mercredi 30 janvier 2013

Fais pas la tête !


Dieu qu’aimer est compliqué ! Dieu que parler est difficile ! Qu’il est dur d’accorder ses humeurs, ses envies. Quand l’un veut un mot d’amour, l’autre veut lire. Quand l’autre veut des caresses – qui l’en blâmerait – l’un est fatigué et n’aspire qu’au sommeil – besoin vital. Et le refus entraine le rejet qui entraine le rejet… L’amour est comme une maison, il faut toujours y faire des travaux, l’embellir, tailler les arbres, réparer… sinon il se transforme si vite en taudis : la perte d’une tuile entraine la pourriture d’un plafond qui s’effondre et rend une chambre inhabitable. Ne jamais baisser les bras, et y croire sous peine de le perdre. 

Il y a de meilleurs jardiniers que d’autres. Ceux qui sentent, le besoin de l’autre, tant en mots qu’en présence, qu’en baisers comme il existe des personnes qui sentent l’eau, d’autres qui perçoivent les mouvements comme une évidence ou pour qui écrire un poème est plus une affaire d’inspiration que de choix des rimes  – j’en connais. Il faut aider les autres, ils sont nombreux, peut-être en soulevant le voile de l’invisible.   

Les mots de nos silences

Ô mon aimée,
Ecoute les mots doux
Que soupire ma tristesse :
«Ô ma merveille,
Ô mon épousée que j’ai tant attendue
Et miraculeusement trouvée,
Tu me manques,
Tes lèvres me manquent
Tes baisers, ta peaux, ton parfum
Ta douceur, ton sourire, tu me manques
Et je suis malade de ta distance.
 
Pardonne moi de pas savoir te le dire
Si ce n’est en étant triste et maussade.
Pardonne moi de n’être, hélas qu’un homme
Et non un poète.
Mais regarde, regarde le fondement de ma souffrance
Et tu sauras combien je t’aime, combien je te désire.
Ton nom, je l’’ai écrit de mes mains nues sur cette pierre-là.
Entend les mots que je ne sais te dire,
Vois les invisibles poèmes que je t’ai écrits.
Rappelle-toi le « oui » que je t’ai donné.
Régarde, regarde, notre amour est réel et vivant,
Reconnais le, vois comme il est beau et vif
Il joue dans le jardin au soleil du matin. »  

mercredi 16 janvier 2013

Gone with the wind

Après la pluie


Le petit lapin noir et soyeux
N’aura vu qu’un Noël joyeux
Avant de devenir inerte
Froid comme ombre à la fenêtre.

 
Il n’y a que pleurs et incompréhension
Dans le regard du petit garçon
Devant cette différence émouvante
Entre cette chose morte et sa peluche vivante.


Mais cette lourdeur disparaîtra
Au premier jeu que l’enfant fera
Un peu changé tout de même
De cette sombre et lourde peine.


Et ses larmes seront plus grandes encore
Que face au spectre de la mort
Quand sa sœur lui aura refusé
Le jeu qui sait tant l’amuser.


La vie s’efface comme les souvenirs
Et il ne faudrait qu’en sourire,
Comme le sage, comme l’enfant,
Qui ne vit que dans le présent.

dimanche 13 janvier 2013

Baby doll

La poupée

Ah j’aime être « your doll »
Petite, faible et frêle idole,
Que tu déshabilles et malmènes
Otant mes rubans, mes dentelles.

J’aime être cet objet précieux,
Portant dans ton regard le feu
La joie explosive de l’enfance,
Dans le désir et l’insolence.

J’aime ces mots étrangers
Au goût d’irréel danger
Que je traduis à contre-emploi
Et en dehors de toute loi.
J’aime cette douce irréalité
Ce semblant d’absurdité
Bien plus logique cependant
Que la noirceur du présent.