A Catherine
Je connais quelques andouilles
Qui confondent courage et couilles
Mais pour exposer leurs problèmes
Ces malheur restent blêmes
Angoissés et silencieux
Et ce bien qu'ils soient couilleux
Mais pour qu'une voix s'élève
C'est la tienne qui prend la relève
Et tant mieux si elle tremble
Courage et peur marchent ensemble
Le courage c'est de l'affronter
C'est bien une part de sa beauté
Et ceux qui peuvent la voir ici
Je les plains mais les emmerde aussi.
Mais ton courage n'est pas chargé
D'une colère toujours chargé
Je me souviens d'un sanglot
D'une douleur en écho
D'une peine qui n'était pas la tienne
Et que tu partageais quand même
Quand courage et douceur s'allient
Cela confine à la magie
Un bien subtil équilibre
De ceux qui aident à être libre
Cette précieuse complexion
La beauté sans la séduction
Et ceux trouvant indécent de le dire ici,
Je les plains mais les emmerde aussi.
Et Dieu que j'aime ton sourire
Don une muse pour écrire
Pour combattre la déprime
Au fil tranchant de la rime
Que je pouvais toujours t'offrir
Sans t'irriter, te faire rougir,
Car gardant un pied dans l'enfance
Tu crois toujours en l'innocence
Malgré la banalité du mal
C'est une force sans égal
Catherine ne t'en va pas trop loin
De ta présence, j'ai grand besoin,
Car si je ne la trouve plus ici
Je vais me plaindre et m'emmerder aussi.
C'est le poème que j'ai récité pour le changement de poste de Catherine, ma serial muse la plus féconde, dois-je dire ma préférée ? Si il a été facile de l'écrire, il n'a été ni facile de le dire face à une foule de mécaniciens pour qui la poésie est souvent associée aux tortures du commentaire composé au lycée, ni facile de le recevoir. Étrange chose que la difficulté d'entendre et de dire le bien !
Mais au fait, y a-t-il une muse préférée ? A vrai dire, un poème sur une muse l'accueille souvent avec plaisir d'où qu'il vienne, sans de réelle préférence. Mais il me faut bien reconnaître de par la réalité des faits que Catherine tient une place particulière, vu le nombre des poèmes dont elle est la source et les apex poétiques auxquels elle a pris part.
Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai pas choisi ma muse préférée, elle s'est imposée à moi et c'est souvent elle qui rythme cette histoire. Elle est la première femme à qui j'ai envoyé un poème sur mon lieu de travail, un jour où elle m'avait vexé en m'expliquant que les hommes étaient hypersensibles aux rondeurs mammaires. En rentrant chez moi, j'ai écrit une dizaine de quatrains pour exprimer ce que je croyais de la beauté à cette époque. Je ne lui ai pas envoyé desuite, mais trois ou quatre mois après, elle m'avait raconté un rêve - nous traversions elle et moi en courant un champ sous une pluie de maisons. A la réflexion, je crois qu'elle m'annonçait sans le savoir son adhésion à la section syndicale - nous allions l'un et l'autre affronter La Maison, comme l'expression est si souvent utilisée ici. M'ayant offert un rêve, je pouvais bien lui offrir un poème et finalement c'est comme cela que ma vie de serial poète a commencé.
Bien sûr, j'avais écrit quelques bricoles avant mais qu'en faire ? C'est toujours mieux, si nous pouvons les offrir, les donner, cela les justifie quelque peu. Écrire sans lecteurs ressemble à faire de la cuisine sans mangeur, un acte vain hormis de se nourrir soi. Un cuisinier expose ses plats aux papilles et à la dent des gourmets comme un poète ses vers à la critique.
C'est elle qui un jour m'a dit après avoir lu les câlins du dimanche "Les câlins du mercredi, c'est bien aussi" et donc qui a impulsé l'écriture de ce poème qui a voyagé jusque dans une classe de l'Allier, de la bouche d'une maîtresse aux oreilles d'enfants et dans la tête de ces enfants jusqu'aux oreilles de mamans et là généré - je l'espère - quelques expressions d'amour.
Et c'est souvent elle qui est à l'origine des poèmes de ce blog. C'est une femme toute simple, sans colifichets ni artifice avec qui j'entretiens une amitié paisible et douce où le silence a sa place et qui a simplement cette grâce singulière d'accueillir ce qu'on lui donne avec le sourire -"Si c'est donné de bon coeur" avec simplicité et sans en vouloir davantage. Je me souviens de sa première réaction au premier poème que je lui ai envoyé : "Je n'ai rien compris". Et c'était très encouragent, cela voulait dire qu'elle l'avait lu ! D'expérience de poète, nombre de femmes - françaises - sont devant la poésie et le poète comme une poule devant un couteau à pain. Et c'est bien normal, la poésie est compliquée, car symbolique, non nourrissante et totalement infidèle, elle nourrit seulement l'esprit et l'âme de sa manière unique - car chaque art les nourrit à sa manière et encore souvent elle plus nourrissante pour le poète que pour la muse ou le lecteur. C'est cela être une muse, laisser une chance aux vers d'un quidam en allant jusqu'au bout de son poème et de l'en remercier d'un sourire.
Voilà encore une histoire placée sous le signe de l'accueil et du don et de l'accueil du don.
Etrange habitude que d'écrire des poèmes. Pour qui ? Pourquoi ? Comment les offrir ? Doit-on les laisser morts, cachés, illisibles ou les laisser vivre un rien, au hasard d'un regard. Je sème l'ivraie.
dimanche 22 avril 2012
lundi 9 avril 2012
Ideal muse
Tu as les yeux vifs de la liberté
Elle a les yeux vifs de la liberté
Des yeux brûlants et froids
De ceux qui dardent leur volonté
De ceux qui ne renoncent pas
L'amour est chair et la chair est parole
Dans son lit chamboulé d'embuscade et d'audace
Et sans meurtrir la fleur, bousculer la corolle
L'amant doit chaque jour reconquérir sa place
Elle garde les enfants dessus la barricade
De son rire, d'un regard ou de son bras léger
Le drapeau frémissant claque dans les fumées
Troublée, elle se retourne dedans la cavalcade
Que deux pas en arrière se tiennent ses amants
Ignorant qu'idéale, sa place est, d'être toujours devant.
Ce poème m'a été inspiré par Martine M - qui souhaitait être citée comme telle - dont la conversation libre, joyeuse, incisive a également inspiré les poèmes surtitrés - aMOUR. Les muses se suivent mais ne se ressemblent pas.
Elle a les yeux vifs de la liberté
Des yeux brûlants et froids
De ceux qui dardent leur volonté
De ceux qui ne renoncent pas
L'amour est chair et la chair est parole
Dans son lit chamboulé d'embuscade et d'audace
Et sans meurtrir la fleur, bousculer la corolle
L'amant doit chaque jour reconquérir sa place
Elle garde les enfants dessus la barricade
De son rire, d'un regard ou de son bras léger
Le drapeau frémissant claque dans les fumées
Troublée, elle se retourne dedans la cavalcade
Que deux pas en arrière se tiennent ses amants
Ignorant qu'idéale, sa place est, d'être toujours devant.
Ce poème m'a été inspiré par Martine M - qui souhaitait être citée comme telle - dont la conversation libre, joyeuse, incisive a également inspiré les poèmes surtitrés - aMOUR. Les muses se suivent mais ne se ressemblent pas.
jeudi 5 avril 2012
Acidités
Acidités
Je suis plutôt de gauche mais pas fier de l’être pour autant. Récemment j’ai croisé des gens de gauches qui m’ont un poil agacé : le directeur de la future école de mon fils, qui passe en CP et que nous souhaitons avec le soutien de l’équipe de professionnels et d’éducateurs qui s’occupe de lui, maintenir dans un cursus classique. Et mon brave directeur, également adjoint au budget de la mairie de gauche de souligner le coût de la mise aux normes de l’école, de parler de la difficulté pour un professeur d’accepter un autre adulte dans sa classe – l’aide de vie scolaire de mon fils – la pression difficile à gérer pour l’enseignante liée à la mission spécifique de lui apprendre à lire. Certes le maître actuel a aidé à relativiser en disant que cet apprentissage pourrait être sur plusieurs années pour Olivier, c’était gentil de sa part mais à la réflexion j’aurais aimé la relativisation inverse : il n’est pas improbable que celui qui aura les plus grandes difficultés pour apprendre à lire ne sera pas Olivier, parce qu’Olivier est enthousiaste dans tous les apprentissages qu’on lui propose, qu’apprendre à lire pour lui est un besoin évident, son environnement familial est rempli de livres, qu’il réclame son histoire tous les soirs… Olivier est sage, gentil, souriant comme très peu d’enfants. Son ancienne maîtresse nous a dit un jour « j’en voudrais trente comme lui ». Non, celui qui gênera le plus la classe et qui n’apprendra pas à lire, c’est plus probablement le gosse brutal, grossier, élevé par des Trolls dans des valeurs de violence et de rapport de force où le savoir ne compte pour rien. Mais lui parce qu’il marche sur ses deux jambes, lui a sa place à l’école alors que mon fils, pas automatiquement, nous devons la demander et entendre avant même qu’ils n’apparaissent les jérémiades sur les problèmes qu’il va poser.
Plutôt que d’entendre le coût de la mise aux normes d’accessibilité pour mon fils, j’aurai trouvé plus décent qu’un homme de gauche s’excuse qu’aucune école de sa commune ne soit aujourd’hui aux normes et qu’il est temps que cela soit fait. Plutôt que d’anticiper la difficulté d’accepter une autre adulte dans la classe – l’horreur absolue ! collaborer ! on anticipe la joie d’avoir aidé un enfant à gagner en autonomie et sur le seul terrain où il aura peut-être la chance d’être à l’aise : le savoir !
Etre progressiste, être poète, être philosophe, être artiste, être scientifique tout cela me paraît cohérent, ce n’est ni plus ni que s’interroger sur le point de vue que nous portons sur le monde, d’où il sera le plus beau, le plus prometteur, le plus porteur de sens. Être de gauche dans un monde de droitiers, c’est aussi cela, mais cela semble bien oublié.
Inversion de regard
Le maître d’école est en détresse
Il doit transmettre son savoir
A un enfant dont la faiblesse
L’empêche de se mouvoir,
Mais en aucun cas de sourire,
De rire et de manifester
Sa volonté d’apprendre à lire,
De vivre dans la gaîté.
Je les regarde et m’interroge
Mes yeux ne sont-ils pas trompés
C’est le plus faible qui regorge
De la plus ferme volonté.
Quelle est cette force qui affaiblit ?
Ce savoir qui sème le doute ?
Quelle perte d’énergie
Quand un esprit par trop s’écoute.
Et Le maître s’émeut et gémit
De cette tâche qui lui échoit
Sans percevoir la chance qu’il a
De gagner un maître de philosophie.
Je suis plutôt de gauche mais pas fier de l’être pour autant. Récemment j’ai croisé des gens de gauches qui m’ont un poil agacé : le directeur de la future école de mon fils, qui passe en CP et que nous souhaitons avec le soutien de l’équipe de professionnels et d’éducateurs qui s’occupe de lui, maintenir dans un cursus classique. Et mon brave directeur, également adjoint au budget de la mairie de gauche de souligner le coût de la mise aux normes de l’école, de parler de la difficulté pour un professeur d’accepter un autre adulte dans sa classe – l’aide de vie scolaire de mon fils – la pression difficile à gérer pour l’enseignante liée à la mission spécifique de lui apprendre à lire. Certes le maître actuel a aidé à relativiser en disant que cet apprentissage pourrait être sur plusieurs années pour Olivier, c’était gentil de sa part mais à la réflexion j’aurais aimé la relativisation inverse : il n’est pas improbable que celui qui aura les plus grandes difficultés pour apprendre à lire ne sera pas Olivier, parce qu’Olivier est enthousiaste dans tous les apprentissages qu’on lui propose, qu’apprendre à lire pour lui est un besoin évident, son environnement familial est rempli de livres, qu’il réclame son histoire tous les soirs… Olivier est sage, gentil, souriant comme très peu d’enfants. Son ancienne maîtresse nous a dit un jour « j’en voudrais trente comme lui ». Non, celui qui gênera le plus la classe et qui n’apprendra pas à lire, c’est plus probablement le gosse brutal, grossier, élevé par des Trolls dans des valeurs de violence et de rapport de force où le savoir ne compte pour rien. Mais lui parce qu’il marche sur ses deux jambes, lui a sa place à l’école alors que mon fils, pas automatiquement, nous devons la demander et entendre avant même qu’ils n’apparaissent les jérémiades sur les problèmes qu’il va poser.
Plutôt que d’entendre le coût de la mise aux normes d’accessibilité pour mon fils, j’aurai trouvé plus décent qu’un homme de gauche s’excuse qu’aucune école de sa commune ne soit aujourd’hui aux normes et qu’il est temps que cela soit fait. Plutôt que d’anticiper la difficulté d’accepter une autre adulte dans la classe – l’horreur absolue ! collaborer ! on anticipe la joie d’avoir aidé un enfant à gagner en autonomie et sur le seul terrain où il aura peut-être la chance d’être à l’aise : le savoir !
Etre progressiste, être poète, être philosophe, être artiste, être scientifique tout cela me paraît cohérent, ce n’est ni plus ni que s’interroger sur le point de vue que nous portons sur le monde, d’où il sera le plus beau, le plus prometteur, le plus porteur de sens. Être de gauche dans un monde de droitiers, c’est aussi cela, mais cela semble bien oublié.
Inversion de regard
Le maître d’école est en détresse
Il doit transmettre son savoir
A un enfant dont la faiblesse
L’empêche de se mouvoir,
Mais en aucun cas de sourire,
De rire et de manifester
Sa volonté d’apprendre à lire,
De vivre dans la gaîté.
Je les regarde et m’interroge
Mes yeux ne sont-ils pas trompés
C’est le plus faible qui regorge
De la plus ferme volonté.
Quelle est cette force qui affaiblit ?
Ce savoir qui sème le doute ?
Quelle perte d’énergie
Quand un esprit par trop s’écoute.
Et Le maître s’émeut et gémit
De cette tâche qui lui échoit
Sans percevoir la chance qu’il a
De gagner un maître de philosophie.
lundi 2 avril 2012
Faire part
Décidément, certains enfants ont de beaux prénoms. Souhaitons leur de bien le porter.
L’Espérance
Amel
L’enfant de l’aurore
Aura ses reflets d’or
Dans la chaleur
De son rire
Dans la douceur
De son sourire
Et jusque dans ses yeux
Malicieux.
L’enfant de l’aurore
Saura élever nos esprits
Jusqu’au bleu et l’infini
En abandonnant nos corps
Dont se rempliront les cœurs
De la fraîcheur
Si légère et parfumée
De la rosée
Et quand le jour sera levé
Que la nuit sera passée
Toutes les heures à venir
Porteront le souvenir
De cette lumière intense
De sa naissance
Un bonheur, une puissance
L’espérance.
L’Espérance
Amel
L’enfant de l’aurore
Aura ses reflets d’or
Dans la chaleur
De son rire
Dans la douceur
De son sourire
Et jusque dans ses yeux
Malicieux.
L’enfant de l’aurore
Saura élever nos esprits
Jusqu’au bleu et l’infini
En abandonnant nos corps
Dont se rempliront les cœurs
De la fraîcheur
Si légère et parfumée
De la rosée
Et quand le jour sera levé
Que la nuit sera passée
Toutes les heures à venir
Porteront le souvenir
De cette lumière intense
De sa naissance
Un bonheur, une puissance
L’espérance.
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