mercredi 17 août 2011

Serial poète II - le retour

Qui donne le premier du poète et de la muse ? La question du commencement est souvent essentielle, fondatrice de l'avenir. Les théogonies sont primordiales dans les mythes. La vie d'un homme est différente s'il se croit fruit de l'amour, d'un hasard, d'une erreur, d'un crime. Et il en est de même entre la muse et le poète. Lequel a commencé et pourquoi ? Chez Ronsard et son ode à Cassandre, la poésie est séductrice, chez Verlaine et son rêve familier elle est plaintive, chez moi, remerciements, mémoire, interrogation ?


La poule et l’œuf
Ou   la valse de l’éternité


Est-ce le poète qui fait la muse
Ou bien la muse, le poète
Moi cette question m’amuse
Mais peut-être qu’elle t’embête.

Je te vois la moue surprise
Des quatrains que je te tresse
Sur tes belles lèvres cerise
Est-ce bien à toi que je m’adresse ?

Oui. Je te souris et te regarde
Et t’admire encore davantage
De te voir ainsi sur tes gardes
En entendant mes hommages.

J’aime ta douce modestie
Comme tu acceptes mes fleurs
Comme si j’étais irréfléchi
Ou alors faisais une erreur.

Mais si avant de te connaître
Je m’amusais avec les mots
Ils étaient souvent des traîtres
Riaient de moi dans mon dos

Et puis je t’ai rencontrée,
Et ce fut un vrai miracle
Les mots viennent me chercher
Pour m’emmener en spectacle.

Et depuis je jongle avec eux
En m’étonnant moi-même
Sous le projecteur de tes yeux
De t’écrire tant de poèmes.

C’est bien toi, divine muse
Qui fait éclore mes poèmes
Comme la source qui fuse
Crée la fleur d’une graine.

Mais peut-être suis-je unique
Mu par ta grâce souveraine
A couronner ton front pudique
De mots sertis en diadème

C’est donc moi qui te fait muse
Moi qui te couronne
Et tant que mes vers ne s’usent
Ta beauté vit et rayonne.

Que sommes-nous l’un sans l’autre
Toi, femme sans bohème 
Moi un homme comme tant d’autres
Pas de quoi faire un poème.

Mais un sourire de tes yeux
Me provoque un tel émoi
Que fuse la langue des Dieux
Le Verbe vit à travers moi

Étrange beauté de la vie
Ce qui seul est morne et noir
Associé il resplendit
Pareil à un ostensoir.

Pourquoi nous ? quelle importance
C’est une mauvaise question
Chut. Profitons de cette chance
Dieu nous donne l’absolution.

Le Verbe a besoin de secret
Pour faire de la magie
Quand le voile est déchiré
Il n’y a plus que du dépit.

Laisse moi t’offrir mes mots
Que je grave sur le sable
Que tes sourires soient leurs échos
Dans mon esprit, ineffaçables.

Ma muse, mon ange, ma lumière
Soit ma filleule de jouvence
La seule, l’unique, la chère
A me baptiser d’innocence.  

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