Au commencement était l'amour, un dimanche, un long câlin avec ma fille Gabrielle. Une fois fini, elle m'a dit "j'aime les bisous du dimanche". Les bisous du dimanche... quelle belle expression poétique, car la poésie précise, identifie, magnifie. Ce ne sont pas n'importe quels bisous. Ils sont comme les habits autrefois "du dimanche". Voilà un poème qui ne demandait qu'à être écrit. Je l'écris donc et ... et quoi ? Que faites-vous de vos poèmes quand vous êtes comme moi, un poète "du dimanche" ? Rien. Ah si ! Vous l'envoyez à Catherine qui est une amie et une lectrice très gentille et elle vous dit d'un air gourmand : "J"ai beaucoup aimé ces bisous du dimanche mais.. il y a aussi ceux du mercredi". Ah oui, c'est vrai. J"écris donc les bisous du mercredi et les envoie à Catherine qui est plus encore dithyrambique - enthousiaste si vous préférez. Ah ! Je l'envoie donc à des amis et parmi eux Fred, qui le fait suivre à sa femme Sophie qui est institutrice et qui le fait apprendre à ses élèves pour la fête des mères. Un de mes poèmes est appris par des enfants, pour la fête des mères, décoré par des dessins ! Et j'ai reçu, il y a peu, encadrée, la photocopie en couleur de mon poème illustré par une petite fille, avec mon nom - le vrai - écrit aux crayons de couleurs comme un arc en ciel... comme un vrai nom de poète (A noir, E blanc, I rouge...). Pour des enfants, j'étais un vrai poète, un poète que l'on sait par coeur... Voilà donc pourquoi ce blog, pour voyager avec ceux qui le voudront en poésie sur la beauté, la force, la magie de la vie, maintenant que j'ai mon diplôme et que je peux emmener du monde.
Les bisous du mercredi
Les bisous du mercredi
Au goût de sucre candi
De miel ou de nutella
Savouré avec les doigts.
Les bisous du mercredi
Donnés entre chants et cris,
Parmi les appels pressants
"Viens Maman, Maman...",
Pour accourir admirer
Les trésors qu'ils ont trouvés,
Une feuille morte, un vieux sou,
Un bout de bois, un caillou
Qui finissent c'est trop cloche
Toujours au fond de nos poches.
Les bisous du mercredi
Qu'on fait aux bébés hardis,
Tout d'un coup ils se redressent,
Puis retombent sur leurs fesses.
Une fois, deux fois, à la troisième
Ils s'en retournent avec flegme
Remuer les graviers bleus
Qui se trouvent sous les jeux,
Malgré leurs mains et leurs joues grises
Nous les recouvrons de bises.
Les bisous du mercredi
Rouges, verts, jaunes aussi,
Ces bisous à la peinture
Ou bien à la confiture,
Ces bisous que l'on échange
Sans cesse avec nos anges
Donnés pour un gribouillis
Reçus pour de la Chantilly.
Ces bisous en défilé
Comme des perles enfilées
Sur le fil d'un collier
Et toutes dépareillées
Les bisous du mercredi
Appelés "bisous guérit!"
Qui sèchent toutes les larmes
Et apaisent les alarmes
Les pleurs pour un bobo
Les mauvais rêve du dodo.
Tous ces bisous que l'on égrène
Comme les rimes d'un poème,
Une ode à la vie qui passe
Et dont jamais on ne se lasse,
Heureux quand on la savoure
Toute parfumée d'amour.
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