mercredi 26 juin 2013

La leçon

Il se débattait nu sur le brancard
Pleurait, échapait aux immenses mains
Des infirmières blafardes
Cherchant la fine veine de son cou.

Il pleurait de ses hocquets d'enfant sans mots
Quand la terreur gronde au fond de la gorge
Tempète, Brutale, odieuse, amplifiée
Par l'impossible fuite.

Il pleurait, ce n'était qu'un moment à passer.
"Viens" lui ai-je dit l'attrapant par le bras.
Elle m'a plaqué folle contre le mûr et presque hurlante :
"Ton fils a peur, tu l'abandonnes, pars si tu veux.

Je reste."

Toujours là vibrante, près de lui
Toujours là, plus résolue, plus forte
Toujours là, plus désespérée, le point serré
Toujours là, comme une mère, à jamais.

jeudi 13 juin 2013

L’espoir et le plaisir


Le délice de l’attente
La félicité de te voir
Je ne sais qui me contente
Du plaisir ou de l’espoir.

Imaginer ton sourire
Et la flamme dans tes yeux
Comme un peintre qu’inspire
Un sentiment amoureux

Et de son pinceaux s’attarde
Sur tes lèvres, tes paupières
Qui d’un rose léger, te farde
Se donne lui-même la fièvre.

Comme lui, délicieusement j’angoisse,
Saurais – je donc de mon trait
Seulement trouver la trace
Mieux, reproduire ta beauté.

 
Cette entêtante question
Se dénouera d’elle-même
Avec ton apparition
Et la fin de ce poème.

Où cette vie qui t’anime
Cette chaleur et ce feu
Arrêteront ma mine
et mes mots, ces orgueilleux.


Et le plaisir vainc  toujours l’espoir
Sans effort et sans merci
Le plaisir, celui de te voir,
Celui de te rêver aussi.

jeudi 6 juin 2013

Double je


Certes je jouerai un jour avec toi,
Mais seulement quand il me plaira.
Pas à ton heure mais à la mienne
J'attendrai que le désir me vienne.

 
Je veux que tu sois ma chose
Et t'effeuiller comme une rose.
Que tu sois à peine consentante
Mais t'abandonner pantelante.


Que ton esprit me soit soumis
Et ce faisant toujours surpris
Que ta chair plus forte que toi
Bouscule et bascule ton émoi.


Te frustrer de mes refus
Te prendre quand tu ne m'attends plus  
Que tu sois ma marionnette
En te menant à ma baguette.


Et toi, tu n'auras qu'à jouer
Être ce miroir inversé
Posée dos à mes intentions
Pour jouer de mes émotions.


Moitié visible, moitié voilée
Dans la toile de ta volonté
Jouant de fils si fin
Pour faire de moi ton pantin


Afin de me faire dire ces mots tendres
Princesse que tu veux entendre
Mais que je ne veux prononcer
Que l'esprit libre et le cœur prisonnier.