dimanche 21 avril 2013

Crise de la dette

Je suis et pour toujours ton éternel débiteur,
Pour un sourire offert et malgré sa laideur,
À un homme fade et morne, qui ne t'était rien
Qu'illuminèrent tes yeux, la douceur de ta main.

J'écris depuis sans connaître de fin,
Par devoir, sans raison et bien sûr, sans dessein
Mes vers n'apureront rien, car tu ne me lis pas
Ils s'égarent ailleurs,  qu'ils soient compris ou pas,

Qu'importe, ou tant mieux, ce fardeau de la dette
L'absurde est un sens à ma vie, une fête, 
Que mes vers imparfaits acquittant leurs écots
Soient de ta beauté et à jamais l'écho.

dimanche 14 avril 2013

Arscrime

Portrait en pied d'une peintre

Ainsi Madame, danseuse et peintre, vous êtes.

Pour ma part et à mes heures, je suis poète,
Et les mots sont des peintres à nuls autres pareils
Pour peu, que malicieux, ils trouvent les bonnes oreilles.

En un instant, bien qu'innocents, ils rougissent
Les belles joues de quelques bienfaitrices,

Qui d'un sourire, vous auront mis au coeur
Par leur beauté, de rimer la belle humeur.

Un vers d'Alcool d'Apolinaire, plus qu'une chartreuse,
Fera briller les yeux troublés d'une amoureuse
Plus qu'un soleil éblouissant et romantique
Fut-il peint par Le Lorrain, trop nostalgique.


Je sais des mots dont les échos aux fonds des âmes
Portent aux nues les coeurs émus des belles dames
Mettent à leurs lèvres, des arabesques, une seconde
Qui effacent par leurs grâces, la Joconde.


Permettez moi, c'est maladroit et prétentieux
D'ensoleiller, s'il se peut, vos si beaux yeux
A ces rayons, entre vos joues dans ce sillons

Semer un rire pour admirer sa floraison.

Ainsi, serez Vous un paysage, et un portrait
Un mouvement, une lumière et un bouquet
Un défi inaccessible aux pauvres peintres
Qu'un poète en quelques vers aura dépeint

Certes je sais que ce portrait de vous si belle
Sera pour vous inaccessible voire irréel
Qu'importe au peintre, je m'adresse à la danseuse
Qui sait que la beauté est de nature vaporeuse.

samedi 6 avril 2013

Sleeping beauty

Rosace

J’aime au matin sa prose anglaise
Sa sage folie qui me baise
Les mains, les joues, les yeux
Dans son sourire amoureux.


Son amour est dame d’atour
Et aux premières heures du jour
Elle me pare de noms de princesses
Au sens plein de délicatesse.


Pour elle, je suis « sunshine » ou Aurore
Cette heure matinale couleur d’or,
Une princesse d‘un bois dormant
Qu’éveille le soleil levant.


Cette heure que j’ai toujours aimée,
La plus subtile, la plus parfumée
Où la main légère du soleil caresse
La peau de la terre qui paresse.


Avant que ses doigts de rose
Ne la quittent, un peu morose
Suivant sa course dans le ciel bleu
Comme un amant oublieux.


Aussi nos rôles changent et tour à tour
Je suis altesse ou troubadour
Dans la valse des mots échangés
Où tournent nos esprits amusés.


Le rose, le bleu alternés
Un ying et yang colorés
Danse comique, étrange bal
Où terre et soleil s’emballent.



lundi 1 avril 2013

Etrange parallèle

Il n’y pas besoin de raconter l’histoire des gens heureux car les gens heureux n’ont pas besoin d’être consolés. Ils n’ont besoin que d’actions de grâce. Le temps présents leur suffit. 
Non, Ils nous faut raconter comment les nains terrassent les géants afin que nous ne nous enfuyions pas en courant et criant devant l’atrocité de la vie. Voilà pourquoi la Bible, les misérables, Le seigneur des anneaux et Harry Potter sont des livres à succès comme le prozac et les antidépresseurs sont des médicaments à succès. Ils le sont d’autant plus que ces livres plongent dans l’atroce jusqu’à la fin, jusqu’à la mort même des héros, jusqu’à leurs sacrifices ultimes pour être finalement ressuscités d’entre les morts. En ce sens ils aident les lecteurs dans leurs descentes aux enfers car ils maintiennent leur espérance jusqu’à la fin, comme celles des héros sont maintenues malgré les souffrances, le désespoir de la situation, l’absurde de la vie. Mais il y a des différences majeures : le héros continue à agir parce qu’il est un héros, le lecteur lui continue de lire parce qu’il sait que le livre finit bien et que le héros a tort de désespérer. L’écrivain lui sait que le lecteur a également tort de désespérer dans sa petite situation ridicule dont il ne connaît pas non plus la fin. Car si le désespoir du lecteur est infondé, la situation se dénouera toute seule mais si il est fondé une chose est sûre toutefois, si le lecteur meurt, il ne ressuscitera pas, il n’aura pas un retournement de situation, la prise de conscience de Javert, l’apparition de l’épée de Gryfondor dans le choipeau ou l’intervention des aigles et de Gandalf ou du Saint-Esprit et de Dieu le Père. Et ainsi si le lecteur meurt réellement alors enfin son calvaire est réellement terminé.


Racontons donc des histoires de résurrections. Certes elles sont si rares mais après tout elles existent. Après la mort de Jésus et la destruction du temple, la légende du Christ est née et l’église est devenue l’alliée de l’empire. De parias lapidés, les prêtres sont devenus princes. Un esprit critique pourrait prétendre que ce n’était pas les mêmes, que les prêtres morts sont restés morts et que les juges ont simplement changé de costumes et mis quelle amélioration ! des croix sur leurs chapeaux. Et une fois l’église, ce nain, devenu géant, n’a-t-elle pas eu pour occupation d’écraser d’autres nains ?
Racontons donc des histoires de résurrection, de méchants punis – il y en a mais encore ont-ils dû être stupides dans leurs méchancetés – comme cet ex-futur président français qui est allé jusqu’à violer une femme dans un pays où faire cours avec la braguette ouverte est un motif de licenciement. En deçà de ce degré d’ânerie, les menteurs, les voleurs que nous sommes peu ou prou, ne sont jamais pris et heureusement pour nous. Mais ne rêvons pas, ces histoires sont purement convenues entre le lecteur et l’écrivain, car le lecteur veut rêver et il veut être consolé.  
L’entretien d’évaluation
Je veux à l’instant même
Ecrire mon plus beau poème
A cet instant où les mots perdent leur sens
M’émerveiller de leur sublime essence.
Jouer de leurs sons et des rythmes 
Et me protéger dans leurs rimes
Penser aux plus beaux moments de ma vie
Dans ce pur moment d’ennui.
Me rappeler son si beau sourire,
Mes souffrances et mes plaisirs
A quel point la vie peut être vibrante
Durant cette heure sclérosante.
Me draper de mes plus beaux songes
Et non dans ce tissu de mensonges, 
D’à peu près et de contradiction
Qu’est l’entretien d’évaluation.
Me rappeler les paroles de Jean, le Saint
Sur les mots et leur caractère divin
La parole, c’est ce qui touche et soigne
Quand celle d’aujourd’hui nous éloigne.
Et si je ne peux avoir de véritable échange
Avec cet homme si étrange 
Qui parle d’objectivité 
Pour nommer sa subjectivité,
Qu’au moins les mots et leur poésie,
A mon cher passé me relient,
Cher passé bien plus chaud et plus vivant
Que ce pauvre hère qui fait du management.