vendredi 12 août 2011

Autre éclat

Le désir est le contraire de la beauté, pour ceux et celles qui l'ignoreraient et qui me lisent - très peu nombreux si j'en crois les statistiques - je l'expliquerai vraisemblablement un jour sur ce blog. C'est un point important dans notre monde où les publicitaires jouent sans cesse de nos désirs en nous faisant croire qu'ils nous montrent seulement des beaux objets ou de belles personnes. Or bien évidemment nos désirs doivent être équilibrés par notre raison et si un désir devait nous amener devant un juge et ne voir les personnes que nous aimons qu'une semaine sur deux, il ne serait absolument pas désirable. Ce poème où l'on retrouve le thème du miroitement m'a été offert par Catherine et Aurore, amies charmantes et adorables et pourtant non désirées. Leurs beautés me sautaient au yeux et d'autant plus qu'un désir inassouvi m'avait privé de la beauté de mon épouse - contraste plus qu'agaçant, vous en conviendrez, car la beauté ne se révèle que dans le calme de l'esprit ou alors dans sa stupéfaction.


Extase

Le seul plaisir de te voir
Sans désir, sans espoir
Cette élégance de la vie
Bien au-delà de nos envies
Où la beauté sait apparaître
Comme sur les toiles d’un maître
D’un détail, d’un mûr jaune
La teinte dorée de l’automne.

Te voir telle que tu es
Douce comme un songe en été
Dans l’herbe fraiche près du ruisseau
Où murmurent les filets d’eau
Qui roulent des écus d’argent
Don du soleil ou bien du vent
Qui fait d’une caresse infime
Frissonner jusqu’à leurs cimes
Les peupliers guidant aux cieux
La promenade de mes yeux.

Te voir, sans un mouvement
Ou ceux que l’on fait à pas lents
Pour recouvrir dans la nuit
L’enfant découvert dans son lit,
Sans un bruit et en prenant le temps
De ressentir rien qu’un instant
La chaleur de son sommeil
Au toucher de sa peau vermeille.

Te voir et refermer les yeux
Pour dans cet astre mystérieux
Mon ame, conserver ta lumière
L’or ! dont tu m’as recouvert
Ne sentir au cœur nulle allarme
Même s’il s’écoule une larme
Au coin de mes paupières fermées
Preuve que tu m’as aveuglé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire