mardi 21 août 2012

L'arroseur arrosé

Manipulation 

M’accuseriez-vous ma chère 
De n’être sensible qu’à la chair, 
De ne revenir sur mes pas 
Que pour admirer vos appâts 
Et non pour vous dire bonjour 
M’illuminer la fin du jour, 
Que j’aurais le même plaisir 
De saluer et de sourire 
Au premier jupon venu 
Même s’il m’était inconnu ? 

Croyez-vous donc que je rime 
Pour toute la gent féminine 
Que je n’ai nulle préférence 
Au sein de cette divine engeance ? 
Certes j’avoue, je suis sexiste 
Et profondément féministe. 
Quel préjugé positif, 
Je manie le superlatif 
Davantage pour Marie 
Que pour son pauvre mari ! 

Mais toutefois je vous l’avoue 
Je rime bien mieux quand c’est vous 
Que je croise dans les couloirs 
Qui me souriez du regard, 
Si vous désirez des preuves 
Relisez donc les épreuves 
Des poèmes qu’ont inspirés 
Vos charmes et votre beauté, 
Et votre triste jugement 
Se révélera sans fondement. 

Mais à prendre un peu de recul, 
Ne serait-ce pas un calcul ? 
Et en rédigeant ces vers 
Je vous trouve un brin pervers 
Me sachant si susceptible 
De prendre mon cœur pour cible 
N'est-ce pas pour m'inviter 
À déposer à vos pieds 
Un bouquet de poésie 
Que je subis vos lazzis. 

Eh bien soit, soyez contente 
J'obtempère, je vous contente 
Mais plutôt qu'un coup de fouet 
Pour m'amener à rimer 
Utilisez je vous prie 
Cette douceur que je chéris, 
Un beau regard, un mot doux 
Pour me rendre à moitié fou, 
Et célébrer en vers la beauté 
Ma chère, de notre amitié.

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