Etrange habitude que d'écrire des poèmes. Pour qui ? Pourquoi ? Comment les offrir ? Doit-on les laisser morts, cachés, illisibles ou les laisser vivre un rien, au hasard d'un regard. Je sème l'ivraie.
lundi 23 décembre 2013
Rayon de soleil dans le ciel gris
Vous souvenez vous madame
Nous arpentions le macadam
L'un, l'autre en sens inverse
Pressés d'éviter l'averse.
Mais un souvenir mutuel
Comme le soleil déchire le ciel
Celui de nos éclats de rire
Nous amena à ralentir,
A arrêter nos pas pressés
Pour finalement nous adresser
Quelques mots bien innocents
Sur la vie, sur nos enfants,
Et le ciel au diapason
Prit son temps pour la mousson,
Et d'un rayon d'or pur d'été
Souligna votre beauté.
Avec l'arrivée des jours sombres
Ces jours où l'on fleurit les tombes,
De lumière, j'ai grand besoin
Puis-je m'en remettre à vos soins ?
Vous que le soleil caresse
Pour un petit moment d'ivresse,
Ne pourriez vous l'appeler
Pour me remémorer l'été.
Et tant pis s'il n'y a pas de miracle
Si je pris le hasard pour l'oracle,
Votre vie, votre gaîté
Sauront bien vite me consoler.
lundi 9 décembre 2013
Purification
Le membre amputé de mes possibles
Me réveille la nuit en songes irascibles
Et ma vie s’envole dans sa douleur
Qui me dévore le jour, de colère et d’aigreur.
L’irréel dissipe ma vie
Et la peur et l’angoisse et l’envie
De rien qui n’est, ni ne sera,
Et mon temps s’évapore mais ne s’écoule pas.
Le pardon parfois m’éteint
Je me baptise dans ce Jourdain
Je suis la lumière dans mes yeux clos
Dans le lieu où seul le silence a un écho.
Rien ne me manque alors, Je suis complet,
Serein, heureux simplement d’exister.
Me réveille la nuit en songes irascibles
Et ma vie s’envole dans sa douleur
Qui me dévore le jour, de colère et d’aigreur.
L’irréel dissipe ma vie
Et la peur et l’angoisse et l’envie
De rien qui n’est, ni ne sera,
Et mon temps s’évapore mais ne s’écoule pas.
Le pardon parfois m’éteint
Je me baptise dans ce Jourdain
Je suis la lumière dans mes yeux clos
Dans le lieu où seul le silence a un écho.
Rien ne me manque alors, Je suis complet,
Serein, heureux simplement d’exister.
dimanche 1 décembre 2013
Longueur en bouche
J' aime ta mine gourmande
Quand tu médis quand tu gourmandes
L'un ou l'autre de nos voisins
De traits acides et mesquins.
Cet air de petite peste
A la langue preste et leste
Qui vilipende et assassine
Malgré cette moue enfantine.
Renoncer à l'équilibre
Un petit moment être libre
Pour retrouver en ta présence
La méchanceté de l'innocence,
Quand les mots sans conséquence
Nous ramènent jusqu'à l'enfance.
Sans aucune responsabilité
Et savourer la légèreté
De tes yeux de petite fille
Qui me consument et qui pétillent
Plus encore qu'un vin de champagne
Font battre à mon coeur la campagne.
Je te prendrais volontiers la main
Et te disant, crânement "viens !"
A deux pas le printemps fleurit
Allons y rêver, mon amie"
Mais mon âge me rattrape
Je ris de ton air de pirate
Il me faut te dire adieu
Et laisser là, tes si beaux yeux.
Dont les bulles éclatent toujours
Et encore après deux jours
Donnant à la saveur de ta beauté
Une touche subtile de regret.
Quand tu médis quand tu gourmandes
L'un ou l'autre de nos voisins
De traits acides et mesquins.
Cet air de petite peste
A la langue preste et leste
Qui vilipende et assassine
Malgré cette moue enfantine.
Renoncer à l'équilibre
Un petit moment être libre
Pour retrouver en ta présence
La méchanceté de l'innocence,
Quand les mots sans conséquence
Nous ramènent jusqu'à l'enfance.
Sans aucune responsabilité
Et savourer la légèreté
De tes yeux de petite fille
Qui me consument et qui pétillent
Plus encore qu'un vin de champagne
Font battre à mon coeur la campagne.
Je te prendrais volontiers la main
Et te disant, crânement "viens !"
A deux pas le printemps fleurit
Allons y rêver, mon amie"
Mais mon âge me rattrape
Je ris de ton air de pirate
Il me faut te dire adieu
Et laisser là, tes si beaux yeux.
Dont les bulles éclatent toujours
Et encore après deux jours
Donnant à la saveur de ta beauté
Une touche subtile de regret.
lundi 25 novembre 2013
Sainte Catherine
Comme le veut la tradition, il y avait des chapeaux ridicules à la cantine pour souligner les filles non mariées qui passaient leur 25 ans. C'est dommage il n'existe pas de Saint Gédéon. Cela a toujours l'avantage de me faire penser à Catherine qui est une muse adorable. A quelque chose, malheur est bon.
Sainte Catherine
Ma Cathy, ma sainte, ma muse
Approche ton oreille que je m'amuse
Je te dirai tout bas des vers
Des doux, des frais, des tendres, des verts.
Je te dirai ta beauté quand tu souris
Quand la courbe des tes lèvres s'épanouit
Tes yeux qui d'étoiles fleurissent
Ton visage qui éclôt tel un narcisse
Au printemps près des ruisseaux,
Viens, Je te le murmurerai comme fredonne un filet d'eau,
Toi, la pure, la si bien nommée
Sur tes rives, j'aime tant me promener,
Sous ta lumière toujours douce
Dans ton charme qui m'éclabousse
Ta gentillesse, ta grâce, ta patience
Toi, si douce pareille aux longues journées d'enfance,
Viens, ma belle, mon paysage
Mon amie, ma soeur, ma toujours sage
Approche ton oreille que je t'encense,
Belle Cathy, ma muse, ma sainte.
Sainte Catherine
Ma Cathy, ma sainte, ma muse
Approche ton oreille que je m'amuse
Je te dirai tout bas des vers
Des doux, des frais, des tendres, des verts.
Je te dirai ta beauté quand tu souris
Quand la courbe des tes lèvres s'épanouit
Tes yeux qui d'étoiles fleurissent
Ton visage qui éclôt tel un narcisse
Au printemps près des ruisseaux,
Viens, Je te le murmurerai comme fredonne un filet d'eau,
Toi, la pure, la si bien nommée
Sur tes rives, j'aime tant me promener,
Sous ta lumière toujours douce
Dans ton charme qui m'éclabousse
Ta gentillesse, ta grâce, ta patience
Toi, si douce pareille aux longues journées d'enfance,
Viens, ma belle, mon paysage
Mon amie, ma soeur, ma toujours sage
Approche ton oreille que je t'encense,
Belle Cathy, ma muse, ma sainte.
mercredi 13 novembre 2013
Le chant du départ
Ah, là ç'est fait... déjà ! vous
nous quittez.
Et c'est mon âme qu'ainsi vous emportez.
Je vous vois droite et vive, votre petit sourire
Déjà ailleurs, déjà plongeant vers l'avenir.
Et moi je reste là, si enclin à vous suivre
Savourant votre charme comme le bonheur de vivre
Retenant avec peine quelques profonds soupirs,
Déjà triste... pourtant comblé, par votre souvenir.
Eh, je le vois bien, je vous retiens à peine
Ma tête bout; mon sang s'affole dans mes veines
Vous ? vous dansez, un pied, puis l'autre, prête à vous enfuir
Indifférente ou presque au temps qui me déchire.
C'est dur mais c'est comme ça que je vous aime,
Toujours partie, toujours partante, jamais une autre, jamais la même
Fugace et lumineuse, pétillante comme un vin de bohème
Que j'essaie de garder dans les vers d'un poème.
Et c'est mon âme qu'ainsi vous emportez.
Je vous vois droite et vive, votre petit sourire
Déjà ailleurs, déjà plongeant vers l'avenir.
Et moi je reste là, si enclin à vous suivre
Savourant votre charme comme le bonheur de vivre
Retenant avec peine quelques profonds soupirs,
Déjà triste... pourtant comblé, par votre souvenir.
Eh, je le vois bien, je vous retiens à peine
Ma tête bout; mon sang s'affole dans mes veines
Vous ? vous dansez, un pied, puis l'autre, prête à vous enfuir
Indifférente ou presque au temps qui me déchire.
C'est dur mais c'est comme ça que je vous aime,
Toujours partie, toujours partante, jamais une autre, jamais la même
Fugace et lumineuse, pétillante comme un vin de bohème
Que j'essaie de garder dans les vers d'un poème.
jeudi 7 novembre 2013
Temps libre
Dans le filet de la malhonnêteté
Je me débats sans nécessité,
Je me défends, j'argumente,
Bien que je sache qu'ils me mentent.
Je me blesse, je m'affole
Bien avant de lier parole
Et leurs insidieux mensonges
En viennent à polluer mes songes.
Il suffit. Que vienne le silence.
Que l'anxiété le cède à mon indifférence,
Qu'importe qu'ils soient ou non malhonnêtes,
Il ne sert à rien de leur tenir tête,
Mais surtout ne pas perdre mon temps
A leur accorder un moment.
Je me débats sans nécessité,
Je me défends, j'argumente,
Bien que je sache qu'ils me mentent.
Je me blesse, je m'affole
Bien avant de lier parole
Et leurs insidieux mensonges
En viennent à polluer mes songes.
Il suffit. Que vienne le silence.
Que l'anxiété le cède à mon indifférence,
Qu'importe qu'ils soient ou non malhonnêtes,
Il ne sert à rien de leur tenir tête,
Mais surtout ne pas perdre mon temps
A leur accorder un moment.
dimanche 3 novembre 2013
Dans les pages noires
Dans les pages noires de mon dictionnaire
Se cachent mes mots élémentaires :
Écrit en encre noire de chine
Ma définition de philogyne.
Pour les lire, mieux que devin,
Être l'ébauche d'un écrivain
Sentir qu'il nous manque des mots
Pour penser à panser nos maux.
Plus de la moitié de l'amour
Ne peut s'exprimer au grand jour
Le plus sage, le plus évident
De l'amour est outrageant.
Taisez vous, taisez vous mes sœurs
Qu'importe vos peines ou vos malheurs
Qu'importe ! Que vous ayez raisons !
Pas de mots ? Pas besoin de baillons.
Qu'importe qu'on vous batte, qu'on vous tue
Qu'on vous vende, qu'on vous prostitue
Car pour pouvoir vous répandre
Il vous faudrait le mot misandre
Qui se dérobe dans les profondeurs
De nos consciences, de nos noirceurs
Qu'importe qu'elles soient nos mères
Nos filles voilées sous la grammaire.
Silence !!! Gardez vos troubles sentiments
Pour vos fils, vos pères ou vos amants !
Je suis sûr de ne point me méprendre
Vous cherchiez, gueuses, le mot philandre,
Cette langue cachée, secrète
Elle me hante et elle m'entête
Et ces mots je voudrais vous les écrire
Nous les donner pour mieux en rire.
Las, ma voix se meurt, se perd,
Comme ces mots de mon dictionnaire
Quand encore les pages roses déclinent
Des sentences mortes et misogynes.
Se cachent mes mots élémentaires :
Écrit en encre noire de chine
Ma définition de philogyne.
Pour les lire, mieux que devin,
Être l'ébauche d'un écrivain
Sentir qu'il nous manque des mots
Pour penser à panser nos maux.
Plus de la moitié de l'amour
Ne peut s'exprimer au grand jour
Le plus sage, le plus évident
De l'amour est outrageant.
Taisez vous, taisez vous mes sœurs
Qu'importe vos peines ou vos malheurs
Qu'importe ! Que vous ayez raisons !
Pas de mots ? Pas besoin de baillons.
Qu'importe qu'on vous batte, qu'on vous tue
Qu'on vous vende, qu'on vous prostitue
Car pour pouvoir vous répandre
Il vous faudrait le mot misandre
Qui se dérobe dans les profondeurs
De nos consciences, de nos noirceurs
Qu'importe qu'elles soient nos mères
Nos filles voilées sous la grammaire.
Silence !!! Gardez vos troubles sentiments
Pour vos fils, vos pères ou vos amants !
Je suis sûr de ne point me méprendre
Vous cherchiez, gueuses, le mot philandre,
Cette langue cachée, secrète
Elle me hante et elle m'entête
Et ces mots je voudrais vous les écrire
Nous les donner pour mieux en rire.
Las, ma voix se meurt, se perd,
Comme ces mots de mon dictionnaire
Quand encore les pages roses déclinent
Des sentences mortes et misogynes.
mercredi 23 octobre 2013
Chères blessures
J'aimais mieux quand je t'aimais
Quand tous les jour je te parlais
A chaque heure de solitude,
Je me ruais dans mon habitude
De te parler sans retenu
De mon amour, de mes points de vue
Et comme séquelles de cette époque
Je garde un étrange tic, un toc.
Je n'entre plus dans une douche
Sans avoir ton nom à la bouche,
Je ne lève plus les yeux au ciel,
Sans t'y voir, ma jouvencelle.
Mais seuls ces mirages perdurent.
Mon amour est mort et c'est dur,
Et si je soliloque encore
C'est que je ressasse à tort,
De mesquins problèmes hideux,
D'argent ou de contentieux,
Ce n'est plus ton beau sourire
Dont je rêve et qui m'inspire,
Même si j'en garde des cicatrices
Je regrette ma muse inspiratrice
Ta froideur et ton indifférence,
Qui me hissaient hors de mon existence,
L'amour a un parfum d'enfance
Une odeur forte, suave et dense,
Dont chaque souvenir involontaire
Prend un arrière goût amer.
Quand tous les jour je te parlais
A chaque heure de solitude,
Je me ruais dans mon habitude
De te parler sans retenu
De mon amour, de mes points de vue
Et comme séquelles de cette époque
Je garde un étrange tic, un toc.
Je n'entre plus dans une douche
Sans avoir ton nom à la bouche,
Je ne lève plus les yeux au ciel,
Sans t'y voir, ma jouvencelle.
Mais seuls ces mirages perdurent.
Mon amour est mort et c'est dur,
Et si je soliloque encore
C'est que je ressasse à tort,
De mesquins problèmes hideux,
D'argent ou de contentieux,
Ce n'est plus ton beau sourire
Dont je rêve et qui m'inspire,
Même si j'en garde des cicatrices
Je regrette ma muse inspiratrice
Ta froideur et ton indifférence,
Qui me hissaient hors de mon existence,
L'amour a un parfum d'enfance
Une odeur forte, suave et dense,
Dont chaque souvenir involontaire
Prend un arrière goût amer.
mardi 15 octobre 2013
Plainte
De quoi te plains-tu ?
Es-tu pauvre et dévêtu ?
Es-tu plus nu encore que ça ?
Sans amour autour de toi ?
De quoi te plains-tu ?
Es-tu dans le froid et nu ?
Affamé et transi ?
Innocent et pourtant haï ?
Dis vraiment pourquoi te plaindre ainsi ?
Es tu Juif au milieu des nazis ?
Arménien dans le désert d'Anatolie ?
Cambodgien, Syrien ou un Tutsi ?
Non, Alors de quoi te plains tu ?
Avec ton air d'enfant têtu ?
A quoi donc te sert ta rage ?
A l'entretenir ? Tu la partages ?
Mieux te vaudrait être silencieux
T'abîmer dans la splendeur des cieux.
Oui, souris, et regarde au ciel
Glisser légère la tourterelle.
Es-tu pauvre et dévêtu ?
Es-tu plus nu encore que ça ?
Sans amour autour de toi ?
De quoi te plains-tu ?
Es-tu dans le froid et nu ?
Affamé et transi ?
Innocent et pourtant haï ?
Dis vraiment pourquoi te plaindre ainsi ?
Es tu Juif au milieu des nazis ?
Arménien dans le désert d'Anatolie ?
Cambodgien, Syrien ou un Tutsi ?
Non, Alors de quoi te plains tu ?
Avec ton air d'enfant têtu ?
A quoi donc te sert ta rage ?
A l'entretenir ? Tu la partages ?
Mieux te vaudrait être silencieux
T'abîmer dans la splendeur des cieux.
Oui, souris, et regarde au ciel
Glisser légère la tourterelle.
dimanche 6 octobre 2013
Erreur d'aiguillage
Était-ce pour pouvoir très chère
Vous toucher en quelques vers
Mimer une erreur, une maladresse
Pour qu'enfin à vous je m'adresse,
Oh, quelques mots, quelques compliments
Que je réprime violemment
Chaque fois que j'ai l'infini plaisir
Cécile, de vous voir sourire ?
Puisqu'aujourd'hui mon inconscient
Me dévoile incidemment,
Je n'ai plus qu'à avouer
A quel point vous me troublez.
Mais par pitié, n'ayez pas peur
Je me contente de ce bonheur
De ce plaisir si intense
De vous admirer en silence.
Dans la rubrique, poème pratique en cas d'erreur de destinataire d'un mail? Le prénom est modifiable. La dame en a souri, c'est toujours cela de pris sur la morosité des temps.
dimanche 29 septembre 2013
Rouages internes
La mort t’effraie, moi, je l’attends
Tu ne voudrais pas mourir sans
Avoir vu, ces îles aux sables blancs,
Ces forêts sombres, humides et denses.
Et ton rêve te tient en son haleine
T’aide à passer le jour et à porter ta peine
Moi, je pense au calme de mon père mort,
Apaisé et serein, ne craignant plus le sort.
Qu’importe la couleur du sable
Les forêts de banians, de ficus ou d’érables
La vue sur la plaine me ravit, me contente
Je ne passerai pas ma vie en une futile attente.
Savoir qu’elle a une fin me comble et me rassure
Avec elle enfin finiront mes blessures,
Ma brave amie, de tous lieux, de tous temps
Que j’invoquais souvent , déjà, étant enfant.
Ne plaignons pas les pierres, mais plaignons les souffrants
Ne pleurons pas les morts mais plutôt les vivants,
La vie où qu’elle soit est souffrance,
Sous les cieux étrangers ou sous le ciel de France.
mardi 24 septembre 2013
Dialectique du poète et de sa muse
Une belle femme, le plus sot poète,
L’une rêve en souriant, l’autre rime à tue-tête
Lui se pare de mots, énormes et vains
Réclame un hochet de grand écrivain,
Trahit, plagie, anone et répète,
Chaos dérisoire où l’esprit s’entête.
Elle, ses yeux brillent, la vie s’y reflète
Ses calmes sereins avant ses tempêtes,
La ride du lac où surfe le vent
Finit sur ses lèvres en acquiescement
Son profond silence est un pur sonnet
Car un vrai poète sait rester muet.
dimanche 8 septembre 2013
Premier chapitre de la thermodynamique du vers
Devons-nous avoir peur de la poésie
? Pouvons-nous définir une pression poétique telle quelle deviendrait insupportable,
ou d'une puissance telle qu'elle déformerait les esprits ? Est-ce le nombre
de mots par unité de temps, le nombre de rimes, est-ce l'octosyllabe ou
l'alexandrin qui permet la meilleure pression ? Quel est le lien
entre pression et température ? La notion de poème parfait a-t-elle un
sens ? La poésie est-elle un phénomène adiabatique ? Quoiqu'il en soit,
malgré l'utilisation du rythme et de la rime, l'entropie poétique est toujours
positive.
Pression poétique des poèmes parfaits
Une rime
Et tu t'animes
Trois vers
Est-ce pervers
Une strophe
La catastrophe
Puis deux
Mais c'est odieux !
D'alexandrins
Que c'est malsain
Sous douze pieds
T'es oppressée.
Tout un Sonnet ?
Tu es sonnée.
Et dans cette pression poétique
Tu t'affoles et tu paniques
Elle est trop forte
Et elle t'emporte
Dans le silence
Et l'inconscience
Dans les profondeurs
De ton cœur.
Pression poétique des poèmes parfaits
Une rime
Et tu t'animes
Trois vers
Est-ce pervers
Une strophe
La catastrophe
Puis deux
Mais c'est odieux !
D'alexandrins
Que c'est malsain
Sous douze pieds
T'es oppressée.
Tout un Sonnet ?
Tu es sonnée.
Et dans cette pression poétique
Tu t'affoles et tu paniques
Elle est trop forte
Et elle t'emporte
Dans le silence
Et l'inconscience
Dans les profondeurs
De ton cœur.
lundi 2 septembre 2013
Poète maudit ?
Comme je l'ai fait un nombre multiple
de fois, j'ai composé un poème sous l'influence d'une de mes collègues dont
le brun des cheveux et du regard faisaient un beau contraste sur sa peau
légèrement sombre. Cela n'était pas sans évoquer Soulage, grand peintre
qui a beaucoup travaillé sur le noir. J'ai l'habitude de remercier mes
muses en leur envoyant le résultat de ce qu'elles provoquent. J'ai été
mal reçu bien que le poème ne comprenait aucun sous-entendu et était accompagné
comme toujours de précautions oratoires sur son caractère innocent. J'avoue
que j'aime et que je déteste cette situation.
Je la déteste parce que elle est désagréable. Je me suis fait plaisir, j'ai voulu le partager et j'ai été inopportun et incompris.
Mais j'aime cette situation parce qu'elle pose des questions, notamment celle-ci : pourquoi peut-il être considéré comme indécent d'envoyer un poème - sans sous-entendu, proposition... à une femme ? Cela n'était pas le premier mais le second, "mais le premier était court " m'a-t-elle dit, comme si la longueur avait une influence (5 strophes de 4 vers, vous pensez si c'est long ! Décidément un poème finalement est toujours trop long). Il s'était passé bien 1 an entre les deux envois dont plus 6 mois sans que je la revois. J'ai connu des séducteurs plus empressés. Et puis si la poésie était un moyen de séduction, je le saurai. Réellement, l'effet le plus visible est la différenciation : c'est un poète, sous-entendu un fou, un benêt.... pas beaucoup de points communs avec le parfait prince charmant.
Un de mes collègues qui lui dit tous les jours, qu'elle est "son soleil" est factuellement bien plus insistant même s'il est - je pense - tout aussi innocent que moi. Cependant il a 10 ans de plus et peut-être n'est-il pas perçu comme un danger. Qu'est-ce donc qui est craint ? Pourquoi la forme poétique pose-t-elle un problème supérieur ? Parce qu'elle est plus puissante ? Mais ne faut-il pas juger d'une puissance sur sa puissance ou sur sa finalité ? Faut-il craindre le feu ? celui du bûcher ou celui de la bougie ? Celui qui détruit ou celui qui éclaire ? Cela pose la question de nos jugements toujours très instinctifs.
J'aime aussi la poésie pour cela, la rime dans sa contrainte assumée a parfois plus d'intelligence que mon esprit qui ignore les siennes.
Poème à la muse qui ne se savait pas
Ah, mon dieu, quel crime
Je vous ai envoyé des rimes
Et j'ai osé sur le papier
Parler de votre beauté.
Par pitié, pardonnez moi
Je ne voulais causer votre émoi
Car c'est vraiment un jeu d'enfant
De s'amuser en rimant.
C'est un bien étrange légo
D'emboîter ainsi les mots
C'est mon vice et ma folie
Le plus grand plaisir de ma vie.
Je sais c'est très mal élevé
D'avoir ainsi voulu jouer
Avec vous sans vous prévenir
Qu'il n'y a rien à retenir.
Qu'un simple sourire amusé
A l'influence de votre beauté
Sur mon piètre esprit si bête
Qu'il se rêve parfois poète.
Navré que vous n'ayez souri
Mes vers n'étaient pas réussis
Ou peut-être ne savez vous pas qu'existe
Cette race étrange des artistes.
Ou peut-être jamais rencontré
De ces grands inadaptés,
Qui laissent la beauté, l'innocence
Prendre barre sur leur existence.
Certains prennent des photos
D'autres jouent avec les mots
D'autres les doigts plein de peinture,
Tous révèlent une autre nature.
Ce que les autres voient à peine
Ils s'échinent à perdre haleine
A en souligner le miracle,
Et à en être aussi l'oracle.
Ainsi voilà vous êtes une muse
Vous l'ignorez, si je ne m'abuse,
C'est votre droit de vouloir l'ignorer
Je n'ai plus qu'à m'incliner.
Je repars avec mon poème
Et ma pauvre âme à la peine
Triste que trois mots de joie
Puissent provoquer de l'effroi.
Et demeurant toujours pervers
Si j'écris encore quelques vers
Dictés par l'un de vos charmes
N'ayez pas le cœur en alarme.
Je ne les dirai plus qu'au vent
A peine nés, déjà néant
Ainsi en est-il de la poésie
Comme de la beauté de la vie.
Je la déteste parce que elle est désagréable. Je me suis fait plaisir, j'ai voulu le partager et j'ai été inopportun et incompris.
Mais j'aime cette situation parce qu'elle pose des questions, notamment celle-ci : pourquoi peut-il être considéré comme indécent d'envoyer un poème - sans sous-entendu, proposition... à une femme ? Cela n'était pas le premier mais le second, "mais le premier était court " m'a-t-elle dit, comme si la longueur avait une influence (5 strophes de 4 vers, vous pensez si c'est long ! Décidément un poème finalement est toujours trop long). Il s'était passé bien 1 an entre les deux envois dont plus 6 mois sans que je la revois. J'ai connu des séducteurs plus empressés. Et puis si la poésie était un moyen de séduction, je le saurai. Réellement, l'effet le plus visible est la différenciation : c'est un poète, sous-entendu un fou, un benêt.... pas beaucoup de points communs avec le parfait prince charmant.
Un de mes collègues qui lui dit tous les jours, qu'elle est "son soleil" est factuellement bien plus insistant même s'il est - je pense - tout aussi innocent que moi. Cependant il a 10 ans de plus et peut-être n'est-il pas perçu comme un danger. Qu'est-ce donc qui est craint ? Pourquoi la forme poétique pose-t-elle un problème supérieur ? Parce qu'elle est plus puissante ? Mais ne faut-il pas juger d'une puissance sur sa puissance ou sur sa finalité ? Faut-il craindre le feu ? celui du bûcher ou celui de la bougie ? Celui qui détruit ou celui qui éclaire ? Cela pose la question de nos jugements toujours très instinctifs.
J'aime aussi la poésie pour cela, la rime dans sa contrainte assumée a parfois plus d'intelligence que mon esprit qui ignore les siennes.
Poème à la muse qui ne se savait pas
Ah, mon dieu, quel crime
Je vous ai envoyé des rimes
Et j'ai osé sur le papier
Parler de votre beauté.
Par pitié, pardonnez moi
Je ne voulais causer votre émoi
Car c'est vraiment un jeu d'enfant
De s'amuser en rimant.
C'est un bien étrange légo
D'emboîter ainsi les mots
C'est mon vice et ma folie
Le plus grand plaisir de ma vie.
Je sais c'est très mal élevé
D'avoir ainsi voulu jouer
Avec vous sans vous prévenir
Qu'il n'y a rien à retenir.
Qu'un simple sourire amusé
A l'influence de votre beauté
Sur mon piètre esprit si bête
Qu'il se rêve parfois poète.
Navré que vous n'ayez souri
Mes vers n'étaient pas réussis
Ou peut-être ne savez vous pas qu'existe
Cette race étrange des artistes.
Ou peut-être jamais rencontré
De ces grands inadaptés,
Qui laissent la beauté, l'innocence
Prendre barre sur leur existence.
Certains prennent des photos
D'autres jouent avec les mots
D'autres les doigts plein de peinture,
Tous révèlent une autre nature.
Ce que les autres voient à peine
Ils s'échinent à perdre haleine
A en souligner le miracle,
Et à en être aussi l'oracle.
Ainsi voilà vous êtes une muse
Vous l'ignorez, si je ne m'abuse,
C'est votre droit de vouloir l'ignorer
Je n'ai plus qu'à m'incliner.
Je repars avec mon poème
Et ma pauvre âme à la peine
Triste que trois mots de joie
Puissent provoquer de l'effroi.
Et demeurant toujours pervers
Si j'écris encore quelques vers
Dictés par l'un de vos charmes
N'ayez pas le cœur en alarme.
Je ne les dirai plus qu'au vent
A peine nés, déjà néant
Ainsi en est-il de la poésie
Comme de la beauté de la vie.
lundi 26 août 2013
Bronzage
Elle est timide devant le soleil
Sa peau prend des tons vermeils
Puis se brunit en touches délicates
La maquillant comme une chatte,
Prête à bondir dessus sa proie
A s’amuser de son effroi,
Elle devient aussi coquillage,
Porcelaine au fin camouflage
Entre le rose et le marron,
Le sable fait son apparition,
Et ses yeux du plus bel azur
Prennent la teinte de l’onde pure
Sur sa peau comme une plage
Je me perds dans son paysage
Et mon amour comme la marée
La parcourt sans s’en lasser.
Sa peau prend des tons vermeils
Puis se brunit en touches délicates
La maquillant comme une chatte,
Prête à bondir dessus sa proie
A s’amuser de son effroi,
Elle devient aussi coquillage,
Porcelaine au fin camouflage
Entre le rose et le marron,
Le sable fait son apparition,
Et ses yeux du plus bel azur
Prennent la teinte de l’onde pure
Sur sa peau comme une plage
Je me perds dans son paysage
Et mon amour comme la marée
La parcourt sans s’en lasser.
samedi 10 août 2013
La vie trop lâche
Ton image peu à peu s'efface
Dans mon cœur de plus en plus d'espace
Je me perds, errant dans ce lieu vide
Où je fus de ta chaude lumière avide.
Froide, elle glisse aujourd'hui sur les murs nus
Tombant des baies rigides aux structures d'alu
Je m'ennuie et m'étiole dans ce jour de clinique
La raison libérée toujours plus apathique.
Rends moi donc mes chaînes que je m'espère libre
L'énergie flamboyante de mon cœur en délire
La beauté de ton nom à répéter sans cesse
Tes sourires, tes regards qui me mettaient en liesse
Tes refus, ton mépris qui m'a tant déprimé
Je soupire maintenant de plus te pleurer.
mardi 30 juillet 2013
Contraste
La couleur de tes yeux noirs
Rappelle celle du manteau du soir
A la doublure rouge sang,
Entre le mat et le brillant.
Comme une étoile solitaire
Une épingle de lumière
Plantée dans ce profond velours
Qui drape la fin du jour
Dans le sourire et le silence
Sereinement, sans impatience,
Je contemple dans cette nuit
Ta beauté qui tremble et luit
Et s’estompe en ton absence
Qu’importe, car j’ai la science
Simplement en fermant les paupières
De me rappeler ta lumière.
D’un rien, revenir à la brune
Rêver sous ce ciel sans lune
A ce contraste si troublant
Entre le mat et le brillant.
Rappelle celle du manteau du soir
A la doublure rouge sang,
Entre le mat et le brillant.
Comme une étoile solitaire
Une épingle de lumière
Plantée dans ce profond velours
Qui drape la fin du jour
Dans le sourire et le silence
Sereinement, sans impatience,
Je contemple dans cette nuit
Ta beauté qui tremble et luit
Et s’estompe en ton absence
Qu’importe, car j’ai la science
Simplement en fermant les paupières
De me rappeler ta lumière.
D’un rien, revenir à la brune
Rêver sous ce ciel sans lune
A ce contraste si troublant
Entre le mat et le brillant.
samedi 20 juillet 2013
Spectacle chez la fleuriste
C'est beau un homme avec un bouquet
De roses ou bien de pensées
Armé d'une épée de fleurs
Partant à l'assaut d'un cœur.
Jeune le pas conquérant
Ou bien vieux plus hésitant,
Et changeant de point de vue
En tournant le coin de la rue.
"Et si elle allait dire non."
"Qu'ai-je à perdre de toute façon."
Voilà qu'il danse avec son fushia
Moitié tango, moitié salsa
Il chaloupe d'hésitation
Repart avec résolution
Seul dans son monde intérieur
Mi à sa joie, mi sa peur.
Sauf celui aux chrysanthèmes
Et qui sanglote un "je t'aime"
Errant, arrosant de ses pleurs
Les belles étoiles de ses fleurs.
De roses ou bien de pensées
Armé d'une épée de fleurs
Partant à l'assaut d'un cœur.
Jeune le pas conquérant
Ou bien vieux plus hésitant,
Et changeant de point de vue
En tournant le coin de la rue.
"Et si elle allait dire non."
"Qu'ai-je à perdre de toute façon."
Voilà qu'il danse avec son fushia
Moitié tango, moitié salsa
Il chaloupe d'hésitation
Repart avec résolution
Seul dans son monde intérieur
Mi à sa joie, mi sa peur.
Sauf celui aux chrysanthèmes
Et qui sanglote un "je t'aime"
Errant, arrosant de ses pleurs
Les belles étoiles de ses fleurs.
samedi 13 juillet 2013
Mauvaise humeur
Rester seul, en mauvaise compagnie
Dans le silence, cette présence amie
A ruminer des pensées ténébreuses
Seul moyen d’avoir une heure heureuse.
Pas un mot, pas une parole
Seuls ceux que j’écris et j’immole
Sur cette page de suaire blanc
Où l’encre coagule, si lentement.
Je suis l’enfant sombre de l’ennui
Torturant les insectes et les lettres à l’envie
L’A noir des mouches vrombissantes
Encastré, écrasé en mes rimes étouffantes.
Quand j’aurai malfaisant assouvi ma passion
Je reprendrai sournois le masque de la raison
Et l’estomac léger, et le sourire aux lèvres,
J’errerai, jusqu’au prochain accès de fièvre.
lundi 8 juillet 2013
Froide journée
Dans ce froid matin d'Avril
Une mère et sa petite fille
"Voulez-vous de beaux paniers ?
Ou une fleur en osier ?".
Oh, non, pas d'objet inutile,
Je remercie, je souris, et je file...
... Cette gamine et ses paniers
... les miens face à la cheminée...
Tss, j'aurais dû prendre un sourire
Soyons fou, un éclat de rire,
"Madame, mademoiselle, donnez-moi des sourires chauds
Pour une poignée d'euros"
Soulager ma bourse lourde
D' un petit geste en velours
Mettre dans les leurs, dans mon coeur
Un brin de lumière, de chaleur.
Dans ce dimanche de crise
Étouffant de brumes grises
Les yeux fixés sur ma raison
J'ai glissé sur les maisons,
Comme un spectre, comme une ombre
Bien plus amer et plus sombre
Me promettant la prochaine fois
De me pousser à la joie...
Dans ce froid matin d'Avril
Une mère et sa petite fille
"Voulez-vous de beaux paniers ?
Ou une fleur en osier ?".
Oh, non, pas d'objet inutile,
Je remercie, je souris, et je file...
... Cette gamine et ses paniers
... les miens face à la cheminée...
Tss, j'aurais dû prendre un sourire
Soyons fou, un éclat de rire,
"Madame, mademoiselle, donnez-moi des sourires chauds
Pour une poignée d'euros"
Soulager ma bourse lourde
D' un petit geste en velours
Mettre dans les leurs, dans mon coeur
Un brin de lumière, de chaleur.
Dans ce dimanche de crise
Étouffant de brumes grises
Les yeux fixés sur ma raison
J'ai glissé sur les maisons,
Comme un spectre, comme une ombre
Bien plus amer et plus sombre
Me promettant la prochaine fois
De me pousser à la joie...
mercredi 26 juin 2013
La leçon
Il se débattait nu sur le brancard
Pleurait, échapait aux immenses mains
Des infirmières blafardes
Cherchant la fine veine de son cou.
Il pleurait de ses hocquets d'enfant sans mots
Quand la terreur gronde au fond de la gorge
Tempète, Brutale, odieuse, amplifiée
Par l'impossible fuite.
Il pleurait, ce n'était qu'un moment à passer.
"Viens" lui ai-je dit l'attrapant par le bras.
Elle m'a plaqué folle contre le mûr et presque hurlante :
"Ton fils a peur, tu l'abandonnes, pars si tu veux.
Je reste."
Toujours là vibrante, près de lui
Toujours là, plus résolue, plus forte
Toujours là, plus désespérée, le point serré
Toujours là, comme une mère, à jamais.
Pleurait, échapait aux immenses mains
Des infirmières blafardes
Cherchant la fine veine de son cou.
Il pleurait de ses hocquets d'enfant sans mots
Quand la terreur gronde au fond de la gorge
Tempète, Brutale, odieuse, amplifiée
Par l'impossible fuite.
Il pleurait, ce n'était qu'un moment à passer.
"Viens" lui ai-je dit l'attrapant par le bras.
Elle m'a plaqué folle contre le mûr et presque hurlante :
"Ton fils a peur, tu l'abandonnes, pars si tu veux.
Je reste."
Toujours là vibrante, près de lui
Toujours là, plus résolue, plus forte
Toujours là, plus désespérée, le point serré
Toujours là, comme une mère, à jamais.
jeudi 13 juin 2013
L’espoir et le plaisir
Le délice de l’attente
La félicité de te voir
Je ne sais qui me contente
Du plaisir ou de l’espoir.
Imaginer ton sourire
Et la flamme dans tes yeux
Comme un peintre qu’inspire
Un sentiment amoureux
Et de son pinceaux s’attarde
Sur tes lèvres, tes paupières
Qui d’un rose léger, te farde
Se donne lui-même la fièvre.
Comme lui, délicieusement j’angoisse,
Saurais – je donc de mon trait
Seulement trouver la trace
Mieux, reproduire ta beauté.
Cette entêtante question
Se dénouera d’elle-même
Avec ton apparition
Et la fin de ce poème.
Où cette vie qui t’anime
Cette chaleur et ce feu
Arrêteront ma mine
et mes mots, ces orgueilleux.
Et le plaisir vainc toujours l’espoir
Sans effort et sans merci
Le plaisir, celui de te voir,
Celui de te rêver aussi.
jeudi 6 juin 2013
Double je
Certes je jouerai un jour avec toi,
Mais seulement quand il me plaira.
Pas à ton heure mais à la mienne
J'attendrai que le désir me vienne.
Je veux que tu sois ma chose
Et t'effeuiller comme une rose.
Que tu sois à peine consentante
Mais t'abandonner pantelante.
Que ton esprit me soit soumis
Et ce faisant toujours surpris
Que ta chair plus forte que toi
Bouscule et bascule ton émoi.
Te frustrer de mes refus
Te prendre quand tu ne m'attends plus
Que tu sois ma marionnette
En te menant à ma baguette.
Et toi, tu n'auras qu'à jouer
Être ce miroir inversé
Posée dos à mes intentions
Pour jouer de mes émotions.
Moitié visible, moitié voilée
Dans la toile de ta volonté
Jouant de fils si fin
Pour faire de moi ton pantin
Afin de me faire dire ces mots tendres
Princesse que tu veux entendre
Mais que je ne veux prononcer
Que l'esprit libre et le cœur prisonnier.
jeudi 30 mai 2013
Sourate du paradis
Houria
Elle est passée comme le vent
Et je ne l’ai vue qu’un instant,
Son sourire comme une caresse
Sur le velours de ma joue
Son regard aigu qui s’adresse
A mes iris tendres et doux,
Et j’ai gardé dans ma mémoire
La lumière fraîche de son regard
Afin d’égailler ma journée
D’une belle lueur d’été.
Elle fut comme l’éclaircie
Dans cette terne après-midi,
Elle m’avoua un jour en peine
Et ceci presque en s’excusant
Qu’elle portait le nom des sirènes
Qui vous grisent de leurs chants.
Peut-être ai-je souri à l’entendre
Comment mortel peut prétendre
Avoir pour fille une divinité ?
Quelle folie, quelle vanité !
Mais à voir comment je fus joyeux
Du chant envoûtant de ses yeux
Force m’est de constater
Elle disait bien la vérité !
Elle est passée comme le vent
Et je ne l’ai vue qu’un instant,
Son sourire comme une caresse
Sur le velours de ma joue
Son regard aigu qui s’adresse
A mes iris tendres et doux,
Et j’ai gardé dans ma mémoire
La lumière fraîche de son regard
Afin d’égailler ma journée
D’une belle lueur d’été.
Elle fut comme l’éclaircie
Dans cette terne après-midi,
Elle m’avoua un jour en peine
Et ceci presque en s’excusant
Qu’elle portait le nom des sirènes
Qui vous grisent de leurs chants.
Peut-être ai-je souri à l’entendre
Comment mortel peut prétendre
Avoir pour fille une divinité ?
Quelle folie, quelle vanité !
Mais à voir comment je fus joyeux
Du chant envoûtant de ses yeux
Force m’est de constater
Elle disait bien la vérité !
jeudi 23 mai 2013
Le don de parole
Un poème est un cadeau toujours offert
Plus que des mots, un ami imaginaire,
Un esprit vivant et vent toujours mouvant
Souriant en sourlignant le bonheur d'être vivant.
Entends ses pieds, derrière ton dos
Tu te retournes et fufff s'en meurt l'écho
Reste de lui, évanoui, la beauté du crépuscule
Tu te retournes, les yeux au ciel, pour voir la lune.
Son corps est loin
Mais pas sa main
Que tu sens là
Et sa joue frôle
Ton épaule
A chaque pas. C'est un muet chantant toujours
Un absent pourtant présent chaque heure du jour...
Un poème est un cadeau toujours offert
Plus que des mots, un ami imaginaire,
Un esprit vivant et vent toujours mouvant
Souriant en sourlignant le bonheur d'être vivant.
Entends ses pieds, derrière ton dos
Tu te retournes et fufff s'en meurt l'écho
Reste de lui, évanoui, la beauté du crépuscule
Tu te retournes, les yeux au ciel, pour voir la lune.
Son corps est loin
Mais pas sa main
Que tu sens là
Et sa joue frôle
Ton épaule
A chaque pas. C'est un muet chantant toujours
Un absent pourtant présent chaque heure du jour...
jeudi 16 mai 2013
Regards perdus
Ses yeux bleus ont l’ombre du départ
Ce goût morne des rues sombres près des gares
Elle fixe le plafond où son esprit se noie,
Aucun sourire à ses lèvres ne se déploie.
La mort repose dans sa bouche
Envahit sa vie et jusque dans sa couche
Ses nuits sont peuplées de morts vivants
Pleurant leurs fins précoces et leurs enfants
Ils l'entraînent par leurs plaintes sans cesse répétées
Vers le quai d’où les rails se ruent sur le ballast gris
Des câbles, son regard, le vent, tout vers le nord s’enfuit
Envahit sa vie et jusque dans sa couche
Ses nuits sont peuplées de morts vivants
Pleurant leurs fins précoces et leurs enfants
Ils l'entraînent par leurs plaintes sans cesse répétées
Vers le quai d’où les rails se ruent sur le ballast gris
Des câbles, son regard, le vent, tout vers le nord s’enfuit
Ils la tirent malgré elle, dans leurs cris entêtées
Ses yeux ont déjà là, dans ce trouble horizon
Où se brise sa vie et se meurt sa raison.
Ses yeux ont déjà là, dans ce trouble horizon
Où se brise sa vie et se meurt sa raison.
jeudi 2 mai 2013
Un bijou
L'art de porter la croix
Ô jolie perle sans prix Mais par bonheur pas sans esprit Un bijou de rien du tout M'enflamme, me met à bout. Porté aussi innocemment A un endroit aussi troublant Ou nichent deux si belles colombes Je n'en peux plus, je succombe. Et bien qu'elle vous pare, vous C'est ma croix, je vous l'avoue Depuis que je vous ai vue si belle Je ne respire plus, je chancelle Et me perd dans mes pensées Dans le rêve d'un baiser D'une douceur de saint esprit Pour me trouver au paradis. |
dimanche 21 avril 2013
Crise de la dette
Je suis et pour toujours ton éternel débiteur,
Pour un sourire offert et malgré sa laideur,
À un homme fade et morne, qui ne t'était rien
Qu'illuminèrent tes yeux, la douceur de ta main.
J'écris depuis sans connaître de fin,
Par devoir, sans raison et bien sûr, sans dessein
Mes vers n'apureront rien, car tu ne me lis pas
Ils s'égarent ailleurs, qu'ils soient compris ou pas,
Qu'importe, ou tant mieux, ce fardeau de la dette
L'absurde est un sens à ma vie, une fête,
Que mes vers imparfaits acquittant leurs écots
Soient de ta beauté et à jamais l'écho.
dimanche 14 avril 2013
Arscrime
Portrait en pied d'une peintre
Ainsi Madame, danseuse et peintre, vous êtes.
Pour ma part et à mes heures, je suis poète,
Et les mots sont des peintres à nuls autres pareils
Pour peu, que malicieux, ils trouvent les bonnes oreilles.
En un instant, bien qu'innocents, ils rougissent
Les belles joues de quelques bienfaitrices,
Qui d'un sourire, vous auront mis au coeur
Par leur beauté, de rimer la belle humeur.
Un vers d'Alcool d'Apolinaire, plus qu'une chartreuse,
Fera briller les yeux troublés d'une amoureuse
Plus qu'un soleil éblouissant et romantique
Fut-il peint par Le Lorrain, trop nostalgique.
Je sais des mots dont les échos aux fonds des âmes
Portent aux nues les coeurs émus des belles dames
Mettent à leurs lèvres, des arabesques, une seconde
Qui effacent par leurs grâces, la Joconde.
Permettez moi, c'est maladroit et prétentieux
D'ensoleiller, s'il se peut, vos si beaux yeux
A ces rayons, entre vos joues dans ce sillons
Semer un rire pour admirer sa floraison.
Ainsi, serez Vous un paysage, et un portrait
Un mouvement, une lumière et un bouquet
Un défi inaccessible aux pauvres peintres
Qu'un poète en quelques vers aura dépeint
Certes je sais que ce portrait de vous si belle
Sera pour vous inaccessible voire irréel
Qu'importe au peintre, je m'adresse à la danseuse
Qui sait que la beauté est de nature vaporeuse.
Ainsi Madame, danseuse et peintre, vous êtes.
Pour ma part et à mes heures, je suis poète,
Et les mots sont des peintres à nuls autres pareils
Pour peu, que malicieux, ils trouvent les bonnes oreilles.
En un instant, bien qu'innocents, ils rougissent
Les belles joues de quelques bienfaitrices,
Qui d'un sourire, vous auront mis au coeur
Par leur beauté, de rimer la belle humeur.
Un vers d'Alcool d'Apolinaire, plus qu'une chartreuse,
Fera briller les yeux troublés d'une amoureuse
Plus qu'un soleil éblouissant et romantique
Fut-il peint par Le Lorrain, trop nostalgique.
Je sais des mots dont les échos aux fonds des âmes
Portent aux nues les coeurs émus des belles dames
Mettent à leurs lèvres, des arabesques, une seconde
Qui effacent par leurs grâces, la Joconde.
Permettez moi, c'est maladroit et prétentieux
D'ensoleiller, s'il se peut, vos si beaux yeux
A ces rayons, entre vos joues dans ce sillons
Semer un rire pour admirer sa floraison.
Ainsi, serez Vous un paysage, et un portrait
Un mouvement, une lumière et un bouquet
Un défi inaccessible aux pauvres peintres
Qu'un poète en quelques vers aura dépeint
Certes je sais que ce portrait de vous si belle
Sera pour vous inaccessible voire irréel
Qu'importe au peintre, je m'adresse à la danseuse
Qui sait que la beauté est de nature vaporeuse.
samedi 6 avril 2013
Sleeping beauty
Rosace
J’aime au matin sa prose anglaise
Sa sage folie qui me baise
Les mains, les joues, les yeux
Dans son sourire amoureux.
Son amour est dame d’atour
Et aux premières heures du jour
Elle me pare de noms de princesses
Au sens plein de délicatesse.
Pour elle, je suis « sunshine » ou Aurore
Cette heure matinale couleur d’or,
Une princesse d‘un bois dormant
Qu’éveille le soleil levant.
Cette heure que j’ai toujours aimée,
La plus subtile, la plus parfumée
Où la main légère du soleil caresse
La peau de la terre qui paresse.
Avant que ses doigts de rose
Ne la quittent, un peu morose
Suivant sa course dans le ciel bleu
Comme un amant oublieux.
Aussi nos rôles changent et tour à tour
Je suis altesse ou troubadour
Dans la valse des mots échangés
Où tournent nos esprits amusés.
Le rose, le bleu alternés
Un ying et yang colorés
Danse comique, étrange bal
Où terre et soleil s’emballent.
J’aime au matin sa prose anglaise
Sa sage folie qui me baise
Les mains, les joues, les yeux
Dans son sourire amoureux.
Son amour est dame d’atour
Et aux premières heures du jour
Elle me pare de noms de princesses
Au sens plein de délicatesse.
Pour elle, je suis « sunshine » ou Aurore
Cette heure matinale couleur d’or,
Une princesse d‘un bois dormant
Qu’éveille le soleil levant.
Cette heure que j’ai toujours aimée,
La plus subtile, la plus parfumée
Où la main légère du soleil caresse
La peau de la terre qui paresse.
Avant que ses doigts de rose
Ne la quittent, un peu morose
Suivant sa course dans le ciel bleu
Comme un amant oublieux.
Aussi nos rôles changent et tour à tour
Je suis altesse ou troubadour
Dans la valse des mots échangés
Où tournent nos esprits amusés.
Le rose, le bleu alternés
Un ying et yang colorés
Danse comique, étrange bal
Où terre et soleil s’emballent.
lundi 1 avril 2013
Etrange parallèle
Il n’y pas besoin de raconter l’histoire des gens heureux car les gens heureux n’ont pas besoin d’être consolés. Ils n’ont besoin que d’actions de grâce. Le temps présents leur suffit.
Non, Ils nous faut raconter comment les nains terrassent les géants afin que nous ne nous enfuyions pas en courant et criant devant l’atrocité de la vie. Voilà pourquoi la Bible, les misérables, Le seigneur des anneaux et Harry Potter sont des livres à succès comme le prozac et les antidépresseurs sont des médicaments à succès. Ils le sont d’autant plus que ces livres plongent dans l’atroce jusqu’à la fin, jusqu’à la mort même des héros, jusqu’à leurs sacrifices ultimes pour être finalement ressuscités d’entre les morts. En ce sens ils aident les lecteurs dans leurs descentes aux enfers car ils maintiennent leur espérance jusqu’à la fin, comme celles des héros sont maintenues malgré les souffrances, le désespoir de la situation, l’absurde de la vie. Mais il y a des différences majeures : le héros continue à agir parce qu’il est un héros, le lecteur lui continue de lire parce qu’il sait que le livre finit bien et que le héros a tort de désespérer. L’écrivain lui sait que le lecteur a également tort de désespérer dans sa petite situation ridicule dont il ne connaît pas non plus la fin. Car si le désespoir du lecteur est infondé, la situation se dénouera toute seule mais si il est fondé une chose est sûre toutefois, si le lecteur meurt, il ne ressuscitera pas, il n’aura pas un retournement de situation, la prise de conscience de Javert, l’apparition de l’épée de Gryfondor dans le choipeau ou l’intervention des aigles et de Gandalf ou du Saint-Esprit et de Dieu le Père. Et ainsi si le lecteur meurt réellement alors enfin son calvaire est réellement terminé.
Non, Ils nous faut raconter comment les nains terrassent les géants afin que nous ne nous enfuyions pas en courant et criant devant l’atrocité de la vie. Voilà pourquoi la Bible, les misérables, Le seigneur des anneaux et Harry Potter sont des livres à succès comme le prozac et les antidépresseurs sont des médicaments à succès. Ils le sont d’autant plus que ces livres plongent dans l’atroce jusqu’à la fin, jusqu’à la mort même des héros, jusqu’à leurs sacrifices ultimes pour être finalement ressuscités d’entre les morts. En ce sens ils aident les lecteurs dans leurs descentes aux enfers car ils maintiennent leur espérance jusqu’à la fin, comme celles des héros sont maintenues malgré les souffrances, le désespoir de la situation, l’absurde de la vie. Mais il y a des différences majeures : le héros continue à agir parce qu’il est un héros, le lecteur lui continue de lire parce qu’il sait que le livre finit bien et que le héros a tort de désespérer. L’écrivain lui sait que le lecteur a également tort de désespérer dans sa petite situation ridicule dont il ne connaît pas non plus la fin. Car si le désespoir du lecteur est infondé, la situation se dénouera toute seule mais si il est fondé une chose est sûre toutefois, si le lecteur meurt, il ne ressuscitera pas, il n’aura pas un retournement de situation, la prise de conscience de Javert, l’apparition de l’épée de Gryfondor dans le choipeau ou l’intervention des aigles et de Gandalf ou du Saint-Esprit et de Dieu le Père. Et ainsi si le lecteur meurt réellement alors enfin son calvaire est réellement terminé.
Racontons donc des histoires de résurrections. Certes elles sont si rares mais après tout elles existent. Après la mort de Jésus et la destruction du temple, la légende du Christ est née et l’église est devenue l’alliée de l’empire. De parias lapidés, les prêtres sont devenus princes. Un esprit critique pourrait prétendre que ce n’était pas les mêmes, que les prêtres morts sont restés morts et que les juges ont simplement changé de costumes et mis quelle amélioration ! des croix sur leurs chapeaux. Et une fois l’église, ce nain, devenu géant, n’a-t-elle pas eu pour occupation d’écraser d’autres nains ?
Racontons donc des histoires de résurrection, de méchants punis – il y en a mais encore ont-ils dû être stupides dans leurs méchancetés – comme cet ex-futur président français qui est allé jusqu’à violer une femme dans un pays où faire cours avec la braguette ouverte est un motif de licenciement. En deçà de ce degré d’ânerie, les menteurs, les voleurs que nous sommes peu ou prou, ne sont jamais pris et heureusement pour nous. Mais ne rêvons pas, ces histoires sont purement convenues entre le lecteur et l’écrivain, car le lecteur veut rêver et il veut être consolé.
L’entretien d’évaluation
Je veux à l’instant même
Ecrire mon plus beau poème
A cet instant où les mots perdent leur sens
M’émerveiller de leur sublime essence.
Ecrire mon plus beau poème
A cet instant où les mots perdent leur sens
M’émerveiller de leur sublime essence.
Jouer de leurs sons et des rythmes
Et me protéger dans leurs rimes
Penser aux plus beaux moments de ma vie
Dans ce pur moment d’ennui.
Et me protéger dans leurs rimes
Penser aux plus beaux moments de ma vie
Dans ce pur moment d’ennui.
Me rappeler son si beau sourire,
Mes souffrances et mes plaisirs
A quel point la vie peut être vibrante
Durant cette heure sclérosante.
Mes souffrances et mes plaisirs
A quel point la vie peut être vibrante
Durant cette heure sclérosante.
Me draper de mes plus beaux songes
Et non dans ce tissu de mensonges,
D’à peu près et de contradiction
Qu’est l’entretien d’évaluation.
Et non dans ce tissu de mensonges,
D’à peu près et de contradiction
Qu’est l’entretien d’évaluation.
Me rappeler les paroles de Jean, le Saint
Sur les mots et leur caractère divin
La parole, c’est ce qui touche et soigne
Quand celle d’aujourd’hui nous éloigne.
Sur les mots et leur caractère divin
La parole, c’est ce qui touche et soigne
Quand celle d’aujourd’hui nous éloigne.
Et si je ne peux avoir de véritable échange
Avec cet homme si étrange
Qui parle d’objectivité
Pour nommer sa subjectivité,
Avec cet homme si étrange
Qui parle d’objectivité
Pour nommer sa subjectivité,
Qu’au moins les mots et leur poésie,
A mon cher passé me relient,
Cher passé bien plus chaud et plus vivant
Que ce pauvre hère qui fait du management.
A mon cher passé me relient,
Cher passé bien plus chaud et plus vivant
Que ce pauvre hère qui fait du management.
vendredi 22 mars 2013
Le beau marché de Lacenaire
Au vertus qu'on exige du peuple, connaissez-vous beaucoup de maîtres qui soient dignes d'être valets.
Beaumarché - le barbier de Séville
J'ai appris qu'une de mes amies au boulot était arrêtée pour dépression. Dans ce service, cette fonction, c'est au moins la troisième à tomber. Elle est mère de deux enfants, a de très jolis yeux verts et est poète à ses heures. L'avant dernière a tenté de faire reconnaître son burn-out comme accident du travail, que nenni a répondu l'organisme de controle : il n'y a pas de fait accidentel. L'incompétence managériale n'est pas encore sur leur liste, pas plus que l'incurie administrative. C'est bien dommage.
La complainte du salarié
Salut Patron, je lis ton document
Sur la motivation et l’engagement
C’est sûr, je ne suis pas euphorique
Je suis comme toi, je viens pour le fric
Avec mon BTS, Agent de maintenance
C’est vrai, ce n’est pas toujours Byzance
Mais si tu veux, on signe un contrat
Je t’assure tu ne le regretteras pas.
J’m’engage et tu t’engages aussi
À me faire grimper dans la hiérarchie
J’ai plein d’élan vers l’excellence
Pour peu d’avoir de la reconnaissance.
Mais hors de question d’être chef d’équipe
Je te l'ai dit, j’viens pour le fric
Les emmerdes sans rémunérations
C’est pour les types sans ambitions.
Je veux un métier sans compétence :
Tu jactes, tu causes sans conséquences
Si tu proposes un poste de cariste
À un manchot unijambiste
A qui ira-t-il donc se plaindre
C’est chez nous qu’il viendra geindre.
Patron, pour toi c’est pas l’arrache
Un geste, fais-moi donc DRH.
Je suis retors, je suis pervers,
Et dans le tordu, je persévère
J’peux pas blairer les syndicalistes
Ces gros niais d’idéalistes
Sauf les cadres et la CFDT
Qui signent là où on leur dit de signer
Jamais avare d’une compromission
Toujours prêt à la collaboration,
Pour ne plus avoir à travailler
Avec les potes de l’atelier
Je vendrais mon âme dans du journal,
Fais-moi nommer aux relations sociales.
Cadre groupe, là y a un peu de pognon
Les primes avec les stock-options
Pas tous des aigles et loin s’en faut
Y gueulent fort, mais n’volent pas haut.
Si un salarié part en sucette
Aucune chance que l’on t’embête
Le fichier de ses entrées-sorties
J’saurai en faire des confettis
J’saurais soudoyer la police
Pour ne pas aller en justice
Tu réfléchis, et tu hésites
Mais si, je saurai être chef de site
Je sais n’être jamais satisfait
Même si je suis le mieux payé
Voyager, serrer des mains
Et sourire comme un mannequin
Promettre « Pas de plan social »
Tout en signant l’édit fatal
Toujours exiger plus et sans honte
Mentir et falsifier les comptes
Planquer du fric aux Caïman
En gardant un air innocent,
Allez un bon geste, une grâce
Patron cède moi donc ta place.
Tu sais bien porter des valises,
De Paris jusqu’à la Frise
Et faire des promesses vaines,
Et faire déporter des roumaines,
Ficher les gamins des écoles
Pour un simple tube de colle,
Tu sais bien draguer des fascistes,
Et tenir des discours racistes
Allez, je te le fais court
Je serai ta Bettancourt
Si tu m’aides, la vérité si je mens
Je t’aiderai à devenir Président.
Librement inspiré de "la pétition d'un voleur à un roi voisin" de Pierre-François Lacenaire
Beaumarché - le barbier de Séville
J'ai appris qu'une de mes amies au boulot était arrêtée pour dépression. Dans ce service, cette fonction, c'est au moins la troisième à tomber. Elle est mère de deux enfants, a de très jolis yeux verts et est poète à ses heures. L'avant dernière a tenté de faire reconnaître son burn-out comme accident du travail, que nenni a répondu l'organisme de controle : il n'y a pas de fait accidentel. L'incompétence managériale n'est pas encore sur leur liste, pas plus que l'incurie administrative. C'est bien dommage.
La complainte du salarié
Salut Patron, je lis ton document
Sur la motivation et l’engagement
C’est sûr, je ne suis pas euphorique
Je suis comme toi, je viens pour le fric
Avec mon BTS, Agent de maintenance
C’est vrai, ce n’est pas toujours Byzance
Mais si tu veux, on signe un contrat
Je t’assure tu ne le regretteras pas.
J’m’engage et tu t’engages aussi
À me faire grimper dans la hiérarchie
J’ai plein d’élan vers l’excellence
Pour peu d’avoir de la reconnaissance.
Mais hors de question d’être chef d’équipe
Je te l'ai dit, j’viens pour le fric
Les emmerdes sans rémunérations
C’est pour les types sans ambitions.
Je veux un métier sans compétence :
Tu jactes, tu causes sans conséquences
Si tu proposes un poste de cariste
À un manchot unijambiste
A qui ira-t-il donc se plaindre
C’est chez nous qu’il viendra geindre.
Patron, pour toi c’est pas l’arrache
Un geste, fais-moi donc DRH.
Je suis retors, je suis pervers,
Et dans le tordu, je persévère
J’peux pas blairer les syndicalistes
Ces gros niais d’idéalistes
Sauf les cadres et la CFDT
Qui signent là où on leur dit de signer
Jamais avare d’une compromission
Toujours prêt à la collaboration,
Pour ne plus avoir à travailler
Avec les potes de l’atelier
Je vendrais mon âme dans du journal,
Fais-moi nommer aux relations sociales.
Cadre groupe, là y a un peu de pognon
Les primes avec les stock-options
Pas tous des aigles et loin s’en faut
Y gueulent fort, mais n’volent pas haut.
Si un salarié part en sucette
Aucune chance que l’on t’embête
Le fichier de ses entrées-sorties
J’saurai en faire des confettis
J’saurais soudoyer la police
Pour ne pas aller en justice
Tu réfléchis, et tu hésites
Mais si, je saurai être chef de site
Je sais n’être jamais satisfait
Même si je suis le mieux payé
Voyager, serrer des mains
Et sourire comme un mannequin
Promettre « Pas de plan social »
Tout en signant l’édit fatal
Toujours exiger plus et sans honte
Mentir et falsifier les comptes
Planquer du fric aux Caïman
En gardant un air innocent,
Allez un bon geste, une grâce
Patron cède moi donc ta place.
Tu sais bien porter des valises,
De Paris jusqu’à la Frise
Et faire des promesses vaines,
Et faire déporter des roumaines,
Ficher les gamins des écoles
Pour un simple tube de colle,
Tu sais bien draguer des fascistes,
Et tenir des discours racistes
Allez, je te le fais court
Je serai ta Bettancourt
Si tu m’aides, la vérité si je mens
Je t’aiderai à devenir Président.
Librement inspiré de "la pétition d'un voleur à un roi voisin" de Pierre-François Lacenaire
dimanche 17 mars 2013
La vie moderne
La bataille de l’égo
Pauvre chevalier Occidental
Plus d’héroïsme dans tes batailles
Plus de charge, plus de courage
Plus besoin d’en appeler à la rage.
Plus d’héroïsme dans tes batailles
Plus de charge, plus de courage
Plus besoin d’en appeler à la rage.
Te voilà seul avec ton égo
A n’être plus qu’un numéro
Ton Grand-père l’a été avant toi
Il en a plus bavé, crois-moi.
A n’être plus qu’un numéro
Ton Grand-père l’a été avant toi
Il en a plus bavé, crois-moi.
Mieux vaut être à la world Compagnie
Qu’à la tête d’une compagnie
Montant à l’assaut de Verdun
Dans le froid du petit matin.
Qu’à la tête d’une compagnie
Montant à l’assaut de Verdun
Dans le froid du petit matin.
Arrête donc de t’exciter
Reconnaît ta médiocrité,
Reconnaît qu’elle n’est pas si mal
Ta vie que tu juges banale,
Reconnaît ta médiocrité,
Reconnaît qu’elle n’est pas si mal
Ta vie que tu juges banale,
Et savoure donc ce petit blanc
Dans ton jardin, dessus le banc
Où te rejoint ton épouse, câline
Pour y admirer la colline.
Dans ton jardin, dessus le banc
Où te rejoint ton épouse, câline
Pour y admirer la colline.
mardi 12 mars 2013
Invitation sur commande
Invitation
Je n'en dors plus, j'en salive
De vous d'humeur plus lascive
Plus folâtre encore qu'à l'ordinaire
Pour enfin ne plus toucher terre.
Et me griser au vin de vos lèvres
Ne plus avoir en vain la fièvre
En admirant vos si belles courbes
Quand heureusement elles se découvrent,
Voir si vos traits d'humour
Savent aussi bien parler d'amour
Et m'emporter dans ce si beau pays
Que j'aime tant, votre fantaisie.
Mais tant pis si votre esprit ne badine
Quand nous irons à la cantine
Pendant une semaine et quelques jours
J'aurai rêvé de toi, mon amour.
Je n'en dors plus, j'en salive
De vous d'humeur plus lascive
Plus folâtre encore qu'à l'ordinaire
Pour enfin ne plus toucher terre.
Et me griser au vin de vos lèvres
Ne plus avoir en vain la fièvre
En admirant vos si belles courbes
Quand heureusement elles se découvrent,
Voir si vos traits d'humour
Savent aussi bien parler d'amour
Et m'emporter dans ce si beau pays
Que j'aime tant, votre fantaisie.
Mais tant pis si votre esprit ne badine
Quand nous irons à la cantine
Pendant une semaine et quelques jours
J'aurai rêvé de toi, mon amour.
vendredi 8 mars 2013
les cendres après la braise
Crépuscule
Chaque vers est une épitaphe
Chaque poème, un cénotaphe
De mon amour, triste fantôme
A l’air morne et monotone.
Comme un enfant dessus la grève
Dresse des tours qui se désagrègent
Je donne au vent mes pauvres rimes
Qui sombrent aussitôt dans l’abîme.
Ah mon pauvre et chaud souvenir
Tu as bien cessé de m’éblouir
Et sous ton soleil couchant
L’ombre s’étire infiniment.
La nuit m’invite déjà au silence
Des mots ,que s’achève la danse
Mais ne sachant vraiment rien faire d’autre
Je pleure sans fin mes amours mortes.
Chaque vers est une épitaphe
Chaque poème, un cénotaphe
De mon amour, triste fantôme
A l’air morne et monotone.
Comme un enfant dessus la grève
Dresse des tours qui se désagrègent
Je donne au vent mes pauvres rimes
Qui sombrent aussitôt dans l’abîme.
Ah mon pauvre et chaud souvenir
Tu as bien cessé de m’éblouir
Et sous ton soleil couchant
L’ombre s’étire infiniment.
La nuit m’invite déjà au silence
Des mots ,que s’achève la danse
Mais ne sachant vraiment rien faire d’autre
Je pleure sans fin mes amours mortes.
mardi 26 février 2013
Dites le avec des fleurs
Les frissons
Dans le frais vent d’avril
Où les rosiers frissonnent
Les roses carillonnent
Leurs parfums si subtils,
J’entends leurs chants secrets
Leurs murmures à l’aurore,
Leurs robes d’ombre et d’or
Qui glissent vaporeuses sur le ciel ajouré.
Ô simples fleurs, Merveilles des merveilles,
Ce frisson délicat, cette brise délicieuse
Réchauffe si bien ma pauvre âme frileuse
Qu’elle en oublie déjà le chagrin de la veille.
Voilà le sortilège, voilà le contre sort
Contre ces jours si néfastes et anxieux
Cet air ténu, délicat et précieux
Qui éloigne un instant toute idée de la mort.
Dans le frais vent d’avril
Où les rosiers frissonnent
Les roses carillonnent
Leurs parfums si subtils,
J’entends leurs chants secrets
Leurs murmures à l’aurore,
Leurs robes d’ombre et d’or
Qui glissent vaporeuses sur le ciel ajouré.
Ô simples fleurs, Merveilles des merveilles,
Ce frisson délicat, cette brise délicieuse
Réchauffe si bien ma pauvre âme frileuse
Qu’elle en oublie déjà le chagrin de la veille.
Voilà le sortilège, voilà le contre sort
Contre ces jours si néfastes et anxieux
Cet air ténu, délicat et précieux
Qui éloigne un instant toute idée de la mort.
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