samedi 18 février 2012

Polonaise givrée et Polka piquée

Une collègue polonaise aime le froid, au moins une que les températures actuelles rendent heureuse, mais n’aime pas l’âge qui la guette avec les premiers petits soucis qui y sont associés : la pose d’une couronne. Cela a également commencé ainsi pour moi.
Quels sont donc les autres effets de l’âge ? Cela rend-il notamment con ?

Brassens l’a déjà dit, le temps ne fait rien à l’affaire, et j’ai tendance à le croire. Le jeune con est connement révolutionnaire et le vieux con connement traditionaliste - mais parfois c’est l’inverse - alors que l’on peut être intelligemment et l’un et l’autre et cela quel que soit son âge, voire simultanément.
L’intelligence voudrait que nous soyons révolutionnaires contre les injustices et traditionalistes vis-à-vis de nos chères libertés acquises. En me réclamant de la philogynie, je suis révolutionnaire contre la misogynie traditionnelle des hommes qui ne rend pas justice aux femmes et en soutenant la démocratie je suis traditionaliste et conservateur – si je perds ma liberté de parole, la vie risque de m’être nettement plus difficile.
Donc la connerie est de mon point de vue évitable avec de la réflexion, au pire nous débouchons sur une connerie réfléchie ce qui est un moindre mal et puis durant le temps de la réflexion, donc du doute et de l’indécision nous n’aurons eu aucune position donc aucune position conne, donc au pire nous le sommes moins longtemps et c’est déjà ça.
Avec de la réflexion, nous pouvons même prendre l’intelligence d’autrui, par exemple plutôt que de se plaindre du froid – ce qui ne sert à rien si ce n’est entretenir sa propre morosité voire créer celles des autres, nous pouvons travailler sur nos sentiments et apprendre à l’aimer comme une polonaise, car les polonaises sont très aimables, surtout celles de Chopin.
Pourquoi travailler sur nos sentiments ? Pour créer du plaisir, du bonheur et de la beauté, en bon poète, donc en poésie. C’est pas con ? Non ? Exemple :  

Dualité

J'aime le froid de tes yeux durs et clairs
Comme la plaine blanche rabotée par l'hiver
Où les lacs gelés aux bleus mêlés de blancs
Ressemblent à des diamants aux reflets éblouissants

Et les arbres givrés mais parfois noirs et nus
Ont des airs de bijoux, d'éclairs tombés des nues
Le ciel et la terre s'emmêle dans la neige
Que le vent enfantin roule ou désagrège

Même la tourbe est blanche, la boue porte nos pas
La vie semble si simple, juste survivre ou pas
La mort comme le sommeil nous entrouvre les bras.

Tout est immense et simple, vaste cathédrale...

Mais j'aime aussi ta vie, ta grâce végétale
Quand  tes lèvres se couvrent d'un sourire animal.

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