lundi 23 novembre 2015

Les saisons d’un départ



Savez-vous que vous m'avez manqué ?
Votre sourire et vos beaux yeux,
Le flot courant de vos cheveux
Toujours vivants, toujours renouvelés.

Oh le beau paysage d'automne !
Je m'y dissous et je frissonne,
Demain déjà, il disparaît
Comme les ors de nos forêts. 

Demain ne sera plus que vide,
Ce bureau gris, comme un pays livide,
Plus de rires, plus de jeunesse,
Les enfants partent, et l'hiver reste.

Je vous bénis, si beau printemps
Que je n'ai admiré qu'un bref instant,
Heureux que vos roses et vos lilas
Parfument déjà d'autres bras.

Nous reverrons-nous à l'été ?
Vous plus belle et plus ensoleillée.
Offrez moi donc cette espérance
Comme panacée pour votre absence. 





Petit poème pour le départ de ma charmante voisine de bureau. Je le lui ai même offert 15 jours avant son départ et elle ne m'a même pas mordu. Réellement charmante.




lundi 16 novembre 2015

A Paris, rien de nouveau



La pluie tombe, le soleil brille, les peintres peignent, les caricaturistes caricaturent, les musiciens jouent, les hommes et les les femmes s'aiment, n'importe comment, comme ils peuvent en mélangeant les genres et les poètes, petits et grands, composent des vers. Et les assassins tuent, comme le soleil brille, depuis toujours.

Cependant il n’y avait pas (ou si peu)  une seule femme parmi les assassins, pas une seule, mais probablement la moitié parmi les victimes.  Ce n’est  pas qu’une parole philogyne, c’est aussi un espoir, car ce n’est pas un hasard mais le fruit d’une éducation. Et parmi les victimes, il y avaient des amoureuses, des musiciennes, des poètes...  et il en reste des milliers, plus que des assassins.

Samedi, nous avons acheté un beau violon pour ma fille cadette, sonnant et vif comme une cloche et dimanche un concert s’est organisé avec leurs meilleures amies. Un concert de rien du tout avec des pièces de débutants mais c’était plein de rires, de sourires et de joie, simplement beau. Ils ne peuvent détruire la beauté du monde, elle les dépasse trop.  

Et le temps nous effacera, tous, pour composer de nouveaux tableaux. Rien de nouveau sous le soleil depuis Abel et Caïn, si ce n'est le Louvre, Notre-Dame, le musée Guimet... Paris 

Votre inéluctable défaite

Et même si vous gagniez,
Les oiseaux continueront de chanter,
L’eau de bondir dans les torrents
Les fleurs de fleurir au printemps.

Même si vous nous abattiez tous
Le monde chantera sans nous,
Et comme de vulgaires rats,
La montagne vous ignorera .

Même si il ne restait qu’un livre
Il y aura toujours des cœurs, ivres
D’avoir vu l’être aimé,
Pour en écrire et pour en composer.

Servez bien la mort, votre maître
Elle vous emportera, vous, les traites,
Car la vie c’est le mouvement
Et la terre tourne indéfiniment.

Votre combat est perdu d’avance,
Il n’a d’ailleurs aucun sens,
Car immortelle demeure la vie
Comme l’amour et la poésie. 
 

mardi 3 novembre 2015

Eclaircies

Quelle tristesse et quel bonheur
De vous savoir verser des pleurs
Au petit fait de décevoir
Mon grand plaisir de vous voir.

Vous m'avouez, ainsi, c'est troublant,
Que ces bien trop brefs instants
Que nous passons à discuter
Sont devenus nécessité.

Votre sourire et votre  larme,
Ne font qu'accentuer le charme
Car votre peine et votre doux aveux
Comme les nuées, embellissent les cieux.


Petit marivaudage de rin du tout. En fait, j'adore Marivaux, pas vous ?