samedi 19 novembre 2011

AVIDES !

« L’avidité rompt le sac » dit un proverbe espagnol. La perte d’équilibre entraîne la chute, quel truisme ! Pourtant il me semble que nombreuses sont les illustrations de cette évidence aujourd'hui : illustration écologique, économique, amoureuse, sociale, politique… J’ai écrit ce poème face aux appétits d’un syndicat allié aux volontés hégémoniques un peu trop exacerbées. Il irait tout aussi bien à la direction de mon entreprise qui quoique fortement bénéficiaire s’interroge sur comment l’être davantage et peut-être à moi-même qui ai repris des lasagnes aux carottes hier au soir :

L’appétit

Se peut-il qu’il soit si hideux
Le spectacle de tes yeux
Avec lequel tu attaques
Les mets qui sont sur la table

Pas un mot avant de t’asseoir
Tu n’irais pas jusqu'à surseoir
Un instant ton coup de canine
Dans cette chair diaphane, fine.

Tu romps la chair et le pain
De tes grosses et larges mains
Laissant d’amples tâches de graisse
Sur tes cuisses qui s’affaissent.

Ah quel spectacle odieux
De te voir si radieux
D’avoir comblé pour un instant
Tes plus bas et sales instincts

Nourriture, sexe ou pouvoir
Qu’importe ce qui te fait mouvoir
A ton absence de retenue
Tu seras toujours reconnu.

Partout tu seras toujours seul
Et jusqu'à l’heure du linceul
Car tu n’as pas conscience d’autrui
Quand te mène ton appétit.

Il te faudrait la présence
D’une idée, de l’élégance
Te faire prendre un peu de recul
Et t’amener jusqu'au calcul.

C’est en toi qu’il te faudrait chercher
Ce qui enfin te comblerait
Sinon comme tant bien avant toi
Ton appétit te dévorera !

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