mercredi 29 juillet 2015

Sur la lande


Ainsi court la folie dans la lande,
Dans l’esprit du lièvre de mars
Citant les couplets de sa farce
Ses mots coiffés de houppelandes.

Le loup hâlette sur la grève
De son haleine de crachin
Transforme tout cela en rêve
Et écume sur le sable fin.

Impassible observe la nuit
De son œil luisant et blond
Cette étrange course de fond
Mots, lièvre, loup et puis folie. 

Au lever de l’astre du jour
Dessus la lande ne restera
Que la queue de lièvre et l’oyat
Et les joggeurs faisant leurs tours

mercredi 22 juillet 2015

Carine, portrait en muse stagiaire


Quel enfant a rêvé de tes yeux d’or
En contemplant quelle colline où s’endort
Le jour d’été ; à peine nuageux
Sa lumière, sa fraicheur et ses cieux ?

Quelle nymphe, du sable de la mer
A fait ta peau, son doré et son clair,
Mille paillettes où le brillant, le mat
Font contraste, s’approfondissent, éclatent.

Quel poète a tracé de sa plume inspirée
Les milles lettres de tes cheveux dorés
Calligraphe, maître en enluminure,
Te couronna de cette chevelure.

Quel Dieu, enfin, ordonna-t-il ceci
Le rêve de l’enfant et la main de l’houri
L’art du peintre et ton sourire enfin,
Qui fleurit dans mon cœur sous forme de quatrains.



C'est notre nouvelle stagiaire qui m'a inspiré celui-ci. J'ai un peu piqué le thème à un poète persan du 6e siècle. Bon, elle a 25 ans, soit l'age d'être ma fille et avant de lui faire peur en lui offrant un poème, j'attendrai son départ. Et oui les poèmes sont effrayants. Beau paradoxe. En attendant, elle rit beaucoup en me voyant. J'aurais dû en écrire un pour la précédente qui me disait tout le temps "Vous m'avez manqué" quand je partais en formation. Comme quoi, on peut être poète en entreprise, amener de la fraicheur dans le travail et une buse en oubliant de rimer pour qui le méritait...    

jeudi 16 juillet 2015

MMS


Je pense à toi et à tes cheveux roux
Ceux-là si fins à la base du cou
Toujours fous et libres et se moquant des tresses
Que tant j’aime embrasser à mes heures de tendresse.

Je pense à toi, à tes yeux bleus d’amour
Cette eau lisse, aux eaux calmes toujours
Où rien ne se révèle de tes pensées profondes
Pareil aux torrents dont les eaux courent et grondent. 

Je pense à toi, à ton sourire moqueur
A tes mots épicés qui piqueront mon cœur,
A ton rire, à ta joie de me voir revenir,
A tes bras doux et ronds qui sauront m’accueillir.

Je pense à toi, ô mon bel amour
Dans ce train qui m’emmène quand se meurt le jour
Ma pensée me précède en mes mots amoureux,
La sens-tu, ma chérie t’embrasser les cheveux ?

vendredi 10 juillet 2015

Fissuration


Ce ne sont que quelques morts de plus
Mais qui fissurent mon sternum
Avec le marteau d’un vent gelé
Et me laisse frêle
Comme une branche morte.
Et chaque mot contre leur innocence
Chaque mot contre leur bravoure
Et leur intelligence,
Chaque commentaire insidieux
Est le pas d’un prisonnier lâche et crasseux
Sur ce bois sec et creux
Qui n’en finit de se réduire en poudre.
Ce ne sont que quelques morts de plus
Mais je partage quelques fibres de leur cercueil
Sur lequel crachent des gens de je croyais aimer.
Et tout se fissure et tout craque
Mes pauvres idéaux, fatras d’idées qui ne furent miennes
Que par hasard.
Ces morts aussi probablement m’auraient craché dessus.
Comme tout homme, je ne suis d’aucune famille,
Comme la branche morte n’est plus d’aucun arbre
A peine si quelque sociologue en déterminerait l’essence
Après un examen attentif et inutile.
Ce ne sont que quelques morts de plus
Mais ces morts qui révèlent un abîme
Ces morts si grands montés
Sur les échasses démesurées de la haine
Sur les épaules desquels
J’ai ce fissurant vertige.
Mais quoi, qu’y-a-t-il donc de nouveau
Dans cette chute si ce n’est mes yeux ouverts ?
Ô Baruch, nous ne sommes pas libres de notre chute,
Le sommes-nous seulement de notre nausée ?
Vois ce pauvre enfant qui pleure que SES idées - hahaha
Ne sont pas partagées
Alors qu’il n’a fait que piller les maies d’autrui,
Glaner des miettes sur ce chemin de perdition
Cet enfant plus petit que plus petit doigt de la main.
Les mots ne me sauveront pas,
Les hommes ne sont pas liés dans les mots
Que par des liens d’illusion.
Comme la branche, les seuls liens véritables
Ne sont que de fibres et de sève,
Et il en meurt à chaque hiver.
Tombons donc les yeux ouverts pour glaner
De quoi faire ces feux qui ne réchauffent pas
Et éclairent à peine, mais me distrairont de la chute.