vendredi 30 mars 2012

Plus dure sera la chute

Clair mensonge

Je suis transparent comme cette eau courante
Parfois claire et tranquille et parfois écumante,
Parfois sombre dans l’ombre des arbres de la rive
Mais toujours diffractant la lumière qui m’arrive.

Jamais ne suis le même fleuve, et toujours diffèrent les baigneurs
Les peupliers, les saules alternent ainsi que les couleurs.
Je peigne vif les mousses chevelues des chaos granitiques,
J’use lentement dans l’arène dorée, les lourds galets statiques.  

Toujours liquide sauf dans la froide terreur ou le chaud du désir
Je suis vie et mort, rêve, oubli, souvenir.
Je ruisselle à terre pendant les jours d’orage,

Je survole le monde quand je suis fait nuage.
J’absorbe et réfléchis comme un miroir sans tain
Je suis l’eau qui dort, s’écoulant de ta main.

mardi 27 mars 2012

Ici et maintenant

Vivre dans le présent, voilà qui est important, plutôt que dans le regret ou l’aigreur du passé, ou la crainte de l’avenir. Mais finalement, c’est plus la peur et le regret qu’il nous faut éviter que l’envol de notre esprit. Bien sûr il y a la souffrance du retour, la nostalgie mais il y a aussi le bonheur du retour, de revoir même en pensée les lieux et les êtres que nous avons aimés : la nosteudémonie, la satisfaction d’avoir eu de belles heures, une belle vie. De même l’avenir ou le rêve peut être la source de bien des plaisirs pour peu qu’on ne croit pas à nos propres chimères, pour peu que nous ne les considérions que pour ce qu’ils sont, une représentation, l’équivalent d’une pièce de théâtre ou d’un film dont nous choisissons le scénario – pour notre plus grand avantage. Etre ici et maintenant, c’est aussi savoir que nous disposons en interne, disponible de suite, d’un conteur apte à nous faire passer les heures sombres plus vite si nulle action ne peut nous aider à le faire réellement. Ainsi en est-il de la poésie et de la prière.
 

Choix
 

Je Choisis le temps du bonheur
Le temps présent ou à venir
Le temps passé et ses sourires
Parfois aussi le temps des pleurs

Par le rêve ou le souvenir
Choisis la lumière du moment
La tension, le détachement
L’apaisement ou le désir

Car j’aime parfois le goût des pleurs
Quand les souvenirs sont vivaces
Que je retrouve la trace
De mes anciennes et plus belles fleurs

Tant que leurs parfums m’emportent
Mettant mon esprit en liesse
Je retrouve un air de jeunesse
Et la rose en moi n’est pas morte.

Et j’aime aussi que l’esprit vagabonde
Dans les lieux où ne serai jamais
Hé ! je n’en vais pas désespérer
Il faut bien découvrir le monde.

Et Dieu que j’aime le temps présent
La lumière quand l’aube se lève
Futur, passé à qui je rêve
Et le sourire de mes enfants.

Je suis toujours du temps des fleurs
Myosotis, quel que soit le thème
Lilas, roses, ou chrysanthèmes  
Je suis dans l’instant du bonheur.

dimanche 25 mars 2012

Serial Muse

Décidément, il y a de biens belles muses

Plus belle qu’en rêve

J’imagine déjà ton sourire à la porte de mon bureau,
J’anticipe déjà le plaisir de ton regard luisant et chaud,
Comme un rêveur qui s’attarde le matin au creux du lit
Imagine le soleil et le ciel à la lumière qui vient à lui.

Je te vêts de ce que je préfère en habit et en esprit
Choisis avec soin la matière, la soie et tes facéties,
Je t’habille et te déshabille au gré de ma fantaisie
Car je ne sais ce que je préfère ta joie ou ta jalousie.

Mais tu souffleras mes tocades au vent de ta réalité
Je serai heureux de t’avoir dans ta complète liberté
Car mon amie, si je t’aime avec tant d’intensité

C’est que tu vas au-delà de mes rêves et de leur banalité.
Tu es comme le soleil  du matin qui me réchauffe bien mieux,
Que l’idée que je me fais de lui quand je ne suis que songe creux.

mardi 20 mars 2012

Equilibre précieux ou étrange contradiction

Certains poètes aiment les pleurs, ils sont pleins de contradictions, il leur arrive même de faire des vers sur l'absence d'inspiration.


Rêverie

A qui pourrais-je donc rêver
Car j’ai envie de m’enchanter
Voir des mots qui s’animent
Et se répondent en rimes.

Comme un géologue fouille
Quelques vieux filons de houilles
Pour trouver dans ces déchets
Une fleur fossilisée.

Parmi tous mes souvenirs
Je ne sais lequel choisir
Lequel contiendra la puissance
Pour m’amener jusqu’à la transe

Faire émerger du chaos
Quelques harmonieux échos,
Que je pourrais recueillir
Juste l’instant de les écrire.

Trop de fatigue, mon cœur s’endort
Sans dénicher les accords
D’une nouvelle chanson
A ma grande désolation.

Que faire d’une vie sans vers
Dans le froid gris de l’hiver
Sans grâce et sans harmonie,
Pas de neige, que de la pluie.

samedi 17 mars 2012

Jeu d'enfant

La couleur de la tortue

- Papa, quelle est ta couleur préférée ?
- Ma couleur préférée ?
  Quelle est ma couleur préférée ?
  La couleur miel de ta peau, ma chérie.
  La couleur heureuse de ton sourire,
  Toutes des couleurs de l'arc en ciel de nos bras quand nous nous promenons main dans la main.
  La couleur jaune sang sur mes paupières closes quand le soleil de ton amour m'éclaire,
  Et la couleur bleu nuageux de tes rêveries.

  Oui, voilà ma couleur préférée.

- Non Papa, c'est pour colorier une tortue.
- Une tortue ?
- Oui une tortue ! Alors ?
- Alors ? Alors bleue.
- Merciiiii papa.

Ma couleur préférée ? Le bleu tortue, bien sûr. Cette question !

lundi 12 mars 2012

Mise en Quarantaine

Décidément l'age fait des ravages. Un des mes amis - catholique et depuis toujours de droite - m'a interpelé récemment en me reservant une ressucée de la pensée de Randolph Bourne « Si tu n'es pas idéaliste à vingt ans, c'est que tu n'as pas de coeur. Si tu l'es toujours à trente, c'est que tu n'as pas de tête.  » (merci internet, j'étais persuadé que c'était de Clémenceau) en m'affirmant qu'à quarante ans, je devais désormais comme lui être de droite.
Outre qu'il est parfaitement inexact que mon ami n'ait jamais eu de coeur bien qu'il fut toujours de droite - il a servi pendant une quinzaine d'années dans le service public avant d'aller s'enrichir dans le privé mais non pas par appat du gain mais par dégoût - et je le comprends pour y avoir goûté moi même - de la nullité managériale qui y règne, il est également parfaitement inexact qu'être de gauche c'est être idéaliste. Si nous nous replaçons dans le contexte de M. Bourne, c'est à dire avant 1918, la sécurité sociale, les congés payés, la retraite, les instances sociales (CE), l'abolition de la peine de mort, le vote des femmes, l'égalité des droits, l'accès à l'université pour une part importante d'une génération, la personnalisation juridique et psychologique des enfants... étaient considérées à cette époque comme de l'idéalisme insupportable de gauche. Hors il convient de reconnaître que bien des gens se définissant de droite aujourd'hui serait d'extrême gauche à l'époque de Bourne, et non pas parce qu'ils seraient des idéalistes sans tête mais parce qu'au contraire ils savent que le monde d'aujourd'hui est possible. Bien sûr les idéalistes d'extrême gauche de 1918 pensaient que seul un mouvement révolutionnaire de type soviétique permettrait cette mise en place de progrès sociaux. Ceci est vrai pour une part, la peur du communisme n'est pas pour rien dans la mise en place de telles avancées en Europe et la chute de l'URSS s'est effectivement accompagnée d'un durcissement de la société, les riches néolibéraux comme Mme Tatcher n'en ayant plus peur. C'est dire si ces progrès ont été payé au prix fort, le prix de la peur d'un soi disant idéalisme.
De mon point de vue sur les siècles précédents, les progressistes - dit de gauche et non les sanguinaires de l'extrême gauche - avaient raison. Il est plus agréable, plus stable de vivre aujourd'hui avec tous les mécanismes de solidarité nationale qui existent qu'au 18e ou 19e siècle. Les émeutes des banlieus ne sont rien face aux émeutes populaires du 19e où les morts se comptaient en milliers. Ils ont raison parce qu'ontologiquement leurs pensées découlent le la sociabilité de l'homme, l'homme n'est homme qu'en société, un homme riche seul, n'est rien, riche n'a pas de sens dans la solitude. Dans la société, il lui est vital de payer la paix sociale remise en cause par les avantages qu'il possède soit en payant directement des sbires pour le protéger - modèle néolibéral sans état - soit en payant l'état qui légitimera sa richesse par sa contribution via l'impôt au bien être de tous. C'est par pur idéalisme que les libéraux d'aujourd'hui prétendent que l'optimisation locale des richesses est plus intéressante que son optimisation globale. N'impote quel mécanicien vous le démontrera mathématiquement. L'idéalisme de gauche, réalisme de droite ne sont pour moi que des préjugés au même titre que la caractère plat de la terre.
Je comprends parfaitement pourquoi mon ami est de droite, fils de pauvre de droite, il a travaillé et ne doit sa réussite pense-t-il qu'à lui seul et qui veut faire les mêmes sacrifices que lui peut obtenir les mêmes avantages, ce qui est vrai en partie, tout ne serait affaire que de volonté et de travail et l'impôt qu'une entrave des travailleurs pour financer les bons à rien. Néanmoins cela n'a été possible que dans la mesure où son métier a été protégé par un numérus clausus et qu'au moment de ses études les droits d'inscriptions à l'université lui étaient accessibles, ce qui pourrait changer si un programme de droite dure comme en Angleterre était appliqué  en France au prétexte que la communauté n'a pas à financer les études des individus et leur enrichissement futur sans songer que toute étude est une prise de risque qui rapporte, quand elle rapporte, en connaissance à l'ensemble de la communauté. Restreindre l'accès à l'université à ceux dont les parents ont les moyens, n'est pas oeuvre d'une justice sociale mais la consolidation de la ploutocratie via sa main basse sur le savoir.
De même j'ai une raison bien plus viscérale d'être de gauche qu'une vision historique que je ne développe que pour lui répondre le plus intelligemment possible. Je suis de gauche parce que je me suis construit sur le savoir, incongru où que je sois, indifférent ou presque à beaucoup de ce qui anime la plupart des hommes, les bâtiments que j'ai le plus hanté sont les bibliothèques, l'objet que j'ai le plus utilisé - hors la fourchette et le couteau et le lit - le livre et cela reste vrai malgré mes quarante ans. Gagner plus m'indiffère à peu près hormis si cela touche un principe de justice - à travail égal... -  une carte de bibliothèque coute 6 € par an et il m'importe plus de vivre dans un pays en paix sociale pour pouvoir lire tranquille que de pouvoir changer ma voiture plus souvent. S'organiser mieux pour vivre heureux ensemble me paraît un slogan plus intéressant que "travailler plus pour gagner plus" avec l'argent comme seul horizon de vie. Par ailleurs j'ai eu le plaisir de faire 8 mois de chômage et la vision de fainéant qu'en développe la droite m'apparait quelque peu déformée. Une de mes amies ingénieure et docteure sort de deux ans d'inactivité, et cela l'a beaucoup touchée tout comme moi avant elle, si elle avait pu ne pas y goûter, tout comme moi, elle l'aurait fait. De même ayant l'avantage d'être le père d'un enfant qui ne parle presque pas et ne marche pas à 5 ans, je me vois mal adhérer aujourd'hui à une idéologie de type "Chacun pour soi et Dieu pour tous", à moins de commencer par étoufer mon fils avant, et vu la beauté de son sourire, je ne suis pas prêt d'y arriver. En lâche et en faible, je compte donc sur la solidarité nationale pour m'aider dans ma tâche parentale. Si comme il est probable, je meurs avant lui, cela est par ailleurs inéluctable. Il est donc probable que je reste de gauche encore quelques temps. Cela n'a pas grand chose à voir avec l'âge.

M'étant construit sur le savoir, amoureux de littérature, poète à mes heures, on peut également comprendre que certaines positions de M. Sarkozy m'ont attristé. Je ne crois pas que je voterai pour lui, a moins que je prenne un sacré coup de vieux. 


La princesse de Clèves

Le prince est intervenu
La princesse n'est plus bienvenue.
Elle est trop vieille et dépassée
Le prince et la cour se sont lassés.
C'est l'heure de sa mise au placard
Prière de ne pas faire d'histoire,
On le savait, c'était écrit
En amour, c'est de mal en pis.

Et la princesse de Clèves pleure
Ce désamour et son malheur.

Le prince a bien des soucis
Il part en pèlerinage au Puy
Sur cette pierre de 2000 ans
Il conjure l'injure des ans
Il évoque les évangiles
Sait-il ce pauvre édile
Qu'ils sont d'une édition plus vieille
Que celle de la Princesse de Clèves.

Et la princesse de Clèves pleure
Ce désamour et son malheur.

Le prince de l'incohérence
Préside au royaume de France.
L'intelligence n'a pas d'age
Il n'en connaît pas l'adage,
Il n'a pas attendu d'être agé
Pour être bête à en pleurer.
Vivement que son règne s'achève
Relisons la princesse de Clèves

Et le pauvre peuple pleure son
Prince qui est le roi des C....

jeudi 8 mars 2012

aMOUR du 8 mars

l'amour sous la pluie
ou
La revanche d’Ève

Il bruinait ce jour-là, une pluie douce et chaude,
Mon esprit se noyait dans ce chant monotone,
Ce murmure susurrait au creux de mon oreille,
Un rythme, un écho à nul autre pareil,
Une envie de danser mais de danser à peine
Juste du bout du pied, comme mon sang dans mes veines.
Une gouttière dans un seau, modifia la cadence
Sa note plus aigüe souriait à la danse,
J’entamais quelques pas, sous la pluie, moitié nue,
Les flaques cinglaient, puis elles ne giclaient plus.
Derrière la vitre, hagard, tu me regardais faire
Toi, homme de boue, eau mêlée à la terre.      
L'eau ruissela enfin sur ma chemise en lin
Qui soulignait ainsi la rondeur de mes seins.
Il n'en fallut pas plus pour attirer ta main
Tout humide de pluie sur ma peau de satin
Tes baisers se mêlèrent aux baisers de la pluie
Milles petites langues m'embrassaient tant et plus,
Je les sentais glisser dans tous mes interstices
Douces et impertinentes, maîtresses en artifices
Et l'eau sur mon visage coulait dedans mes lèvres
Entretenant cette soif que seul l'amour sèvre.
Tu me pris, petit homme, tu me croyais à toi,
Mais j'étais à la pluie, à ces milliers de doigts.
Quand tu fuis fatigué derrière la fenêtre
Sécher ton corps transi, tenter de te remettre,
Je restais sous la pluie en souriant au ciel
Qui bien que gris m'avait gorgée du miel
De sa lumière diffuse et pourtant aveuglante  
De ce ciel lourd et sombre, j'avais été l'amante
Je te tromperais encore souvent mon amour
Avec ou bien sans toi, entre les mains du jour
Et ses lèvres humides, ses caresses patientes
Mon amant divin me laissera éblouissante
Lavée de tout, même de toi. En épouse infidèle
Je sais bien des chemins pour m'amener au ciel.
Que tu ne sauras jamais me faire prendre.
D’ailleurs ne saurais-tu seulement que l’entendre…

Oh, il pleut…

lundi 5 mars 2012

Ideal serial muse

Aujourd'hui, je me méfie comme de la peste des idéaux. Combien d’idéaux ont tourné aux massacres les plus abjects. Soulevez une injustice et vous trouverez un intérêt personnel. Soulevez un massacre et vous trouverez dessous un idéal. Il n’y a que le détachement idéaliste, l’absolu idéaliste du groupe qui permettent un tel déploiement d’énergie. Finalement l’intérêt personnel est plus économe de son énergie, par intérêt personnel justement. Je m’en méfie d’autant plus que même si je n’ai jamais eu d’Idéal féminin – actrice, top model… le féminin étant déjà à la base un idéal, je n’ai jamais aimé que des femmes dont je n’ai perçu la beauté qu’après le commencement de l’amour et donc de l’idéalisation. L’existence de l’idéal qui serait une préscience du bien total est dans mon expérience totalement invérifié. Il y a trop d’inconnues pour que mon petit esprit puisse imaginer l’idéal pour moi, alors pour les autres… L’idéal n’est pas probablement pas de l’ordre de la connaissance mais de la révélation.  

Mon Idéal

Je suis incapable d’imaginer l’idéal.
L’idéal c’est toi et je ne t’avais jamais rêvée.
Comment saurais-je rêver de Dieu
Moi qui n’ai pas su t’imaginer avant que de te voir.
Moi qui avais vu tant de femmes,
Je n’ai pas pressenti ta beauté.
Si loin de moi et pourtant si proche
Si loin et pourtant essentielle.
Si proche et pourtant essentielle.
Sans toi, je ne suis qu’un désert stérile.
Comment le cœur du désert imaginerait
L’ombre des arbres de l’oasis ?
Comment la poussière sèche du désert imaginerait
L’eau sucrée du cœur de la date de l’oasis ?
Comment la pierre sèche battue de vent
Broyeuse de chaleur au plein de midi
Coupante de froid sous le ciel étincellant de la nuit
Saurait-elle l’amour du cœur de la mère
Allaitante sous la tente sous le palmier de l’oasis,
Et le goût de miel que donne le thé brûlant
Au lait que tête son enfant ?
Comment t’aurais-je rêvée ?

Quiconque prétend rêver d’un idéal
Ne rêve que de son propre enfer.

Mon idéal est là, sous tes paupières
Dans le sourire de tes lèvres.
Mon idéal est là, juste à deux pas,
Comme le puits est au cœur du désert
A deux dunes de l’homme qui meurt.
Mon idéal est là juste à deux pas.
Mon idéal est là juste à deux pas,
Et je ne te vois pas.

Je suis la pierre stérile du désert
Qui a senti la goutte de rosée sur ses grains de mica.
Je suis la pierre stérile du désert
Qui a frémi plus qu’aucun homme à cette étrange sensation.
Je suis la pierre stérile du désert
Qui se sait pierre stérile du désert.
Je suis la pierre folle et stérile du désert
Qui se souvient de la sensation d’humidité.
Je suis la pierre démente et stérile du désert
Qui rêve d’une fleur naissant sur elle
Juste là où l’eau l’a touchée.
Je suis la pierre démente et stérile du désert
Qui rêve d’une fleur naissant sur elle
Sans avoir jamais vu de fleur.

Je suis la pierre stérile et bénie du désert
Heureuse de savoir l’existence de l’eau.