Aujourd'hui, je me méfie comme de la peste des idéaux. Combien d’idéaux ont tourné aux massacres les plus abjects. Soulevez une injustice et vous trouverez un intérêt personnel. Soulevez un massacre et vous trouverez dessous un idéal. Il n’y a que le détachement idéaliste, l’absolu idéaliste du groupe qui permettent un tel déploiement d’énergie. Finalement l’intérêt personnel est plus économe de son énergie, par intérêt personnel justement. Je m’en méfie d’autant plus que même si je n’ai jamais eu d’Idéal féminin – actrice, top model… le féminin étant déjà à la base un idéal, je n’ai jamais aimé que des femmes dont je n’ai perçu la beauté qu’après le commencement de l’amour et donc de l’idéalisation. L’existence de l’idéal qui serait une préscience du bien total est dans mon expérience totalement invérifié. Il y a trop d’inconnues pour que mon petit esprit puisse imaginer l’idéal pour moi, alors pour les autres… L’idéal n’est pas probablement pas de l’ordre de la connaissance mais de la révélation.
Mon Idéal
Je suis incapable d’imaginer l’idéal.
L’idéal c’est toi et je ne t’avais jamais rêvée.
Comment saurais-je rêver de Dieu
Moi qui n’ai pas su t’imaginer avant que de te voir.
Moi qui avais vu tant de femmes,
Je n’ai pas pressenti ta beauté.
Si loin de moi et pourtant si proche
Si loin et pourtant essentielle.
Si proche et pourtant essentielle.
Sans toi, je ne suis qu’un désert stérile.
Comment le cœur du désert imaginerait
L’ombre des arbres de l’oasis ?
Comment la poussière sèche du désert imaginerait
L’eau sucrée du cœur de la date de l’oasis ?
Comment la pierre sèche battue de vent
Broyeuse de chaleur au plein de midi
Coupante de froid sous le ciel étincellant de la nuit
Saurait-elle l’amour du cœur de la mère
Allaitante sous la tente sous le palmier de l’oasis,
Et le goût de miel que donne le thé brûlant
Au lait que tête son enfant ?
Comment t’aurais-je rêvée ?
Quiconque prétend rêver d’un idéal
Ne rêve que de son propre enfer.
Mon idéal est là, sous tes paupières
Dans le sourire de tes lèvres.
Mon idéal est là, juste à deux pas,
Comme le puits est au cœur du désert
A deux dunes de l’homme qui meurt.
Mon idéal est là juste à deux pas.
Mon idéal est là juste à deux pas,
Et je ne te vois pas.
Je suis la pierre stérile du désert
Qui a senti la goutte de rosée sur ses grains de mica.
Je suis la pierre stérile du désert
Qui a frémi plus qu’aucun homme à cette étrange sensation.
Je suis la pierre stérile du désert
Qui se sait pierre stérile du désert.
Je suis la pierre folle et stérile du désert
Qui se souvient de la sensation d’humidité.
Je suis la pierre démente et stérile du désert
Qui rêve d’une fleur naissant sur elle
Juste là où l’eau l’a touchée.
Je suis la pierre démente et stérile du désert
Qui rêve d’une fleur naissant sur elle
Sans avoir jamais vu de fleur.
Je suis la pierre stérile et bénie du désert
Heureuse de savoir l’existence de l’eau.
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