façon certainement que si je me fusse arrêté à l'hotêl.