Etant formé à la base aux mathématiques et à la logique, je suis toujours surpris par certains phénomènes, certaines résonances dans le désagréable – la multiplication des pertes - bien que je sache qu’elles existent et même dans le pire… et également dans le meilleur, mais là je les prends sans m’étonner plus que cela – profitons des belles choses ! Ici, la poésie, l’écrit n’est peut-être que la mise en conscience qui permet d’arrêter le phénomène, puisque c’est le résultat de ce poème – j’ai arrêté de tout perdre (A moins que je fasse plus attention ?). Ce qui est également intéressant c’est que la solution au mal-être est énoncée avant d’être connue « serre moi la main… ». Mon inconscient est plus intelligent que mon conscient et Tornado plus que le sergent Garcia, ma poésie plus que ma prose. C’est troublant par rapport à ce que j’ai reçu comme enseignement Cartésien où le vivant est décrit comme « animal machine » et pourtant quoi de plus mécanique que la raison ? Deux hommes guidés par l’unique raison font rigoureusement la même action raisonnable dans une même situation, raisonnement que l’on pourrait certainement inscrire dans un code informatique, une machine, code informatique contre code génétique, ne passerions-nous que d’une prison, d’un déterminisme à l’autre ? Ou peut-on être libre de soi-même ? Quel équilibre entre sens et liberté ?
Et oui, je me pose des questions de bac de philo devant tout le monde en même temps que je fais un exercice cathartique. C’est indécent et ce n’est même pas drôle. Je devrais présenter mes excuses, arrêter, mais cela me fait du bien… Que ne demande-t-on pas à ses amis ! Bah ils feront semblant au besoin. Bon le « poème » du jour :
Perte
Je perds tout, depuis deux mois,
Avant, cela ne m’arrivait pas
J’ai perdu ma carte de décryptage
Je n’ai plus le secret du langage
J’ai perdu mes clefs
Je n’ai plus de refuge
J’ai ensuite perdu ma montre
Car il n’est plus temps
Et j’ai aussi perdu les écouteurs de ma radio
Et je suis seul face au silence du monde
J’ai également perdu un exemplaire de mes poèmes
Comme si la beauté du passé voulait s’effacer de ma mémoire
Et je viens de perdre le rythme et la rime
Que me reste-t-il, si le présent ne chante plus ?
Depuis que je l’ai perdu,
Je perds tout,
Je sais où il semble être
Mais c’est un leurre, il n’y est pas
Peut-être devrais-je commencer par le chercher
Et j’arrêterais enfin de tout perdre
Pour le retrouver,
Dans sa maison,
Juste en face de la mienne
Ou ne vais-je pas m’y perdre moi-même ou m’y trouver?
…
Serre moi la main, mon enfant
Ne me perd pas
Car je ne sais même plus quand un poème est terminé
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