mercredi 25 juillet 2012

Frou-Frou

La robe longue

Qui d'entre nous portera la longue robe ?
Nous sommes trop vielles pour un tel jeu
L'amour se rit de l'âge et nul ne se dérobe,
Qu'importent les rides tant que brillent les yeux.

Qui donc portera la longue robe,
De cela en dépendra le jeu
Moi, S'il faut être lys à la blanche corolle,
Dans le vent, insaisissable et gracieux

Mais si tu portes la longue robe
Ta joue saura-t-elle s'écarter ?
De la main qui te cherche et te frôle
Saurais-tu ne pas te donner?

A ma bouche, tes lèvres ne répondraient pas ?
Ton corps m'attend comme ton esprit me veux
Robe, non un lys et ses pétales, serait un lit de taffetas
Ou le beau fruit naîtrait dans l'été et ses feux.

Le même tissu à bien des usages
Drap, linceul, ou jupons vaporeux
Bel Ange, veux bien être sage
Et ne pas te tromper de je.





vendredi 20 juillet 2012

Dromacarte

Bon, je me dois de constater l'échec de mon offre de service pour les personnes en mal d'enfant et hélas j'ai dû fermer la fabrique de colliers de nouilles que j'avais ouverte clandestinement dans mon sous-sol. D'autant que ma main d'oeuvre est partie en vacances chez leurs grands-parents.  J'en reviens à mon but premier : comment rentabiliser la poésie sur internet ?

Pourquoi pas en vendant des poèmes d'anniversaire !

Pour une amie quadragénaire - donc encore toute jeune et par ailleurs superbe mais qui aime les poèmes courts 

Un mot pour te remercier 
Pour les regards enjoués 
Que tu  me donnes parfois, 
Euh..., Chaque fois que je te vois. 

Cette si belle lumière 
Comme une bougie d'anniversaire 
Que rien ne vient jamais souffler 
Toujours là à m'émerveiller 

Dont jamais je ne me lasse, 
Malgré les années qui passent, 
Un cadeau de chaque  jour 
Que j'apprécie, que je savoure 

Qui mérite bien que je fasse, 
Court avant que je ne te lasse, 
Que je t'offre ces quelques vers 
Comme cadeau d'anniversaire. 


Tadaam


Pour commander votre poème merci de me donner le prénom et les détails aimables de la personne. Paiement par chèque à 1 euro le vers - profitez en ! Quand j'aurai, la côte de Verlaine ou de Ribery ce sera plus cher.

dimanche 15 juillet 2012

Existence

Vous le saviez certainement avant mais vous l'avez oublié depuis : en fait je n'existe pas, pas plus que la beauté dans notre monde réel et quotidien. C'est une remarque qui m'est faite presque tous les jours. Par mon chef qui a un peu de mal à croire qu'on puisse être scientifique et littéraire et par des femmes qui n'arrivent pas à croire qu'un homme puisse voir de la beauté partout et le dire - ce qui est pourtant une des fonctions  positives des poètes - et donc qui doutent de l'existence des poètes . Ce doute est entretenu savamment par nombre de gens qui disent parfois d'olibrius quelconques  "C'est un poète" simplement parce qu'ils ne les comprennent pas et sans qu'ils ne sachent en rien s'ils ont ou non jamais écrit deux vers. 

Peut-être, si j'étais réellement un poète, verrai-je de la beauté sur d'autres sujets que les femmes et notamment l'aurore, les fleurs, les hommes - en fait c'est le cas, mais en exprimant la beauté des femmes, je m'entends déjà nier mon existence, je n'ose imaginer si j'exprimai la beauté des hommes avec un peu trop de volubilité, ces derniers chercheraient probablement à me renvoyer à mon inexistence de la manière forte. En revanche l'aurore et la rose n'ont jamais envisagé devant moi l'hypothèse de mon inexistence, elles ont beaucoup trop de bon sens pour cela. Cette aventure amusante m'est arrivée récemment avec une madrilène de type allemand, blonde aux yeux bleus... me donnant l'occasion d'une petite promenade dans la richesse du monde.  

Le pays imaginaire 

Les poètes sont d'étranges fables 
Moitié anges et moitié diables 
On en parle quelques fois 
Mais jamais on ne les voit. 

Comme les elfes des forêts 
Les nymphes ou les farfadets, 
Souvent discrets, inoffensifs 
Ils vous voient passer, pensifs, 

Mais il faut rester prudent 
Des fois, que d'un vers charmant 
Ils vous transpercent le coeur 
Et vous frappent de stupeur 

Et comme chantent les sirènes 
Ne vous  attirent d'un poème 
Dans leurs antres retirés 
Afin de vous dévorer. 

Mais heureusement ici 
Nulle place pour la poésie, 
L'insolite ou La beauté 
Nous sommes dans la réalité. 

Les poètes sont d'un autre monde 
Où les latines sont des blondes 
Aux yeux du plus bel azur ! 
C'est une fable, je vous rassure. 

dimanche 8 juillet 2012

Enfance

Le jouet

Tu es un beau morceau de bois
Je jouerai dans le sable tout le jour avec toi
Tu seras à mon gré, Ange, eau, arbre, dragon
Chaque veine, chaque ride et chaque imperfection

Sera la source vive des histoires délirantes
Que mon esprit d’enfant avec plaisir enfante,
Tu es MON jouet, LE MIEN, le seul, l’unique
Et Livre, Et Ami, et Vent, Artefact magique.

Ah bien sûr, Noël viendra bientôt
Et sous le sapin, les jouets, les cadeaux
Qui parlent, crient ou chantent
Aux formes lisses, aux couleurs rutilantes.

Mais avant même qu’onze heure à l’église ait sonné
Las de poliment jouer… avec les emballages
Malgré les marchands tout écumants de rage
Sur tes aspérités je jouerai… passionné.  

lundi 2 juillet 2012

Messagerie amoureuse

Nous savons tous que le féminin de "buvant une bière devant le match de foot" est selon le niveau d'équipement des ménages - avec ou sans lave-vaisselle pour être clair - "dans la cuisine en train de faire la vaisselle" ou "dans la buanderie pour repasser". Pour ma part je brouille les cartes car non seulement je n'ai pas la télé mais en plus c'est moi qui repasse. 
Sur le même principe, une question me tarabuste depuis que j'ai lu Nancy Huston " reflet dans un oeil d'homme" qui m'a conseillé Nelly Arcan, "Burqua de chair" qui l'une et l'autre dénoncent non sans raison toute la pornographie du web et la condition des femmes qui y sont obligées. 
Enfin non, la question me tarabuste, depuis qu'en plus de ces lectures - le monde est bizarrement fait -une amie m'a dit être en manque de mots, amoureux et érotiques écrits par un homme aimé et désiré, pratique qu'elle met en parallèle de celle de son cher mari qui regarde des images licencieuses sur le web. 
Donc de cette étrange conjonction, - lecture d'oeuvres féministes et hasard d'une conversation -  est née une question qui me tarabuste : quel est le féminin de "regardant des films porno sur le net" ? la réponse pourrait être "lisant des lettres d'amour". Comme d'habitude je crois que le plaisir féminin est dès lors beaucoup plus intense, car l'amour ou le désir d'un être aimé est sans commune mesure avec la possession d'un être qui ne vous est rien, même si les deux sont des fantasmes, mais aussi certainement beaucoup plus rare : il faut qu'un amour naisse et qu'un désir en retour s'exprime avec une certaine grâce, conjonction beaucoup plus difficile finalement que de trouver des images pornographiques simplement en tapant XX. Conjonction rare pour l'instant ! Une industrie pourrait voir le jour qui permettrait peut-être à tous les poètes de vivre - même les médiocres - de leur clavier, qui permettrait à toute femme en manque de mots tendres ou fous d'en chercher en tapant, je ne sais pas moi, XY par exemple. Il suffirait qu'un être génial lance l'idée sur le net et se mette à l'ouvrage et offre aux femmes des hommes fantasmés c'est à dire sentimentaux, galants, un brin poète mais toutefois coquins tout comme aujourd'hui le net offre des femmes fantasmées - c'est à dire nymphomanes et esclaves (c'est dire si c'est du phantasme). Cette idée est d'autant plus brillante que les femmes sont déjà dans certains pays occidentaux plus riches que les hommes et que le bon produit ne pourrait s'offrir que sous paiement car nécessitant une certaine fidélité.  Quelle géniale idée de Marketing ! Allez, je lance une souscription : au premier 1 000 000 € envoyés, je crée un site web dédié !


Certes c'est risqué d'étaler ainsi cette mine d'or mais si quelqu'un me pique l'idée, a des fonds propres et un brin de plume, il pourrait donner du plaisir voire du bonheur - un bon mari fantasmé est toujours meilleur et moins dangereux qu'un mauvais mari - à plusieurs milliers de femmes, grâce à moi. Ce dont ni Casanova, ni Don Juan ne peuvent se vanter.  


Nous pourrions extrapoler et envoyer des dessins d'enfants, des cadeaux de fêtes des mères contre paiement à celles ont fait le tour des hommes et sont désormais en manque d'enfant... l'avidité n'a pas de limite et c'est cela qui est bon ! 
    
    
Belle hypnose 

A chaque mot que tu écris 
Je retiens un faible cri 
Et ferme les yeux dans un soupir 
Effrayée et ravie de te lire, 

Je sens ton souffle pourtant distant 
Tes lèvres que je sais gourmandes 
Et tes mains douces sur ma peau 
Oh mon dieu, il fait soudain si chaud. 

Est-ce moi résistant si peu, 
L’esprit en rêve, le corps en feux, 
Je te sens plus entreprenant 
Je mords mes lèvres entre mes dents, 

Se peut-il que tu écrives cela 
C’est impossible, je n’y crois pas, 
Et pourtant je sens chacun de tes mots 
Et leur caresse sur ma peau. 

Que suis-je, que m’as-tu fais ? 
Je suis comme ensorcelée 
Et dans les vagues du plaisir 
Je n’en finis pas de gémir. 

Le soleil pour toi s’est couché 
Et moi voilà éveillée 
L’écran en veille crie ton absence 
Tout en moi n’est que souvenance.