mercredi 15 mars 2017

Dérèglement climatique


Parfois une saison se fait attendre
Comme un sourire, un geste tendre,
Qui ne vient pas à l’heure prévu,
On en demeure un peu déçu.

Qu’attend-il, ou que fait –elle ?
Son cœur est devenu infidèle ?
Est-il passé à d’autres choses ?
Ne s’émeut-il plus d’une rose ?

Quoi ! à peine à la quarantaine,
Plus un vers, plus une fredaine,
Il est muet, le merle noir,
Qui me faisait sourire le soir ?

Est-ce la fin du printemps,
Grisé sous le poids des ans,
Et non, le voilà de retour,
Il suffisait que passe le jour.

Pour qu’il pointe son nez fleuri
Entre deux intempéries
Entre perce-neiges et primevères
Quittez donc cet air sévère,

Jamais, je ne vous oublie,
Ma muse, mon amie,
Je n’aime dans les anniversaires
Que le prétexte de faire des vers.

Et c’est bien toute l’année
Que vous fleurissez mes pensées
Et qu’importe si je vous contente
D’un poème poivré d’attente.

vendredi 3 mars 2017

Les échos du silence



En revenant sur ce chemin
Le cœur mi figue, mi raisin
Les femmes ont des beautés
Faisant échos au passé.

Celle-ci ressemble à la vierge
Devant qui brulèrent tant de cierges
Témoins de quoi ? d’une admiration ?
Ou du manque de consolation ?

Les traits de l’une sont si parfaits,
Je l’ai déjà vu dessinée.
Celle-là ressemble à une actrice
Elle en en paraît presque factice. 

Images, déesses inaccessibles
D’une beauté immarcescible
Je vous regarde sans vous voir,
Et rien ne retient mon regard. 

Mais ces traces soulignent votre absence
Car vous n’avez nulle semblance
Vous, je cherche, mais ne vous trouve nulle part
Que dans ma si chère mémoire.

Et vous ne m’apparaissez  
Que parce que vous me manquez,
Vide est désormais ce paysage
De votre amitié, de vos visages.