Comment un homme imagine-t-il le plaisir d’une femme – fruit d’une petite discussion entre ami(e)s.
Le temps suspendu
Ah ton corps, je me sentais si bien
Quand amoureusement, il labourait mes reins
Il irradiait de vie, de chaleur tout mon corps
Et je mordais mes lèvres en demandant encore
Je me sentais brûler, crépiter, une flamme
Mais j'étais le brasier, la lumière, l'oriflamme
Je sentais palpiter ma peau telle la toile
Flottant comme un drapeau tendue vers les étoiles
J'étais brûlante et froide, nocturne et lumineuse
Éblouie, éblouissante, à la fois pleine et creuse
Tendue comme la corde où allait ton archet
Et j'étais violoncelle et tout mon corps vibrait
J'étais pourtant muette, je n'étais que musique
Et tes mains indécentes entretenaient le rythme
Concentrée en un point mais partout répandue
Et quand tu t'arrêtais,
je restais suspendue...
Et petit à petit comme la nuit s'étire
Je devenais lac noir où la lune se mire
Mon esprit divagant devenait le reflet
Qui flotte, coule ou se brouille et appelle à la paix
Etrange habitude que d'écrire des poèmes. Pour qui ? Pourquoi ? Comment les offrir ? Doit-on les laisser morts, cachés, illisibles ou les laisser vivre un rien, au hasard d'un regard. Je sème l'ivraie.
lundi 27 février 2012
jeudi 23 février 2012
Eau de source
Ah La Fontaine, dont le style est si limpide, les morales si clairvoyantes ! Et comme il prenait sa source d’Aesope, il ne nous blâmerait pas d’en user avec lui comme, il l’a fait lui-même avec d’autres. Ne serait-ce que pour moderniser certains traits. Par exemple, « Deux coqs vivaient en paix, une poule survint… » me parait totalement dépassé. Il n’y a pas besoin des poules, pour que les coqs se battent, c’est un argument misogyne. Les coqs se battent parce que… c’est dans leur nature. Rétablissons donc l’innocence des poules :
Deux coqs vivaient en Paix
Deux coqs vivaient en Paix
Sur la basse cours régnant tous deux
Chacun sur son tas de fumier
A Chacun ses poules et à chacun ses œufs.
Et le fermier s’en allait au marché
Tous les matins sauf le dimanche
Vendre les œufs de son panier
Revenant poches pleines, souriant aux anges.
Or il livra un tas de fumier un matin,
Plus grand que d’ordinaire
De la paille, de la merde, du purin
A recouvrir la terre.
Venant tout droit des étables et des écuries,
Une montagne de crottin et de bouses mêlées
Aussitôt l’Everest suintant provoque jalousies
Et aussitôt c’est la curée
Aussitôt les deux coqs se toisent, se mesurent
Qui donc aura la gloire d’approcher le soleil
De contempler de si haut dame nature
De vivre dans le ciel.
« C’est moi dit le premier, car j’étais là avant ! »
« Que nenni, réplique l’autre car je suis le plus méritant ! »
Gonflant ses plumes : « Mes œufs ont un petit goût de miel ! »
« Vous pondez des œufs, vous ? Enfin du neuf sous le soleil !»
Ce trône est pour moi
Quoi qu’on en dise
Vous, Vous êtes déjà
Au sommet de la sottise ».
Piqué au vif
Le sot s’énerve, se rebiffe,
S’approche en traître par le côté,
L’ergot saillant, le front baissé.
Et l’attaque est fulgurante
En trente secondes ne sont plus que plaies saignantes
Les deux oiseaux multicolores
Se pressent l’un l’autre à rencontrer la mort.
Et c’est chose faite
L’un agonise
L’autre, de la merde monte au faite
Fier comme si c’était la tour de Pise
Il y mourra deux jours plus tard
Ses plaies envenimés
Quand les poules, quelle histoire !
Sont toutes déboussolées,
Et pendant des semaines,
Il n’y a plus d’œufs dans le panier
Sans même chanter la rengaine
De Perette et le pot au lait.
La jalousie est un poison
Qui rend l’air irrespirable
Et sans qu’il y ait nulle raison
Prend des proportions incroyables.
Ainsi en est-il de tous temps
Depuis Caïn et Abel
Battu à mort bien qu’innocent
Pour un simple sourire du ciel.
Le Christ n’a pas délivré l’homme en souffrant,
De ce péché originel
Amis, si Dieu souffre de tels châtiments,
Sachons rester simples mortels.
Deux coqs vivaient en Paix
Deux coqs vivaient en Paix
Sur la basse cours régnant tous deux
Chacun sur son tas de fumier
A Chacun ses poules et à chacun ses œufs.
Et le fermier s’en allait au marché
Tous les matins sauf le dimanche
Vendre les œufs de son panier
Revenant poches pleines, souriant aux anges.
Or il livra un tas de fumier un matin,
Plus grand que d’ordinaire
De la paille, de la merde, du purin
A recouvrir la terre.
Venant tout droit des étables et des écuries,
Une montagne de crottin et de bouses mêlées
Aussitôt l’Everest suintant provoque jalousies
Et aussitôt c’est la curée
Aussitôt les deux coqs se toisent, se mesurent
Qui donc aura la gloire d’approcher le soleil
De contempler de si haut dame nature
De vivre dans le ciel.
« C’est moi dit le premier, car j’étais là avant ! »
« Que nenni, réplique l’autre car je suis le plus méritant ! »
Gonflant ses plumes : « Mes œufs ont un petit goût de miel ! »
« Vous pondez des œufs, vous ? Enfin du neuf sous le soleil !»
Ce trône est pour moi
Quoi qu’on en dise
Vous, Vous êtes déjà
Au sommet de la sottise ».
Piqué au vif
Le sot s’énerve, se rebiffe,
S’approche en traître par le côté,
L’ergot saillant, le front baissé.
Et l’attaque est fulgurante
En trente secondes ne sont plus que plaies saignantes
Les deux oiseaux multicolores
Se pressent l’un l’autre à rencontrer la mort.
Et c’est chose faite
L’un agonise
L’autre, de la merde monte au faite
Fier comme si c’était la tour de Pise
Il y mourra deux jours plus tard
Ses plaies envenimés
Quand les poules, quelle histoire !
Sont toutes déboussolées,
Et pendant des semaines,
Il n’y a plus d’œufs dans le panier
Sans même chanter la rengaine
De Perette et le pot au lait.
La jalousie est un poison
Qui rend l’air irrespirable
Et sans qu’il y ait nulle raison
Prend des proportions incroyables.
Ainsi en est-il de tous temps
Depuis Caïn et Abel
Battu à mort bien qu’innocent
Pour un simple sourire du ciel.
Le Christ n’a pas délivré l’homme en souffrant,
De ce péché originel
Amis, si Dieu souffre de tels châtiments,
Sachons rester simples mortels.
samedi 18 février 2012
Polonaise givrée et Polka piquée
Une collègue polonaise aime le froid, au moins une que les températures actuelles rendent heureuse, mais n’aime pas l’âge qui la guette avec les premiers petits soucis qui y sont associés : la pose d’une couronne. Cela a également commencé ainsi pour moi.
Quels sont donc les autres effets de l’âge ? Cela rend-il notamment con ?
Brassens l’a déjà dit, le temps ne fait rien à l’affaire, et j’ai tendance à le croire. Le jeune con est connement révolutionnaire et le vieux con connement traditionaliste - mais parfois c’est l’inverse - alors que l’on peut être intelligemment et l’un et l’autre et cela quel que soit son âge, voire simultanément.
L’intelligence voudrait que nous soyons révolutionnaires contre les injustices et traditionalistes vis-à-vis de nos chères libertés acquises. En me réclamant de la philogynie, je suis révolutionnaire contre la misogynie traditionnelle des hommes qui ne rend pas justice aux femmes et en soutenant la démocratie je suis traditionaliste et conservateur – si je perds ma liberté de parole, la vie risque de m’être nettement plus difficile.
Donc la connerie est de mon point de vue évitable avec de la réflexion, au pire nous débouchons sur une connerie réfléchie ce qui est un moindre mal et puis durant le temps de la réflexion, donc du doute et de l’indécision nous n’aurons eu aucune position donc aucune position conne, donc au pire nous le sommes moins longtemps et c’est déjà ça.
Avec de la réflexion, nous pouvons même prendre l’intelligence d’autrui, par exemple plutôt que de se plaindre du froid – ce qui ne sert à rien si ce n’est entretenir sa propre morosité voire créer celles des autres, nous pouvons travailler sur nos sentiments et apprendre à l’aimer comme une polonaise, car les polonaises sont très aimables, surtout celles de Chopin.
Pourquoi travailler sur nos sentiments ? Pour créer du plaisir, du bonheur et de la beauté, en bon poète, donc en poésie. C’est pas con ? Non ? Exemple :
Dualité
J'aime le froid de tes yeux durs et clairs
Comme la plaine blanche rabotée par l'hiver
Où les lacs gelés aux bleus mêlés de blancs
Ressemblent à des diamants aux reflets éblouissants
Et les arbres givrés mais parfois noirs et nus
Ont des airs de bijoux, d'éclairs tombés des nues
Le ciel et la terre s'emmêle dans la neige
Que le vent enfantin roule ou désagrège
Même la tourbe est blanche, la boue porte nos pas
La vie semble si simple, juste survivre ou pas
La mort comme le sommeil nous entrouvre les bras.
Tout est immense et simple, vaste cathédrale...
Mais j'aime aussi ta vie, ta grâce végétale
Quand tes lèvres se couvrent d'un sourire animal.
Quels sont donc les autres effets de l’âge ? Cela rend-il notamment con ?
Brassens l’a déjà dit, le temps ne fait rien à l’affaire, et j’ai tendance à le croire. Le jeune con est connement révolutionnaire et le vieux con connement traditionaliste - mais parfois c’est l’inverse - alors que l’on peut être intelligemment et l’un et l’autre et cela quel que soit son âge, voire simultanément.
L’intelligence voudrait que nous soyons révolutionnaires contre les injustices et traditionalistes vis-à-vis de nos chères libertés acquises. En me réclamant de la philogynie, je suis révolutionnaire contre la misogynie traditionnelle des hommes qui ne rend pas justice aux femmes et en soutenant la démocratie je suis traditionaliste et conservateur – si je perds ma liberté de parole, la vie risque de m’être nettement plus difficile.
Donc la connerie est de mon point de vue évitable avec de la réflexion, au pire nous débouchons sur une connerie réfléchie ce qui est un moindre mal et puis durant le temps de la réflexion, donc du doute et de l’indécision nous n’aurons eu aucune position donc aucune position conne, donc au pire nous le sommes moins longtemps et c’est déjà ça.
Avec de la réflexion, nous pouvons même prendre l’intelligence d’autrui, par exemple plutôt que de se plaindre du froid – ce qui ne sert à rien si ce n’est entretenir sa propre morosité voire créer celles des autres, nous pouvons travailler sur nos sentiments et apprendre à l’aimer comme une polonaise, car les polonaises sont très aimables, surtout celles de Chopin.
Pourquoi travailler sur nos sentiments ? Pour créer du plaisir, du bonheur et de la beauté, en bon poète, donc en poésie. C’est pas con ? Non ? Exemple :
Dualité
J'aime le froid de tes yeux durs et clairs
Comme la plaine blanche rabotée par l'hiver
Où les lacs gelés aux bleus mêlés de blancs
Ressemblent à des diamants aux reflets éblouissants
Et les arbres givrés mais parfois noirs et nus
Ont des airs de bijoux, d'éclairs tombés des nues
Le ciel et la terre s'emmêle dans la neige
Que le vent enfantin roule ou désagrège
Même la tourbe est blanche, la boue porte nos pas
La vie semble si simple, juste survivre ou pas
La mort comme le sommeil nous entrouvre les bras.
Tout est immense et simple, vaste cathédrale...
Mais j'aime aussi ta vie, ta grâce végétale
Quand tes lèvres se couvrent d'un sourire animal.
mardi 14 février 2012
Serial muses
Préférence
J’aime les femmes à talons plats
Qui semblent danser à chaque pas
Habitées d’étranges rêves
Dont la musique n’a pas de trève.
Elles ne cherchent pas le regard
Sur leurs joues, très peu de fard
Mais dans le geste l’élégance
De l’humour et de l’innocence.
Elles se promènent dans mes pensées
A pas sûrs mais pas préssés
Aux lèvres un sourire moqueur
Afin de mieux piquer mon cœur
Ce grand crétin si susceptible
Aimant les amours impossibles.
J’aime les femmes à talons plats
Qui semblent danser à chaque pas
Habitées d’étranges rêves
Dont la musique n’a pas de trève.
Elles ne cherchent pas le regard
Sur leurs joues, très peu de fard
Mais dans le geste l’élégance
De l’humour et de l’innocence.
Elles se promènent dans mes pensées
A pas sûrs mais pas préssés
Aux lèvres un sourire moqueur
Afin de mieux piquer mon cœur
Ce grand crétin si susceptible
Aimant les amours impossibles.
vendredi 10 février 2012
Chant de saison I
Un vieux poème sur l'anticipation de la situation précédente. Finalement dans beaucoup de cas, comme ici, notre pire ennemi, notre pire sentiment, c'est la peur.
L’absence
Que sera ma pensée quand tu n’y seras plus
Quand je pourrais te voir sans mon esprit tendu
La peur de te déplaire se sera évanouie
Ton sourire de ses feux ne trouera plus ma nuit.
Tu ne me cherches pas, je suis inopportun
Je ne peux te chercher, je suis inopportun
Et le présent, ce gueux, me prive de la chance
De goûter ta beauté et ton indifférence.
Et quand la vie, hélas, espace nos rencontres
Mes tensions s’amenuisent et l’aiguille à ma montre
Loin de m’aiguillonner, de me combler d’espoir
Me fait craindre l’oubli du plaisir de te voir.
Et alors ton absence laissera à mes jours
Non plus la peine immense d’un amour sans retour
Mais l’ennui de ces jours qui passent sans tension
Qui meurent avant de naître, sans la moindre attention.
Qu’il est dur de t’aimer, mon amour, ton mépris
De mes mots, mes poèmes n’en connaît pas le prix
Cette douleur aiguë, hé bien, c’est ma vie même
Et t’aimant mon amour, cette douleur je l’aime.
Qu’il est doux de t’aimer, même ton indifférence
La seule chose en toi que je hais : ton absence.
Elle m’est pire que la mort, cette odieuse détresse
Elle a l’affreux visage de l’extrême vieillesse.
Quand la vie s’écoule sans espoir et sans sens
Et qu’on n’attend plus rien et que l’intelligence
S’est tue au cœur qui hier palpitait encore.
Ton absence, mon amour, m’est bien pire que la mort.
L’absence
Que sera ma pensée quand tu n’y seras plus
Quand je pourrais te voir sans mon esprit tendu
La peur de te déplaire se sera évanouie
Ton sourire de ses feux ne trouera plus ma nuit.
Tu ne me cherches pas, je suis inopportun
Je ne peux te chercher, je suis inopportun
Et le présent, ce gueux, me prive de la chance
De goûter ta beauté et ton indifférence.
Et quand la vie, hélas, espace nos rencontres
Mes tensions s’amenuisent et l’aiguille à ma montre
Loin de m’aiguillonner, de me combler d’espoir
Me fait craindre l’oubli du plaisir de te voir.
Et alors ton absence laissera à mes jours
Non plus la peine immense d’un amour sans retour
Mais l’ennui de ces jours qui passent sans tension
Qui meurent avant de naître, sans la moindre attention.
Qu’il est dur de t’aimer, mon amour, ton mépris
De mes mots, mes poèmes n’en connaît pas le prix
Cette douleur aiguë, hé bien, c’est ma vie même
Et t’aimant mon amour, cette douleur je l’aime.
Qu’il est doux de t’aimer, même ton indifférence
La seule chose en toi que je hais : ton absence.
Elle m’est pire que la mort, cette odieuse détresse
Elle a l’affreux visage de l’extrême vieillesse.
Quand la vie s’écoule sans espoir et sans sens
Et qu’on n’attend plus rien et que l’intelligence
S’est tue au cœur qui hier palpitait encore.
Ton absence, mon amour, m’est bien pire que la mort.
mercredi 8 février 2012
Sans surtitre I
Les amours
Mes amours m’étaient des compagnes charmantes
Elles occupaient les jours de leurs humeurs changeantes
Un jour, euphoriques, d’une marque de préférence
Un mois tristes et blessées de votre indifférence.
Mais lassées de toujours ce même babillage
Lassées du gynécée, de toujours être en cage
Elles ont fui ! Où sont-elles ? Il ne reste rien d’elles…
Que désordre et fouillis, la poussière s’amoncelle,
Dans mon âme vidée de ne jamais vous voir,
Des muses du passée, je chante l’au-revoir,
Installé sur son porche, je guète les insectes
Je trompe mon ennui en observant ces bêtes,
Les arbres, l’herbe, les roses au petit jour
Et rêve nostalgique du chant de mes amours.
Mes amours m’étaient des compagnes charmantes
Elles occupaient les jours de leurs humeurs changeantes
Un jour, euphoriques, d’une marque de préférence
Un mois tristes et blessées de votre indifférence.
Mais lassées de toujours ce même babillage
Lassées du gynécée, de toujours être en cage
Elles ont fui ! Où sont-elles ? Il ne reste rien d’elles…
Que désordre et fouillis, la poussière s’amoncelle,
Dans mon âme vidée de ne jamais vous voir,
Des muses du passée, je chante l’au-revoir,
Installé sur son porche, je guète les insectes
Je trompe mon ennui en observant ces bêtes,
Les arbres, l’herbe, les roses au petit jour
Et rêve nostalgique du chant de mes amours.
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