Vous le saviez certainement avant mais vous l'avez oublié depuis : en fait je n'existe pas, pas plus que la beauté dans notre monde réel et quotidien. C'est une remarque qui m'est faite presque tous les jours. Par mon chef qui a un peu de mal à croire qu'on puisse être scientifique et littéraire et par des femmes qui n'arrivent pas à croire qu'un homme puisse voir de la beauté partout et le dire - ce qui est pourtant une des fonctions positives des poètes - et donc qui doutent de l'existence des poètes . Ce doute est entretenu savamment par nombre de gens qui disent parfois d'olibrius quelconques "C'est un poète" simplement parce qu'ils ne les comprennent pas et sans qu'ils ne sachent en rien s'ils ont ou non jamais écrit deux vers.
Peut-être, si j'étais réellement un poète, verrai-je de la beauté sur d'autres sujets que les femmes et notamment l'aurore, les fleurs, les hommes - en fait c'est le cas, mais en exprimant la beauté des femmes, je m'entends déjà nier mon existence, je n'ose imaginer si j'exprimai la beauté des hommes avec un peu trop de volubilité, ces derniers chercheraient probablement à me renvoyer à mon inexistence de la manière forte. En revanche l'aurore et la rose n'ont jamais envisagé devant moi l'hypothèse de mon inexistence, elles ont beaucoup trop de bon sens pour cela. Cette aventure amusante m'est arrivée récemment avec une madrilène de type allemand, blonde aux yeux bleus... me donnant l'occasion d'une petite promenade dans la richesse du monde.
Le pays imaginaire
Les poètes sont d'étranges fables
Moitié anges et moitié diables
On en parle quelques fois
Mais jamais on ne les voit.
Comme les elfes des forêts
Les nymphes ou les farfadets,
Souvent discrets, inoffensifs
Ils vous voient passer, pensifs,
Mais il faut rester prudent
Des fois, que d'un vers charmant
Ils vous transpercent le coeur
Et vous frappent de stupeur
Et comme chantent les sirènes
Ne vous attirent d'un poème
Dans leurs antres retirés
Afin de vous dévorer.
Mais heureusement ici
Nulle place pour la poésie,
L'insolite ou La beauté
Nous sommes dans la réalité.
Les poètes sont d'un autre monde
Où les latines sont des blondes
Aux yeux du plus bel azur !
C'est une fable, je vous rassure.
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