Dans les années 80, le génial dessinateur Reiser croquait l'histoire d'un homme d'un age avancé qui va aux putes pour le dire crûment et là au lieu de passer la nuit avec une femme comme il le croit d'abord, il passe la nuit avec un homme et visiblement dans la folie de la chair cela lui plait... Au matin, la magie est morte et la barbe pousse au menton de sa belle - la virilité serait donc plus affaire de poil que d'autre chose - et le désarroi le gagne. Rentré chez lui, sa femme le vitupère "Tu es encore allé voir les filles". "Non, je n'irai plus jamais voir les filles." Je me suis toujours demandé quel sens réel avait les propos de ce personnage de Reiser génial observateur de la confusion des genres à venir.
Confusion des genres
Un soir du côté du périph
Tirer ou pousser par le vice
Je chassais la belle de nuit
Les yeux humides, luisant d’envie
Je tombais enfin sur une belle
Habillée seulement de dentelles
Jambes fines et hanches rondes
Les seins pointés comme des bombes.
Rien ne vaut de l’expérience
Pour avoir de la tolérance.
(refrain)
Allumé et piqué au
vif
Sans même négocier le
tarif
Je l’embarque jusqu'à ma
piaule
Et aussitôt je la
dépiaute
Plongeant dans son
décolleté
Devenant follement
excité
Je l’embrasse et je la
pétris
Pour m’interrompre, fort
surpris
Car voilà qu’entre ses
cuisses
Se dresse un bâton de
réglisse.
Mais mon mouvement
de dégoût
Se mit à fondre dans sa
bouche
Car elle possédait à la
perfection
Les techniques de sa
profession.
Aiguillonné par le
désir
Je m’enfonçais dans le
plaisir
Et ne fis nulle
différence
De genre malgré
l’incohérence.
Une fois mon désir
assouvi
Sur ma couche, je
m’assoupis.
Mais je fus
bientôt réveillé
Par la belle qui
me massait
Elle s’y prît de telle
façon
Qu’en cinq minutes, sans
façon
Elle me rendait la
pareille
Pour me hisser au
septième ciel.
J’hésitais à la
laisser faire
Me tirer dans le
dos, par derrière
Mais dans
cette situation dépravée
Comment
faire la vierge outragée.
Et
plongeant à fond dans le vice
Je
goûtais la saveur d’anis
Faut-il
que je me le dise
De son bâton de
réglisse.
Dieu que j’ai pris de
plaisir
Dans cette nuit blanche
de délire
Mais je m’interroge
aujourd'hui
Sur fondamentalement
qui je suis.
Cette pratique
socratique
Est-elle base de la
maïeutique
Je suis en pleine
confusion
Entre la forme et le
fond,
Ce que j’aime, ce que je
désire
Ce qui me donne du
plaisir,
Moi qui naguère
homophobe,
Je suis prêt à changer
de robe,
Prendre celle
d’avocat,
Pour défendre cette
pratique-là.
Et même si
Robert me barbe,
Continue à me
laisser de marbre
Et si les
courbes des femmes
Me mettent
toujours en alarme,
Quand je
rencontre une pédale
Je ne saurai
en dire du mal
A le traiter
d’enculé
Et non de
privilégié,
Faut-il avoir de
l’expérience
Pour avoir de la
tolérance.
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