mercredi 27 juillet 2011

Le gué

Poète en série certes mais pourquoi ne pas les mêler ? Faire une tresse, varier les plaisirs, faire contraste. Et puis à rester penché sur la même eau sombre, vous pourriez croire que je broie du noir. Ce qui n’est pas le cas du tout. Il y a des moments difficiles rares mais aussi des moments joyeux car à tout prendre je choisis la joie. Dans mes séries, il y a l’opposition, la complémentarité masculin – féminin. Les femmes naissent dans des fleurs, certaines dans des roses sur une culture hors sol – belle tige, belle couleur mais aucun parfum, uniquement décoratives à vendre 5€ la dizaine – et d’autres sont du terroir, bleuets, coquelicots, bruyères, lavandes, jasmins, lilas, muguets, vieilles roses parfumées, lys, marjolaines, carottes sauvages, myosotis à cueillir soi-même, à admirer sur pieds. Les hommes naissent eux dans les choux. Et les choux-fleurs eux que font-ils ? Certains dépriment :       

Névrose potagère

Au potager triste névrose
Car le chou fleur se rêve rose
Ou à défaut pour son bonheur
Être placé parmi les fleurs
Car leur beauté, et leur parfum
Les rapprochent du divin
Elles esquissent de leurs pétales
De belles étoiles végétales.

Si mal nommé, le chou-fleur pue
Tout boursouflé, moche, trapu
Les fleurs le boudent, l’injurient
Sur son odeur de fruit pourri
Ne pouvant être du gratin
Fleurir gracieusement le jardin
Et se compter parmi les belles
Il rêve d’une fin en béchamel.

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