Nous savons tous que le féminin de "buvant une bière devant le match de foot" est selon le niveau d'équipement des ménages - avec ou sans lave-vaisselle pour être clair - "dans la cuisine en train de faire la vaisselle" ou "dans la buanderie pour repasser". Pour ma part je brouille les cartes car non seulement je n'ai pas la télé mais en plus c'est moi qui repasse.
Sur le même principe, une question me tarabuste depuis que j'ai lu Nancy Huston " reflet dans un oeil d'homme" qui m'a conseillé Nelly Arcan, "Burqua de chair" qui l'une et l'autre dénoncent non sans raison toute la pornographie du web et la condition des femmes qui y sont obligées.
Enfin non, la question me tarabuste, depuis qu'en plus de ces lectures - le monde est bizarrement fait -une amie m'a dit être en manque de mots, amoureux et érotiques écrits par un homme aimé et désiré, pratique qu'elle met en parallèle de celle de son cher mari qui regarde des images licencieuses sur le web.
Donc de cette étrange conjonction, - lecture d'oeuvres féministes et hasard d'une conversation - est née une question qui me tarabuste : quel est le féminin de "regardant des films porno sur le net" ? la réponse pourrait être "lisant des lettres d'amour". Comme d'habitude je crois que le plaisir féminin est dès lors beaucoup plus intense, car l'amour ou le désir d'un être aimé est sans commune mesure avec la possession d'un être qui ne vous est rien, même si les deux sont des fantasmes, mais aussi certainement beaucoup plus rare : il faut qu'un amour naisse et qu'un désir en retour s'exprime avec une certaine grâce, conjonction beaucoup plus difficile finalement que de trouver des images pornographiques simplement en tapant XX. Conjonction rare pour l'instant ! Une industrie pourrait voir le jour qui permettrait peut-être à tous les poètes de vivre - même les médiocres - de leur clavier, qui permettrait à toute femme en manque de mots tendres ou fous d'en chercher en tapant, je ne sais pas moi, XY par exemple. Il suffirait qu'un être génial lance l'idée sur le net et se mette à l'ouvrage et offre aux femmes des hommes fantasmés c'est à dire sentimentaux, galants, un brin poète mais toutefois coquins tout comme aujourd'hui le net offre des femmes fantasmées - c'est à dire nymphomanes et esclaves (c'est dire si c'est du phantasme). Cette idée est d'autant plus brillante que les femmes sont déjà dans certains pays occidentaux plus riches que les hommes et que le bon produit ne pourrait s'offrir que sous paiement car nécessitant une certaine fidélité. Quelle géniale idée de Marketing ! Allez, je lance une souscription : au premier 1 000 000 € envoyés, je crée un site web dédié !
Certes c'est risqué d'étaler ainsi cette mine d'or mais si quelqu'un me pique l'idée, a des fonds propres et un brin de plume, il pourrait donner du plaisir voire du bonheur - un bon mari fantasmé est toujours meilleur et moins dangereux qu'un mauvais mari - à plusieurs milliers de femmes, grâce à moi. Ce dont ni Casanova, ni Don Juan ne peuvent se vanter.
Nous pourrions extrapoler et envoyer des dessins d'enfants, des cadeaux de fêtes des mères contre paiement à celles ont fait le tour des hommes et sont désormais en manque d'enfant... l'avidité n'a pas de limite et c'est cela qui est bon !
Belle hypnose
A chaque mot que tu écris
Je retiens un faible cri
Et ferme les yeux dans un soupir
Effrayée et ravie de te lire,
Je sens ton souffle pourtant distant
Tes lèvres que je sais gourmandes
Et tes mains douces sur ma peau
Oh mon dieu, il fait soudain si chaud.
Est-ce moi résistant si peu,
L’esprit en rêve, le corps en feux,
Je te sens plus entreprenant
Je mords mes lèvres entre mes dents,
Se peut-il que tu écrives cela
C’est impossible, je n’y crois pas,
Et pourtant je sens chacun de tes mots
Et leur caresse sur ma peau.
Que suis-je, que m’as-tu fais ?
Je suis comme ensorcelée
Et dans les vagues du plaisir
Je n’en finis pas de gémir.
Le soleil pour toi s’est couché
Et moi voilà éveillée
L’écran en veille crie ton absence
Tout en moi n’est que souvenance.
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