Quand vous regardez le ciel, ne vous arrive-t-il jamais d'y voir le visage d'un être aimé ? Non. Peut-être ne le regardez-vous pas assez. A y réfléchir - c'est maladif chez moi - n'est ce pas là l'origine des ascensions ?
Promenade nocturne
Ton nom s'éclaire des belles heures passées
Et je le dis sans fin sans jamais me lasser
Comme un doux mot d'amour, une prière insensée
Aux pouvoirs étonnants, clefs des bonheurs pensés.
Ce précieux sésame du monde de mes rêves
Où mon esprit s'évade à chaque instant de trêves,
M'amène à la nuit, à parcourir la terre
Théâtre de gris sombres et de douces lumières.
Sur le bleu-noir du ciel, ces nuées opalines
Et le croissant de lune pardessus la colline
Sont l'éclat de tes yeux et ton sourire charmant
Et le profond silence est ton rire apaisant.
Le monde à ton nom se pare de ta beauté,
C'est elle que la nuit, je m'en vais arpenter.
Etrange habitude que d'écrire des poèmes. Pour qui ? Pourquoi ? Comment les offrir ? Doit-on les laisser morts, cachés, illisibles ou les laisser vivre un rien, au hasard d'un regard. Je sème l'ivraie.
mardi 31 janvier 2012
jeudi 26 janvier 2012
Figure imposée
Petit jeu sur la figure de la belle indifférente.
Altitude
En quelle langue dois-je t'écrire
Pour te décrocher un sourire
Un sourire et une pensée
Toi, mon altitude, mon encensée.
J'ai beau user la langue des Dieux
Je te reste toujours odieux
Même la poésie et la rime,
Ne m'arrache pas de l'abîme
Ou ton indifférence m'a jeté
Et à la torture condamné
De penser à toi sans retour
Sans que ton regard n'éclaire mes jours.
Altitude
En quelle langue dois-je t'écrire
Pour te décrocher un sourire
Un sourire et une pensée
Toi, mon altitude, mon encensée.
J'ai beau user la langue des Dieux
Je te reste toujours odieux
Même la poésie et la rime,
Ne m'arrache pas de l'abîme
Ou ton indifférence m'a jeté
Et à la torture condamné
De penser à toi sans retour
Sans que ton regard n'éclaire mes jours.
lundi 23 janvier 2012
Examen de conscience
René Girard parle de désir mimétique, ce désir né de l’imitation humaine sur laquelle se construit le langage puis la culture, qui tourne rapidement à la jalousie, au désir rival qui finit par engendrer la violence. Il faudrait également parler du rejet mimétique, son pendant. Ce rejet qui s’opère non parce que l’objet est rejetable mais parce qu’il a été rejeté par autrui. Le rejet mimétique de ce qui n’est pas dans le canon de la beauté est d’emblée dans la violence et est la violence ordinaire, violence symétrique d’ailleurs sur le rejeté qui est la première victime et sur le rejetant qui se fait violence à suivre un chemin qui n’est pas le sien. C’est un sacrifice dans le sens où nous renonçons à nous même mais cela ne donne pas au sacrifié un statut divin. Ceci a été merveilleusement exprimé par Baudelaire dans l’examen de conscience : « Nous avons pour plaire à la brute, digne vassal des démons insulté ce que nous aimons et flatté ce qui nous rebute. »
Pour qu’il y ait des beaux, il faut qu’il y ait des laids, sauf si au lieu de penser le groupe comme une communauté de sentiments, nous le pensons comme une somme d’individualité de sentiment et si nous laissons ces individualités s’exprimer. J’ai déjà fait ces expériences au milieu d’hommes ne trouvant rien à leur goût, laissez une place à la liberté en exprimant la possibilité du bien, du beau, sans le nommer, sans l’enfermer dans un exemple « Je ne suis pas d’accord, je connais plein de gens formidables, plein de belles femmes » et aussitôt les exemples fusent. Paradoxalement ou plutôt avec cet équilibre magique propre à la vie, la liberté de parole s’enseigne aussi par l’exemple via l’imitation. La liberté s’imite elle aussi, encore une jolie vérité paradoxale.
Pour exprimer la multiplicité de la beauté plastique et plus encore quand on connaît le travail des peintres pour animer un tableau, statique par essence, i.e pour exprimer l’âme de leurs modèles, nous pouvons nous baser sur l’incroyable richesse de la peinture : brune, blonde, rousse, ronde, mince, enfant, femme, vieillarde, riche, pauvre. Le seul dénominateur commun : le regard bienveillant de l’artiste et du spectateur. La beauté est dans le regard. L’artiste dans ce cas élude la violence née de la différenciation, différenciation des admirés et des méprisés : il y a des beaux et des laids ! Non il y a essentiellement des beautés différentes, celle que vous ne voyez pas, je vous la montre ! Il est dans ce cas dans une fonction sacrificielle, « je rends sacré l’objet regardé ». Il pose ce même regard que posait Jésus sur la si petite offrande de la veuve « Elle a donné le plus, car elle a donné son nécessaire là où les autres n’ont donné leur superflu ».
Invitation d’automne
Ne nous feriez-vous l'aumône
D'une heure de vos charmes
Troubler nos vies monotones
Mettre nos cœurs en alarme,
Qu'ils tremblent et qu'ils palpitent
Comme dans ces musées
Où d'incroyables pépites
Se retrouvent amassées.
Je ne saurais dire laquelle
Sera l'unique, la Joconde
De vos sourires, les étincelles
Ne durent que quelques secondes.
Ni quelles associations
Les trois grâces couronnant Flore
Nous changeront de saison
Le printemps venant d'éclore,
Qui donc en se retournant
Rappellera de Vermeer,
Une perle étincelant,
Une beauté douce-amère.
Je pourrai à l'infini
Évoquer tous les tableaux
Qui par leurs harmonies
Chantent le divers et le beau
Alors faites-nous donc l'aumône,
Vous ne savez votre magie
Et vos beautés de Madones
Nous porteront en Paradis.
Pour qu’il y ait des beaux, il faut qu’il y ait des laids, sauf si au lieu de penser le groupe comme une communauté de sentiments, nous le pensons comme une somme d’individualité de sentiment et si nous laissons ces individualités s’exprimer. J’ai déjà fait ces expériences au milieu d’hommes ne trouvant rien à leur goût, laissez une place à la liberté en exprimant la possibilité du bien, du beau, sans le nommer, sans l’enfermer dans un exemple « Je ne suis pas d’accord, je connais plein de gens formidables, plein de belles femmes » et aussitôt les exemples fusent. Paradoxalement ou plutôt avec cet équilibre magique propre à la vie, la liberté de parole s’enseigne aussi par l’exemple via l’imitation. La liberté s’imite elle aussi, encore une jolie vérité paradoxale.
Pour exprimer la multiplicité de la beauté plastique et plus encore quand on connaît le travail des peintres pour animer un tableau, statique par essence, i.e pour exprimer l’âme de leurs modèles, nous pouvons nous baser sur l’incroyable richesse de la peinture : brune, blonde, rousse, ronde, mince, enfant, femme, vieillarde, riche, pauvre. Le seul dénominateur commun : le regard bienveillant de l’artiste et du spectateur. La beauté est dans le regard. L’artiste dans ce cas élude la violence née de la différenciation, différenciation des admirés et des méprisés : il y a des beaux et des laids ! Non il y a essentiellement des beautés différentes, celle que vous ne voyez pas, je vous la montre ! Il est dans ce cas dans une fonction sacrificielle, « je rends sacré l’objet regardé ». Il pose ce même regard que posait Jésus sur la si petite offrande de la veuve « Elle a donné le plus, car elle a donné son nécessaire là où les autres n’ont donné leur superflu ».
Invitation d’automne
Ne nous feriez-vous l'aumône
D'une heure de vos charmes
Troubler nos vies monotones
Mettre nos cœurs en alarme,
Qu'ils tremblent et qu'ils palpitent
Comme dans ces musées
Où d'incroyables pépites
Se retrouvent amassées.
Je ne saurais dire laquelle
Sera l'unique, la Joconde
De vos sourires, les étincelles
Ne durent que quelques secondes.
Ni quelles associations
Les trois grâces couronnant Flore
Nous changeront de saison
Le printemps venant d'éclore,
Qui donc en se retournant
Rappellera de Vermeer,
Une perle étincelant,
Une beauté douce-amère.
Je pourrai à l'infini
Évoquer tous les tableaux
Qui par leurs harmonies
Chantent le divers et le beau
Alors faites-nous donc l'aumône,
Vous ne savez votre magie
Et vos beautés de Madones
Nous porteront en Paradis.
jeudi 19 janvier 2012
Les chemins de la connaissance
Le philosophe René Girard fait l'objet d'un hors série de Philosophie magazine. Vous pouvez y lire la phrase suivante "Ce n'est pas parce que je suis chrétien que je pense comme je le fais ; c'est parce que mes recherches m'ont amené à penser ce que je pense que je suis chrétien". De fait son analyse de l'imitation et du bouc émissaire est remarquable et éclairante. L'histoire du Christ y prend une nouvelle foi(s) une plus grande profondeur.
J'ai quelque peu l'impression d'être sur le même chemin, mais plus bas en altitude. Moi qui aime tant les vérités paradoxales - expression elle-même vérité et paradoxe - qui s'inversent à l'infini, et les références circulaires, les evangiles en sont pleins - les premiers seront les derniers - dans une intelligence, une cohérence de la forme époustouflante. Comment ne pas être troublé par l'illustration, l'incarnation de cette inversion que sont ces reliquaires magnifiques, incroyables de beauté, les églises, les cathédrales ayant en leur centre la représentation de la pire des abjections, la mise à mort par la torture d'un être vivant : le dernier est bel et bien devenu premier. Non seulement il y a là représenté le cercle de la violence mais s'y célèbre son remède : l'amour et le pardon, sous une forme qui est l'exacte inversion du premier meurtre "suite au refus de Dieu " des offrandes de Caïn - les fruits de la terre - à savoir le partage entre hommes de ces mêmes fruits : le pain et le vin.
A lire René Girard, ou notre récent prix nobel de chimie appelant à être chrétien, non par la foi mais comme lui par la raison, à suivre le Christ philosophe, à vivre ce que je vis, à avoir entendu Georges Brassens dans une interview, lui l'athée le plus orthodoxe, dire "le plus beau poème ce sont les évangiles", je me demande si je n'ai pas la réponse à la question de ce vieux poème. Sans pour autant oser la prononcer toutefois.
Promenade hivernale
Au sommet d’un dyck,
Orgue bleu de basalte
Se dresse un Christ en croix,
En fer, d’un autre siècle.
Sous le ciel changeant
De cette journée d’hiver
La lumière d’or
Du soleil moribond
Tranche, épuisée de l’effort
Des murailles immenses
De nuages gris-noirs
L’absorbant aussitôt
Comme l’eau de la mer
Le ferait d’une épave.
Le flux lumineux
Souligne ainsi parfois
Dans le gris paysage
La beauté d’un village,
La grandeur d’un arbre
Tenant la main du ciel,
La douce courbure
Et son jaune pâli
D’une colline herbeuse.
Où en sommes-nous de toi,
Fils de l’homme ?
Tu fus placé ici
Par la fière arrogance
De paroissiens zélés
Ne domines-tu aujourd’hui
Que les morts, des vieux et des bois ?
Une terre bientôt désertée
Vidée, redevenant sauvage
Comme le ciel d’aujourd’hui.
Ou es-tu le dernier symbole
D’une folle espérance
Érigée depuis peu
Mais dont le jour se perd,
Mais demeure avec toi.
Si jeune et si vieux.
Étrange résonance
De ce ciel nuageux
Dont je ne saurais dire
Si tu es l’ombre immense
Ou la faible lumière.
Ce poème est dédié à Bruno qui l'avait reçu en son temps.
J'ai quelque peu l'impression d'être sur le même chemin, mais plus bas en altitude. Moi qui aime tant les vérités paradoxales - expression elle-même vérité et paradoxe - qui s'inversent à l'infini, et les références circulaires, les evangiles en sont pleins - les premiers seront les derniers - dans une intelligence, une cohérence de la forme époustouflante. Comment ne pas être troublé par l'illustration, l'incarnation de cette inversion que sont ces reliquaires magnifiques, incroyables de beauté, les églises, les cathédrales ayant en leur centre la représentation de la pire des abjections, la mise à mort par la torture d'un être vivant : le dernier est bel et bien devenu premier. Non seulement il y a là représenté le cercle de la violence mais s'y célèbre son remède : l'amour et le pardon, sous une forme qui est l'exacte inversion du premier meurtre "suite au refus de Dieu " des offrandes de Caïn - les fruits de la terre - à savoir le partage entre hommes de ces mêmes fruits : le pain et le vin.
A lire René Girard, ou notre récent prix nobel de chimie appelant à être chrétien, non par la foi mais comme lui par la raison, à suivre le Christ philosophe, à vivre ce que je vis, à avoir entendu Georges Brassens dans une interview, lui l'athée le plus orthodoxe, dire "le plus beau poème ce sont les évangiles", je me demande si je n'ai pas la réponse à la question de ce vieux poème. Sans pour autant oser la prononcer toutefois.
Promenade hivernale
Au sommet d’un dyck,
Orgue bleu de basalte
Se dresse un Christ en croix,
En fer, d’un autre siècle.
Sous le ciel changeant
De cette journée d’hiver
La lumière d’or
Du soleil moribond
Tranche, épuisée de l’effort
Des murailles immenses
De nuages gris-noirs
L’absorbant aussitôt
Comme l’eau de la mer
Le ferait d’une épave.
Le flux lumineux
Souligne ainsi parfois
Dans le gris paysage
La beauté d’un village,
La grandeur d’un arbre
Tenant la main du ciel,
La douce courbure
Et son jaune pâli
D’une colline herbeuse.
Où en sommes-nous de toi,
Fils de l’homme ?
Tu fus placé ici
Par la fière arrogance
De paroissiens zélés
Ne domines-tu aujourd’hui
Que les morts, des vieux et des bois ?
Une terre bientôt désertée
Vidée, redevenant sauvage
Comme le ciel d’aujourd’hui.
Ou es-tu le dernier symbole
D’une folle espérance
Érigée depuis peu
Mais dont le jour se perd,
Mais demeure avec toi.
Si jeune et si vieux.
Étrange résonance
De ce ciel nuageux
Dont je ne saurais dire
Si tu es l’ombre immense
Ou la faible lumière.
Ce poème est dédié à Bruno qui l'avait reçu en son temps.
dimanche 15 janvier 2012
Serial muse
Petite ode à l’amitié, certains me reprocheront peut-être de faire de la tautologie car étymologiquement beau et bon ont la même signification, ce qui est agréable, qui contente…
Mandorle
Heureusement que tu existes
Cela rend la vie moins triste
De se sentir épaulé
En cas de difficultés,
Sans oublier le sourire
Cette courtoisie d'offrir
Comme si ce n'était rien
Cette aide, ce coup de main.
Ne vais-je pas à dessein
Provoquer, est-ce malsain ?
Ces drôles de situations
Où ton cœur entre en action,
Car dieu qu'ils sont magnifiques
Ces précieux moments magiques
Où je vois se rehausser
Ta beauté de ta bonté.
Mandorle
Heureusement que tu existes
Cela rend la vie moins triste
De se sentir épaulé
En cas de difficultés,
Sans oublier le sourire
Cette courtoisie d'offrir
Comme si ce n'était rien
Cette aide, ce coup de main.
Ne vais-je pas à dessein
Provoquer, est-ce malsain ?
Ces drôles de situations
Où ton cœur entre en action,
Car dieu qu'ils sont magnifiques
Ces précieux moments magiques
Où je vois se rehausser
Ta beauté de ta bonté.
mardi 10 janvier 2012
Prise de poste
Au départ de quelqu’un, il y a toujours un flottement et puis malgré la douleur, la vie s'ajuste.
Bouleversement
Je suis une corde de violon rompue
Le point d’amarre ne me tient plus
Le son est mort malgré le vent
Qui me frotte et m’agite en tous sens.
Je suis la feuille dans la boue
Fini le soleil et le vent
L’avenir est pourrissement
Nourrir l’arbre toujours debout
La vie me mange, me digère
Me rend chaque jour plus petit
Si demain mon sort m’indiffère
Je serai l’arbre et non son fruit.
Bouleversement
Je suis une corde de violon rompue
Le point d’amarre ne me tient plus
Le son est mort malgré le vent
Qui me frotte et m’agite en tous sens.
Je suis la feuille dans la boue
Fini le soleil et le vent
L’avenir est pourrissement
Nourrir l’arbre toujours debout
La vie me mange, me digère
Me rend chaque jour plus petit
Si demain mon sort m’indiffère
Je serai l’arbre et non son fruit.
mercredi 4 janvier 2012
Les chemins de la connaissance (II)
Je trace mon sillon. Dans mes petites réflexions sur la beauté et le désir, je suis allé me promener dans le dictionnaire. Ce qui est bon et beau selon le Robert est ce qui contente, qui est agréable, ce qui satisfait. Si nous poursuivons un peu la recherche, content, satisfait, agréable sont des adjectifs faisant référence à la notion de plein – contenir, avoir son content de, agréable, le gré, la portion congrue , parfaitement suffisante, satisfait, ich bin sat., le plein encore. Ce qui est répété par 3 fois contient souvent sa part de vérité. La beauté amènerait donc à la plénitude, une sensation qui n’amènerait pas à l’action mais à délectation, à une attitude contemplative. Contemplation, est relié directement au sacré au temple, qui est à l’origine l’orifice par laquelle les prêtres regardaient les étoiles.
D’un autre côté, le désir est ce qui crée le manque, un des premiers désirs : la faim, j’ai un trou,un creux. Du point de vue de la sensation du plein et du vide, désir et beauté s’opposent. Étymologiquement désir vient de dé-sidérer, à savoir ne plus regarder le ciel. D’un point de vue de l’action, la beauté et le désir s’opposent également, tant il est vrai que regarder le ciel, bleu ou nuageux provoque toujours chez moi un grand calme et un grand plaisir.
Le désir n’est donc pas la conséquence inéluctable de la beauté mais peut-être son opposé comme le sont le profane et le sacré. Il est donc forcément possible d’avoir l’un sans l’autre comme de visiter une église sans vouloir y officier.
Big-bang
Le fond diffus du désir
Ou la source du plaisir
De voir passer une inconnue
A la taille si menue
Aux hanches semblant si fécondes
Qu’elle vous trouble une seconde.
Le fond diffus du désir
S’éloigne ma foi sans regret
N’est plus vu qu’à l’infrarouge
Lorsque mes lèvres s’entrouvrent
A peine pour exprimer
Le dérisoire du plaisir.
L’astre radieux de ma conscience
Savoir savourer la chance
De ta belle compagnie
De te voir ma chère amie,
Lorsque tes propos m’enchantent
La vie ne grogne plus.
Elle chante.
D’un autre côté, le désir est ce qui crée le manque, un des premiers désirs : la faim, j’ai un trou,un creux. Du point de vue de la sensation du plein et du vide, désir et beauté s’opposent. Étymologiquement désir vient de dé-sidérer, à savoir ne plus regarder le ciel. D’un point de vue de l’action, la beauté et le désir s’opposent également, tant il est vrai que regarder le ciel, bleu ou nuageux provoque toujours chez moi un grand calme et un grand plaisir.
Le désir n’est donc pas la conséquence inéluctable de la beauté mais peut-être son opposé comme le sont le profane et le sacré. Il est donc forcément possible d’avoir l’un sans l’autre comme de visiter une église sans vouloir y officier.
Big-bang
Le fond diffus du désir
Ou la source du plaisir
De voir passer une inconnue
A la taille si menue
Aux hanches semblant si fécondes
Qu’elle vous trouble une seconde.
Le fond diffus du désir
S’éloigne ma foi sans regret
N’est plus vu qu’à l’infrarouge
Lorsque mes lèvres s’entrouvrent
A peine pour exprimer
Le dérisoire du plaisir.
L’astre radieux de ma conscience
Savoir savourer la chance
De ta belle compagnie
De te voir ma chère amie,
Lorsque tes propos m’enchantent
La vie ne grogne plus.
Elle chante.
dimanche 1 janvier 2012
La cachette dévoilée
Pessah - le passage, un pur hasard sans doute - mon ami qui m'a fait passer dans le côté lumineux de la beauté en m'enseignant sans réellement le vouloir son caractère incroyable et indicible, a une drôle de manie : il aime créer dans ses maisons des pièces secrètes comme il s'en trouve dans les romans d'aventure. Cela lui demande un travail de titan qui accapare tout son esprit mais il en parle d'un air gourmand comme un enfant qui se bâtit en cachette des cabanes dans les hauteurs des arbres ou dans d'impénétrables taillis au creux de vallons humides, et qui ne rêve, une fois son oeuvre finie, que de la montrer à quelqu'un, tel le seigneur du château.
Quoi de plus doux finalement que de partager un secret ? Se faire une confidence, soit si l'étymologie ne me trompe pas de partager sa foi, c'est à dire ce que nous avons de plus précieux : nos valeurs.
Lecteur de mes textes déposés sur la toile, il m'a fait part récemment de ses craintes face aux risques que je prends à les écrire, surtout à les diffuser : comment mon épouse les lirait-elle le cas échéant ? Elle ne les lit pas. Mes textes sont comme ses pièces, secrets, pour elle seule. Non que j'aie à en rougir d'aucune façon mais je sais par expérience qu'elle ne saurait les recevoir sereinement. Que je puisse admirer quelqu'un d'autre l'effraie et la blesse, que je puisse l'aimer, elle et elle seule de cette unique manière qu'un mari doit aimer sa femme, la surprend. La beauté est indicible et incroyable, un lieu secret, improbable auquel nous accédons par quelque mécanisme caché derrière la première édition des essais de Montaigne et dont on ne parle qu'à voix basse.
Confidence
Sous l'escalier de la maison
Entre la cave et les fondations
J'ai creusé avec ma pelle d'enfant
Une pièce - que j'ai tendue de satin blanc.
Pour n"y demeurer seul avec mes névroses
J'ai amené un bouquet de roses
Une madone sur un fond d'or
Et un Bouddha venant d'Anghkor.
Une litho, et un tiré à part
Et aussi quelques livres d'art
Les fleurs selon Charles Baudelaire
Et de l'alcool d'Apolinaire.
Je les feuillette de temps en temps,
couché, fixant rêveur le plafond blanc
Mon corps lévite comme un courant d'air
Jusqu'au premier tréfonds de la terre.
Je m'éparpille et me disperse
Ici où aucun bruit ne perse
Seul, attend mon coeur troublé
Que tu viennes le retrouver
Quoi de plus doux finalement que de partager un secret ? Se faire une confidence, soit si l'étymologie ne me trompe pas de partager sa foi, c'est à dire ce que nous avons de plus précieux : nos valeurs.
Lecteur de mes textes déposés sur la toile, il m'a fait part récemment de ses craintes face aux risques que je prends à les écrire, surtout à les diffuser : comment mon épouse les lirait-elle le cas échéant ? Elle ne les lit pas. Mes textes sont comme ses pièces, secrets, pour elle seule. Non que j'aie à en rougir d'aucune façon mais je sais par expérience qu'elle ne saurait les recevoir sereinement. Que je puisse admirer quelqu'un d'autre l'effraie et la blesse, que je puisse l'aimer, elle et elle seule de cette unique manière qu'un mari doit aimer sa femme, la surprend. La beauté est indicible et incroyable, un lieu secret, improbable auquel nous accédons par quelque mécanisme caché derrière la première édition des essais de Montaigne et dont on ne parle qu'à voix basse.
Confidence
Sous l'escalier de la maison
Entre la cave et les fondations
J'ai creusé avec ma pelle d'enfant
Une pièce - que j'ai tendue de satin blanc.
Pour n"y demeurer seul avec mes névroses
J'ai amené un bouquet de roses
Une madone sur un fond d'or
Et un Bouddha venant d'Anghkor.
Une litho, et un tiré à part
Et aussi quelques livres d'art
Les fleurs selon Charles Baudelaire
Et de l'alcool d'Apolinaire.
Je les feuillette de temps en temps,
couché, fixant rêveur le plafond blanc
Mon corps lévite comme un courant d'air
Jusqu'au premier tréfonds de la terre.
Je m'éparpille et me disperse
Ici où aucun bruit ne perse
Seul, attend mon coeur troublé
Que tu viennes le retrouver
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