Mais qui fissurent mon sternum
Avec le marteau d’un vent gelé
Et me laisse frêle
Comme une branche morte.
Et chaque mot contre leur innocence
Chaque mot contre leur bravoure
Et leur intelligence,
Chaque commentaire insidieux
Est le pas d’un prisonnier lâche et crasseux
Sur ce bois sec et creux
Qui n’en finit de se réduire en poudre.
Ce ne sont que quelques morts de plus
Mais je partage quelques fibres de leur cercueil
Sur lequel crachent des gens de je croyais aimer.
Et tout se fissure et tout craque
Mes pauvres idéaux, fatras d’idées qui ne furent miennes
Que par hasard.
Ces morts aussi probablement m’auraient craché dessus.
Comme tout homme, je ne suis d’aucune famille,
Comme la branche morte n’est plus d’aucun arbre
A peine si quelque sociologue en déterminerait l’essence
Après un examen attentif et inutile.
Ce ne sont que quelques morts de plus
Mais ces morts qui révèlent un abîme
Ces morts si grands montés
Sur les échasses démesurées de la haine
Sur les épaules desquels
J’ai ce fissurant vertige.
Mais quoi, qu’y-a-t-il donc de nouveau
Dans cette chute si ce n’est mes yeux ouverts ?
Ô Baruch, nous ne sommes pas libres de notre chute,
Le sommes-nous seulement de notre nausée ?
Vois ce pauvre enfant qui pleure que SES idées - hahaha
Ne sont pas partagées
Alors qu’il n’a fait que piller les maies d’autrui,
Glaner des miettes sur ce chemin de perdition
Cet enfant plus petit que plus petit doigt de la main.
Les mots ne me sauveront pas,
Les hommes ne sont pas liés dans les mots
Que par des liens d’illusion.
Comme la branche, les seuls liens véritables
Ne sont que de fibres et de sève,
Et il en meurt à chaque hiver.
Tombons donc les yeux ouverts pour glaner
De quoi faire ces feux qui ne réchauffent pas
Et éclairent à peine, mais me distrairont de la chute.
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