Manipulation
M’accuseriez-vous ma chère
De n’être sensible qu’à la chair,
De ne revenir sur mes pas
Que pour admirer vos appâts
Et non pour vous dire bonjour
M’illuminer la fin du jour,
Que j’aurais le même plaisir
De saluer et de sourire
Au premier jupon venu
Même s’il m’était inconnu ?
Croyez-vous donc que je rime
Pour toute la gent féminine
Que je n’ai nulle préférence
Au sein de cette divine engeance ?
Certes j’avoue, je suis sexiste
Et profondément féministe.
Quel préjugé positif,
Je manie le superlatif
Davantage pour Marie
Que pour son pauvre mari !
Mais toutefois je vous l’avoue
Je rime bien mieux quand c’est vous
Que je croise dans les couloirs
Qui me souriez du regard,
Si vous désirez des preuves
Relisez donc les épreuves
Des poèmes qu’ont inspirés
Vos charmes et votre beauté,
Et votre triste jugement
Se révélera sans fondement.
Mais à prendre un peu de recul,
Ne serait-ce pas un calcul ?
Et en rédigeant ces vers
Je vous trouve un brin pervers
Me sachant si susceptible
De prendre mon cœur pour cible
N'est-ce pas pour m'inviter
À déposer à vos pieds
Un bouquet de poésie
Que je subis vos lazzis.
Eh bien soit, soyez contente
J'obtempère, je vous contente
Mais plutôt qu'un coup de fouet
Pour m'amener à rimer
Utilisez je vous prie
Cette douceur que je chéris,
Un beau regard, un mot doux
Pour me rendre à moitié fou,
Et célébrer en vers la beauté
Ma chère, de notre amitié.
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